Des découvertes et des idées de lecture dans tous les genres littéraires !
« Ce que je veux moi, c'est porter le prénom que j'ai reçu à la naissance. Sans le cacher, sans le maquiller, sans le modifier. Sans en avoir peur ».
Elle est née Polina, en France elle devient Pauline. Quelques lettres et tout change.
À son arrivée, enfant, à Saint-Étienne, au lendemain de la chute de l'URSS, elle se dédouble : Polina à la maison, Pauline à l'école. Vingt ans plus tard, elle vit à Montreuil. Elle a rendez-vous au tribunal de Bobigny pour tenter de récupérer son prénom.
Ce premier roman est construit autour d'une vie entre deux langues et deux pays. D'un côté, la Russie de l'enfance, celle de la datcha, de l'appartement communautaire où les générations se mélangent, celle des grands-parents inoubliables et de Tiotia Nina. De l'autre, la France, celle de la materneltchik, des mots qu'il faut conquérir et des Minikeums.
Drôle, tendre, frondeur, Tenir sa langue révèle une voix hors du commun.
Des découvertes et des idées de lecture dans tous les genres littéraires !
Le premier roman de Polina Panassenko est un récit autobiographique intime, pudique et drôle. L'autrice aborde avec une efficacité la quête d'identité, les questions de l'exil ainsi que ce qui la conduira vers une action en justice pour se réapproprié un prénom d'origine avant sa francisation.
Une plume qui met en avant l'absurdité d'un processus, ponctuer de souvenir, récit attachant qui démontre que la double culture est possible.
Une intrigue dont les thèmes sont différents de Sous les strates mais j'ai une grosse préférence pour Tenir sa langue qui est plus percutant, plus vivant et l'autrice y met plus de coeur.
"Dehors, la petite fille teste, tente les mots, jettent ceux qui ne fonctionnent pas. A la maison, sa mère veille au grain. "Sentinelle de la langue, elle veille au poste-frontière. Pas de mélange. Elle traque les fugitifs français hébergés par mon russe. Ils passent dos courbé, tête dans les épaules, se glissent sous la barrière. Ils s'installent avec les russes, parfois même copulent, jusqu'à ce que ma mère les attrape. En général, ils se piègent eux-mêmes. Il suffit que je convoque un mot russe et qu'un français accoure en même temps que lui. Vu!""
Polina Panasssenko est née à Moscou et y a passé une partie de son enfance. Arrivée en France avec ses parents, elle est devenue « Pauline » pour l’État Civil : son père a cru bien faire en francisant son prénom ! (Comme ce fut le cas pour la mère de celui-ci, dont le prénom (juif) Pessah, devint Polina, par mesure de précaution …)
Quand adulte, l’auteure insiste pour reprendre l’orthographe de son prénom (russe) qui est celui de sa naissance (par le truchement du Tribunal de Bobigny) l’administration française ne l’entend pas de cette oreille !!! Et on se demande bien pourquoi – d’ailleurs – puisque nombre de français « de souche » choisissent de donner à leurs propres enfants des prénoms de toutes origines, voire totalement inusités ou sortis tout droit d’un film de SF !!!…
L’auteure nous livre, dans ce petit livre de 175 pages, des souvenirs de son enfance russe et française (par exemple, comment elle a vécu la chute de l’URSS en 1991, situation qu’elle ne comprenait pas très bien à l’époque …) Ou encore son arrivée à Saint-Étienne (en 1993) où il lui faudra apprendre à être russe à la maison et française à l’école …
Des moments de bonheur, des moments de douleur … Tendresse, humour et émotion … Une écriture sobre, un style enlevé, ce court roman est une petit perle, un gros bonbon !
« Tenir sa langue » est le premier roman, d’inspiration autobiographique, de Polina Panassenko.
L’histoire commence avec un passage de Polina au tribunal de Bobigny. En effet, la jeune femme, qui a émigré enfant de Russie avec ses parents et sa sœur, a perdu son prénom de naissance lorsqu’elle a été naturalisée : elle est devenue Pauline sur les papiers, alors qu’elle est Polina dans sa vie quotidienne, un prénom qu’elle veut retrouver officiellement.
La bataille administrative est l’occasion pour Polina de retracer une vie qui s’est dessinée entre deux pays, deux langues, une Polina à l’intérieur et une Pauline à l’extérieur.
« Tenir sa langue », c’est garder la langue russe pour la maison, et perdre son accent pour adopter « celui de Jean-Pierre Pernaut », c’est aussi la culture du silence, du secret. Ne pas dire que l’on vit en France, à Saint-Etienne, lorsque l’on passe les vacances chez les grands-parents en Russie. Se dissimuler, génération après génération, derrière un prénom d’emprunt pour cacher ses véritables origines – une lignée de peur que l’autrice souhaite briser.
J’ai adoré la façon dont Polina Panassenko retrace ses souvenirs d’enfance, c’est parfois douloureux, souvent vif et drôle. L’arrivée à Saint-Etienne, les bribes de langue française qu’elle essaie d’associer, les premiers jours à la maternelle – ces passages sont brillants et franchement réussis.
Si j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs lors des retours en Russie, l’ensemble du roman est très bien mené et construit, avec une langue inventive et de nombreuses phrases qui font mouche. Une très bonne surprise !
"Russe à l'intérieur, français à l'extérieur".
Lors de sa naturalisation française Polina, devenue Pauline, a perdu le droit d'utiliser son prénom russe. Ce prénom était également celui choisi par sa grand-mère paternelle juive pour russiser le sien et protéger ses enfants, Pessah devenu Polina.
Alors qu'elle souhaite le récupérer elle se trouve confrontée aux méandres de l'administration.
Ce livre est construit autour d'un aller-retour permanent, de la Russie à la France, du russe au français. Un écartèlement...
comment ne pas oublier la langue maternelle et en acquérir une nouvelle, sans jamais les mélanger ?
On vit à hauteur d'enfant l'arrivée à Saint Etienne et l'acclimatation en maternelle. L'apprentissage d'une nouvelle langue, de nouveaux sons, en totale immersion, grâce notamment aux publicités répétitives de la télévision. Aurait-on un jour imaginé que l'accent "Jean-Pierre Pernaut" équivaudrait à l'accent "BBC" que tous les étudiants en anglais rêveraient d'avoir, le nec plus ultra ?
Alors qu'en France Polina acquiert de nouveaux mots, sa grand-mère restée en Russie perd les siens.
Un livre tendre, joyeux et profond, qui questionne sur l'identité, la transmission et l'intégration.
« Je veux croire qu'en France je suis libre de porter mon prénom de naissance.
Je veux prendre ce risque-là.
Je m'appelle Polina ».
Arrivée en France en 1993, alors qu'elle n'est qu'une enfant, Polina est devenue Pauline. Mais, le jour où elle veut à nouveau porter le prénom qu'elle a reçu à sa naissance, celui que portait avant elle sa grand-mère, elle se heurte à un mur d'incompréhension aussi fastidieux que cruel.
Dans ce roman d'une sincérité qui touche au coeur, Polina Panassenko mène, en parallèle de démarches administratives abrutissantes pour retrouver son prénom, une réflexion vraiment passionnante sur la langue maternelle et l'identité.
Au fil des chapitres, elle nous fait découvrir son passé de petite fille déracinée, d'enfant double, russe et française à la fois. Elle décrit avec un humour savamment dosé son arrivée dans un pays dont elle ne connait pas la langue, nous livrant ainsi une chronique dépaysante de son enfance, un témoignage sobre et captivant sur l'exil et la transmission.
Un très beau premier roman sur l'identité. Une plume virevoltante et pleine de fantaisie
Polina arrive en France à 3 ans et est assez vite scolarisée dans une école maternelle française. Elle nous relate avec les mots simples de l'enfance toute la violence ressentie lorsque la parole, celle qu'elle utilise depuis qu'elle sait parler, n'a aucune action sur ses congénères et sur la grande adulte qui règne dans la classe. A travers la place de deux langues dans sa vie, elle nous fait comprendre la difficulté pour les enfants allophones de trouver leur place à l'école tout d'abord puis dans la société tout entière lorsque l'on s'est construit à cheval sur deux langues et deux cultures. A travers sa lutte pour récupérer son prénom de naissance, c'est sa lutte pour trouver sa place que Polina Panassenko nous livre ici. Et elle aura au moins trouvé sa place de romancière française sans aucun doute.
Quitter son pays - la Russie - pour la France, être naturalisée et réaliser un beau jour que le prénom de son enfance, Polina, a été francisé par l’administration en Pauline.
Voilà ce qui attend l’autrice de ce roman.
Les sons sont presque les mêmes. Pourtant Polina ne souhaite pas renoncer à son prénom. Celui que ses parents lui ont donné.
S’ensuit donc un chemin, en parallèle, entre l’histoire de la jeune Polina qui quitte la Russie avec ses parents. Se confrontant aux difficultés de l’intégration.
Et Pauline, adulte accomplie qui ne souhaite pas se couper de ses racines, de son prénom alors que la vie continue ici et là-bas. Que les gens restent ou partent, meurent. Et que les accents se perdent.
Ce roman est le premier de Polina Panassenko. Il met en avant la difficulté de faire un pont entre son pays d’origine et celui où l’on grandit. De ce qu’on y perd et de ce qu’on y gagne.
Néanmoins, je suis restée en retrait de ce récit. Je pense que l’auto-fiction n’est définitivement pas un genre qui me parle plus que cela. Ce roman en est un exemple typique, je n’ai rien de particulier à lui reprocher mais il ne m’a pas transporté.
Elle est née polina. En france , elle devient pauline , à la demande de son pére qui prefere franciser son prenom pour faciliter son integration lors de son exil, alors qu elle n est encore qun bebé. A sa majorité , pauline-polina entreprend les demarches pour recuperer son prenom de naissance, un acte fort pour se reaproprier son identité et réafirmer son lien à ses origines. CE premier roman de polina Panassenko suit l autrice dans ses allers retours entre la russie et la france , entre sa langue maternelle et la langue francaise, dans une langue justement jubilatoire. , delicieusement ironique et drole. Au dela de la saveur de son style , " tenir sa langue " suscite la reflexion sur le lien à nos origines, notre histoire et notre langue.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !