"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans le cercle fermé des soyeux lyonnais, Gabrielle étouffe. À la mort de son père, elle part s'installer à Paris dans l'espoir de devenir peintre. En 1920, les cafés, les bals, les bordels et les cabarets de la capitale sont en effervescence. En se frottant à la société cosmopolite des artistes de Montparnasse, la jeune femme découvre une existence plus libre et des amours plus dangereuses. Craignant un scandale, sa famille décide d'intervenir. Mais un événement à l'autre bout du monde va rebattre les cartes...
Une saison à Montparnasse est une plongée réjouissante dans le Paris des années folles, et surtout le portrait d'une femme émancipée, qui paie son audace au prix fort, avant de voir son talent récompensé.
Sur une reproduction d’un tableau de Tamara De Lempicka, Colin Thibert conte le destin d’une femme qui s’est crue libre dans la société de la France des années 20. Une histoire un peu réchauffée mais si bien racontée !
Tout aurait pu être si simple. La famille de Gabrielle lui avait servi une éducation bourgeoise, exemplaire pour la préparer à sa vie future de femme et de mère.
Seulement, à la mort de son père, ses frères occupés par la conservation du patrimoine familial, lui laissent la liberté suffisante pour qu’elle puisse s’installer dans le Paris des années folles et y apprendre la peinture.
Elle fréquente le milieu artiste. Seulement, à cette époque, la liberté des femmes est dangereuse. Alors, son destin va complètement bifurquer. Gabrielle connaît alors le sort des femmes qui ont brûlé leurs ailes, comme Icare, au soleil du plaisir interdit.
À la fin de son roman, Colin Thibert raconte sa genèse. Voulant rendre hommage à son grand-père, médecin de profession, il a fait des recherches dans les archives puis lui est venu l’histoire de Gabrielle.
Dommage que dans Une saison à Montparnasse tout soit un peu trop convenu. À sa lecture, on songe à de nombreux autres romans ou figures historiques qui ont vécu le même sort. Pourtant le style de Colin Thibert est alerte et décalé. Ses personnages, y compris ceux secondaires, sont bien croqués. Un talent certain pour la narration, même s’il m’a manqué un petit brin de la folie douce de cette époque !
Sous pseudonyme, Colin Thibert est scénariste, écrivain de romans policiers et album pour la littérature jeunesse. Quatrième roman historique paru aux éditions Eloïse d’Ormesson, Une saison à Montparnasse est déjà beaucoup remarqué ! Et vous, qu’en pensez-vous ?
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/06/14/colin-thibert-une-saison-a/
Je découvre l’auteur avec son dernier roman et ce fut un plaisir de lecture :
* des personnages truculent
* des situations parfois loufoques
* un vocabulaire riche qui ne prend pas le lecteur pour un illettré
* un style mêlant tournures recherchées et pointe de sarcasme
Le récit est assez classique : une jeune fille de bonne famille lyonnaise s’installe à Paris pour étudier la peinture après la 1ère Guerre Mondiale. Amoureuse d’une femme, ses deux frères décident de la faire interner dans un asile Suisse.
J’ai aimé que chaque chapitre soit surprenant : quel personnage va-t-on suivre ? Ah tiens, un nouveau personnage.
J’ai aimé que certain personnages aient un comportement inattendu : le bon docteur devient trafiquant, la concierge qui sous ses airs revêches cache un coeur tendre.
Si il ne me restera pas grand chose de l’histoire en elle-même, j’ai eu plaisir à découvrir une plume intelligente et des personnages qui vont là où on ne les attend pas.
L’image que je retiendrai :
Celle de l’enterrement d’Edgar avec toutes les personnes de l’asile, pensionnaires et soignants.
https://alexmotamots.fr/une-saison-a-montparnasse-colin-thibert/
Issue d’une famille de « soyeux » de Lyon, Gabrielle ne s’intéresse nullement à la fabrique de la soie et elle laisse à ses deux frères, au décès de leur père, les rênes de l’entreprise familiale qui prospère après la première guerre mondiale.
Passionnée d’Art, elle fait figure de mouton noir pour cette famille bourgeoise et décide de partir à Paris pour y étudier la peinture.
C’est dans le quartier de Montparnasse où se côtoient les artistes, que Gabrielle s’installe et s’épanouit, étudiant l’Art dans des ateliers et vivant une existence libre et joyeuse auprès de sa compagne Marcelle.
Mais ses frères ne voient pas d’un bon œil sa nature invertie et décident de la placer, à 32 ans, dans un établissement psychiatrique en Suisse pour tenter de la « soigner de ses perversions ».
Ce roman de Colin Thibert nous fait passer des années d’insouciance du milieu des artistes de Montparnasse, aux années d’isolement et de privation dans cette « maison de santé spécialisée » de Neuchâtel.
Une histoire très soft qui survole ces deux mondes diamétralement opposés sans vraiment les approfondir et si l’on n’y voit ni la misère, ni les mauvais traitements, on prend aisément fait et cause pour cette jeune femme de caractère que son homosexualité et son talent ont mise en décalage avec son époque.
Un joli roman qui nous fait traverser cette période folle des années 30 avec légèreté et nous rappelle qu’il faudra encore attendre plusieurs dizaines d’années pour voir la société accepter enfin les personnes gays et ne plus les traiter comme des malades.
Réjouissons-nous de cette évolution, même tardive, que certains pays rêveraient d’avoir et régalons-nous de ce roman positif que j’ai trouvé très agréable à lire.
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