"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" Un livre lucide et fort.[...] Lumineux." Tatiana de Rosnay« J'ai une dette envers mes parents. Je leur dois la vie. Mais pas le pardon. Pardonner m'est impossible. Le long chemin de l'immigration est un lourd héritage, j'ai dû m'inventer contre eux, contre tous ceux présents sur ma photo de famille. » F.KA la mort de sa mère, découvrant les rites funéraires de ses origines, Farida se replonge dans son enfance, si loin de sa vie d'adulte. Les mots et les souvenirs se bousculent alors qu'elle raconte pour la première fois la vie de cette famille d'immigrés algériens : les HLM misérables, les hommes brisés par l'illettrisme et la colonisation, les mères pétrifiées. Au milieu, une fratrie élevée dans une violence inouïe mais soudée par le rire et la force de vie.Émerge la vision crue et poétique d'une enfance française, l'âpre histoire d'une petite fille qui a su se recréer et se faire une place dans un monde nouveau, animée par une extraordinaire résilience. Grande figure de la mode, Farida Khelfa est aussi réalisatrice et productrice de films documentaires. Née de parents algériens, elle est élevée dans la cité des Minguettes à Lyon. A 16 ans, elle fuit à Paris pour vivre en femme libre.Une enfance française, récit autobiographique, est son premier livre.
Que son enfance n’ait pas été un chemin de roses, on s’en doutait un peu : fuir sa famille nombreuse à 16 ans pour monter à Paris trahit une enfance pour le moins complexe. Mais comment se douter que la belle Farida Khelfa, la transfuge de classe désormais grande bourgeoise épouse du riche homme d’affaires Henri Seydoux se trimballait un tel passé, elle, l’ancienne physionomiste des nuits parisiennes branchées, la muse du photographe Jean-Paul Goude et des couturiers Gautier et Azzedine AlaÏa ?
La mort de sa mère l’a précipitée dans l’écriture comme on saute dans le vide. De son enfance de Cendrillon mal-aimée, abusée, au milieu d’une fratrie fracassée par un cocktail de misère, alcoolisme, irresponsabilité, analphabétisme, folie, inceste et j’en passe, de sa vie de jeune adulte où règnent la drogue, la confusion, la galère et la débrouille, elle tire un livre rageur mais jamais vengeur, des phrases courtes et percutantes où le psychiatre anticolonialiste Frantz Fanon trouve sa place et où elle apparait à la fois apaisée et écorchée, toujours pudique et élégante, une reine…
Farida, la grande classe !
Dans "Une enfance française", Farida Khelfa dévoile un récit introspectif et captivant qui nous plonge au cœur de son parcours tumultueux. Née à Lyon dans les années 60 de parents immigrés algériens, elle nous invite à partager les méandres de son histoire, façonnée par la violence et la précarité.
Ce récit saisissant nous transporte des rues des Minguettes jusqu'aux lumières éblouissantes du Palace, symbole d'une époque où la quête d'émancipation se mêle à la lutte pour la survie. Farida Khelfa, figure emblématique des années 80, incarne à travers ses mots la force et la résilience d'une génération en quête d'identité.
Au fil des pages, elle aborde avec une franchise désarmante les thèmes brûlants de l'immigration, de la marginalisation et de la reconstruction. Son récit sans concession révèle les cicatrices profondes d'une enfance marquée par la terreur et la négligence.
"Une enfance française" résonne comme un cri de révolte et d'espoir, offrant un témoignage bouleversant sur les aspirations et les défis d'une génération en quête de dignité. Farida Khelfa nous livre ici un récit universel et poignant, rappelant avec force que la véritable résilience réside dans la capacité à surmonter les épreuves et à forger son propre destin.
Encore une histoire d’intégration déchirante qui bouleverse, mais fort heureusement, se termine plutôt bien. Un récit sans tabou, une franchise qui parfois frise l’auto destruction, mais certainement la volonté de transmettre un message à ceux qui sont désespérés de n’avoir eu la chance de naître dans le confort d’une famille aimante. Si avant de devenir mannequin pour les défilés de Jean-Paul Gaultier, puis l’épouse de Henri Seydoux, Farida Khelfa a connu une vie de violences et de dangers qui auraient pu la détruire, elle a su s’extraire de sa famille, s’éloigner de la drogue et mettre à distance les blessures de l’enfance. Un récit singulier qui parfois fait frémir et donne espoir.
Farida Khelfa, personnalité connue de la mode, a été mannequin, directrice du studio Alaïa, directrice des collections chez Jean Paul Gautier, réalisatrice de documentaires sur la mode, la politique, le monde arabe. Lorsqu'on la voit aujourd'hui rayonnante, sublime, on a du mal à imaginer ce par quoi elle est passée pour en arriver là.
Elle nous raconte son passé dans ce récit autobiographique qu'elle a ressenti le besoin d'écrire à la mort de sa mère. C'est l'histoire d'une enfant d'immigrés algériens arrivés à Lyon dans les années 50, avant-dernière d'une fratrie de 9, née en France. Elle se souvient de son père violent , alcoolique, incestueux, analphabète qui faisait régner la terreur dans la famille, d'une mère dépressive, droguée aux calmants, d'absence totale d'amour sauf entre les frères et soeurs. Elle se souvient d'un oncle, le "dévoreur d'enfants" qui a abusé d'elle alors qu'elle avait 7 ans. Elle se souvient des Minguettes, qu'on n'appelait pas encore banlieue mais ZUP où régnaient trafics divers, violence mais où vivaient ensemble toutes les nationalités et religions.
Elle a dû fuir pour ne pas mourir, pour tenter d'échapper aux crises d'angoisse, aux tentatives de suicide (elle en a fait deux entre 12 et 14 ans). Elle fugue à Paris et se retrouve, par un concours de circonstances comme il y en aura pas mal dans sa vie, au Palace; elle vivra avec Jean-Paul Goude, travaillera pour les plus grands couturiers. Son passé qu'elle essaie d'oublier dans l'héroïne; la hante encore ; consciente de se perdre à nouveau, elle se désintoxique aidée par des séances de psychanalyse qui lui permettent de mettre des mots sur ce qu'elle a vécu.
Ce récit aborde le thème de l'immigration et la difficulté d'être de la deuxième génération, celle qui ne se sent chez elle nulle part, celle qui est rejetée de toute part mais aussi l'impossibilité pour ceux qui ont quitté leur pays, contraints par la misère, de comprendre et d'accepter la culture du pays qui les accueillait, se réfugiant dans la violence, l'alcool, la dépendance aux médicaments, enfermés chez eux par peur de l'extérieur.
Ce qui surprend dans ce témoignage, c'est la quête perpétuelle de liberté qui est passée par la fuite loin de ses parents toxiques, cette sorte de libération à leur mort (après la mort de son père, Farida a pu devenir mère, à la mort de sa mère, elle a pu raconter son passé). C'est aussi le message de volonté et d'optimisme qu'elle délivre: malgré une enfance ravagée, on peut avancer, se libérer et surtout ne pas être vue ou se voir comme victime, se servir de ses blessures pour en faire une force.
J'ai trouvé dommage que l'écriture soit désordonnée; on passe d'un souvenir à un autre, d'une période à une autre, sans lien apparent ce qui rend la lecture hachée. Des personnes apparaissent sur un court chapitre puis disparaissent. Des répétitions auraient peut-être pu également être évitées.
Il n'en reste pas moins qu'on ne peut être qu'admiratif face au courage et à la volonté de Farida Khelfa qui nous livre, sans tabou, un bel exemple de résilience.
Les souvenirs d’enfance de Farida Khelfa (que je ne connaissais pas) refont surface au décès de sa mère. Elle qui a connu la violence, l’amour, la haine, les coups et la drogue se livre dans une sensible autobiographie. Pour elle, il n’y a pas de bons ou de mauvais souvenirs. Farida Khelfa raconte comment elle a puisé dans la force de ses blessures afin de devenir la femme qu’elle est aujourd’hui.
Une lecture en demi-teinte pour le premier livre de Farida Khelfa, grande figure de la mode, réalisatrice et productrice. La boîte de Pandore s’ouvre dès le début et ne se referme jamais. L’histoire est rude, les mots sont crus. Je regrette le manque de chronologie dans les faits. Sautant du coq à l’âne, il m’a fallu parfois faire les liens à rebours, ce qui m’a gênée pour accrocher à l’histoire de cette femme. La langue est belle, poétique, pleine de fureur donnant une lecture fluide.
http://www.mesecritsdunjour.com/2024/04/une-enfance-francaise-farida-khelfa.html
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