"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Octobre 1934. Assise sur un banc, noyée dans un immense couloir du Palais de justice de Paris, Violette Nozière, 19 ans, toute de noir vêtue, a les yeux perdus dans le vide. Elle attend que son procès reprenne et songe à ce qui l'a conduit ici. Celle que l'on surnomme alors « l'empoisonneuse de la rue de Madagascar » ou la « parricide monstrueuse » laisse ses pensées remonter le temps...Issue d'un milieu populaire, Violette rêvait d'une autre existence. Mais, rétive au travail comme aux études, elle préférera la vie facile. Prostitution, fêtes, mais aussi mensonges à répétition, manipulation et vol de ses propres parents, jusqu'au point de non-retour:elle finit par les empoisonner.Fait divers scandaleux, le crime de Violette Nozière a secoué la France des années trente, et son procès retentissant est resté l'une des plus célèbres affaires judiciaires de l'époque. Pour traiter de ce parcours de vie exceptionnel, déjà évoqué au cinéma par Claude Chabrol ou en littérature par les surréalistes, le tandem Camille Benyamina / Eddy Simon a préféré laisser de côté l'aspect policier et judiciaire pour se concentrer sur un étonnant portrait de jeune fille, parfois poétique, parfois mystérieux. De quoi nous rendre presque attachante cette personnalité pourtant volage, frivole, inconséquente, manipulatrice, et poser la question du poids de la psychiatrie dans les parcours criminels. Le récit proprement dit est prolongé par un dossier de 8 pages illustré de photos d'archives.
Après « Montagnes russes », je voulais retrouver le trait de Camille Benyamina. J’ai donc lu cet album de 2014 qui relate l’histoire du « monstre en jupon », Violette Nozière accusée à l’âge de 19 ans de parricide avec préméditation. L’album ne se focalise d’ailleurs pas sur « le procès du siècle » mais bien sur ce qui a précédé et a mené Violette à ce crime odieux (son père est mort, pas sa mère).
J’ai été totalement emballé par l’ambiance graphique générale, les couleurs, les tons, les personnages et en particulier Violette que j’ai trouvé incroyablement vivante, expressive et belle dans sa candeur et sa mythomanie ! Car oui Violette a voulu dépasser sa condition modeste en couchant avec des hommes et en mentant… Un engrenage qui la mène à souhaiter la mort de ses parents puis à passer à l’acte, presque naturellement. J’ai d’ailleurs été dérangé par ce côté inconscient, insouciant à l’extrême… mais c’est justement ce comportement qui pose question. Qui était vraiment Violette ? Un cahier final vient apporter quelques explications… Chacun se fera sa propre idée.
Au final un album splendide à l’ambiance très réussie pour une histoire scandaleusement dérangeante.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !