"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cette oeuvre de sagesse, jamais encore publiée intégralement en français, fait vibrer tous ses protagonistes d'une émouvante humanité. Un homme qui a trop écouté ses semblables décide de les fuir en prenant la mer, un petit garçon moraliste met à l'épreuve sa famille d'accueil sur une île finlandaise, dans une serre deux vieillards se disputent un banc des semaines durant, en Espagne deux expatriées s'affrontent au couteau en plein défilé de carnaval, ou encore une vieille fille emprunte les souvenirs d'une autre. Au sommet de son art littéraire, Tove Jansson parvient, dans Voyages sans bagages, avec une aisance merveilleuse et un sourire en coin, à dire tout simplement les peurs, les gênes et les joies de chacun de ses personnages.
L'Oncle se leva, il marcha droit vers le bassin et entra dedans, il pataugea et balaya les feuilles et les nénuphars sans la moindre considération et se retourna pour crier :
- Josephson ! Tu vois ce que je fais !
- Bien, répondit Josephson qui posa son livre. Continue comme ça. C'est très stimulant.
Un kaléidoscope de nouvelles qui excelle d’intensité cardinale.
« Voyages sans bagages », les miscellanées entre mélancolie, réalisme et nostalgie.
Partir sans bagages aucun, tout est en intériorité, risque et attente.
Les vies à l’instar de murmures, de bruits sourds. Le manque comme une autres solitude, sans bagages.
Toutes sont de sens et d’interpellations. Conscientes des souffrances comme des frustrations, tout recommencer, autrement.
« Et comme disent les anciens : quand les hirondelles partent, cela signifie que la maison n’est plus heureuse . Et une hirondelle ne fait pas le printemps. »
On aime le regard de Tove Jansson, qui observe et octroie l’acuité boréale et les ombres signifiantes.
Elle connaît le passage, ce qu’une inertie cache. Les quêtes comme un aller sans retour. Les révélations d’existences, irrésistibles et tristes.
« Le voyage allait être très long. Pur l’instant, il en était à son enfance incomprise. »
Au delà des fenêtres des fragments qui enlèvent leur masque, la dignité d’un jour présent où tout doit changer. Un voyage initiatique et formateur. Les traductions de ces êtres qui déambulent dans ce livre de grande beauté intérieure.
« L’autre jour, j’ai trouvé les premières fleurs printanières qu bord du chemin, mais elles n’ont pas voulu tenir. »
Le défi de contrer l’adversité. L’immersion dans les philosophies tragiques et grandioses de capacité.
Ce texte est magistral et empreint d’humanité.
Comme un homme de dos, le pardessus tremblant de pluie, et son ombre à l’instar d’une boussole pour demain. On entend la corne de brume. Le génie des compréhensions des vastes voyages spéculatifs. Les destinées singulières, ferventes et fiévreuses, en fraude d’espérance.
Ici, tout s’articule et prend sens. La virtuosité des voyages sans bagages. Un texte sans fin, comme une lumière noire. La puissance langagière de Tove Jansson et son aura d’écriture mondialement réputée.
On aime les fragments, les tendresses et les solitudes, les détresses et les joies. Ce livre est une musique qui acclame l’humain dans tous ses paradoxes.
« Et il se recroquevilla sur les planches, tout contre Tom et tous les deux s’endormirent aussitôt. »
Vertigineux d’humilité et de sagesse, « Voyages sans bagages » est l’autobiographie de la vie.
Haut les cœurs !
Traduit à la perfection du suédois (Finlande), par Catherine Renaud. Publié par les majeures Éditions La Peuplade.
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