"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorsqu'elle reçoit un message lui annonçant qu'on a retrouvé sa mère, disparue trente ans plus tôt, Magdalena n'hésite pas. Elle prend la route pour le Sud-Ouest, vers la maison éclusière dont on lui a donné l'adresse, en bordure de canal.
Comédienne réputée, elle a vécu toutes ces années sans rien savoir d'Apollonia. Magdalena a incarné des personnages afin de ne pas sombrer, de survivre à l'absence. Dès lors que les retrouvailles avec sa mère approchent, elle est à nu, dépouillée, ouverte à tous les possibles.
Revenir à toi, c'est son voyage vers Apollonia. Un voyage intérieur aussi, vers son enfance, son père, ses grands-parents, ses amours. Un voyage charnel, parenthèse furtive et tendre avec un jeune homme de la région. Lentement se dévoile un secret ancien et douloureux, une omission tacitement transmise.
Revenir à toi, c'est aussi un hommage à Antigone et aux grands mythes littéraires qui nous façonnent. Magdalena a donné vie à des personnages, elle est devenue leur porte-voix. Devant Apollonia, si lointaine et si fragile, sa voix intérieure se fait enfin entendre, inquiète mais déterminée à percer l'énigme de son existence.
En l'espace de quelques jours, dans cette maison délaissée, Magdalena suit un magnifique chemin de réconciliation avec l'autre et avec elle-même. Vie rêvée et vie vécue ne font désormais qu'une.
30 ans après sa disparition, Magdalena apprend que que sa mère est vivante et où elle vit.
La voila partie ; partie la rejoindre, partie dans ses souvenirs, partie dans ses chagrins.
Nous remontons le temps et les pensées de la narratrice nous bercent.
Le dénouement est finalement peu surprenant, un peu décevant.
C'est un roman court mais qui n'échappe pas à quelques longueurs.
L'écriture est élégante, un peu monotone avec quelques jolis passage.
A avis mitigé.
Lu dans le cadre du Prix des lecteurs du Livre de poche 2023
Par petites touches, nous découvrons l’enfance de Magda avec une mère dépressive qui ne se lève plus, un père qui a refait sa vie et l’a confié à ses parents Marcelle&Michel.
J’ai aimé la ténacité de Magda qui découvre sa mère Apollonia vivant dans un capharnaüm en marge du village, découvrant une femme dans un autre monde.
J’ai aimé découvrir le secret d’Apollonia, celui qui l’a plongé dans un désert blanc.
J’ai aimé les citations tirées d’Antigone parsemant le texte.
J’ai hérissé ce roman d’un tas de post-it.
Quelques citations :
Magda pleure les années passées à attendre (…). Toutes ces années à croire qu’un regard peu remplacer celui qui s’est détouré. (p.78)
elle a peur des coups qu’elle pourrait se porter à elle-même. Une saturation d’émotions qui ne se résorberait que par un écoulement de sang. (p.111)
comment t’expliquer comme Antigone m’a guidée ? (p.139)
Elle sait seulement qu’à travers les siècles, Antigone, à travers ses différents auteurs, Antigon a marché jusqu’à elle et qu’ensemble, elles deux, à la vue de tous (…) elles ont rendu hommage, au péril de leur vie, aux défunts quels que soient leurs noms. Ils sont une multitude. (p.175)
L’image que je retiendrai :
Celle de Magda plantant sa tente 2 secondes dans le jardin de sa mère puis dans son couloir et enfin dans son salon, s’imposant peu à peu dans son univers.
https://alexmotamots.fr/revenir-a-toi-leonor-de-recondo/
Sur fond d’Antigone de Sophocle que Magdalena, actrice de théâtre de grand talent, après avoir été meilleur espoir féminin au cinéma, va jouer au Festival d’Avignon, Léonor de Récondo, déjà appréciée dans Manifesto, signe Revenir à toi, un roman dur mais infiniment sensible.
Présent et passé se mêlent au fil d’un récit racontant le désarroi d’une fille abandonnée par sa mère, cataloguée comme folle et internée, disparue subitement. Magdalena avait 14 ans quand son père lui a annoncé : Maman est partie.
Laissée aux bons soins de ses grands-parents, Magdalena ne s’en sort que grâce à un professeur de français, au lycée, qui lui fait jouer Antigone de Jean Anouilh. Cette pièce de théâtre est une révélation pour cette jeune fille qui s’est murée dans le silence depuis la disparition de sa mère, Apollonia.
Dès le début du roman, je sais qu’on a retrouvé Apollonia. C’est Adèle, celle qui s’occupe de sa carrière d’actrice, qui l’annonce à Magdalena. Sa mère se trouve dans la maison éclusière de Calonges, sur le canal latéral à la Garonne, dans le Lot-et-Garonne.
Sans hésiter, Magdalena prend le train pour Bordeaux, loue une voiture et se rend jusqu’à cette fameuse maison éclusière.
Léonor de Récondo raconte tout cela de façon admirable, par petites touches délicates, inquiétantes, et j’angoisse quand même avant ces retrouvailles qui tardent et qui ne sont pas simples.
Heureusement, Jordan fait une apparition sympathique, accorde au lecteur un intermède érotique apprécié par Magdalena qui ne se décourage pas.
Son amour pour sa mère et sa patience seront récompensés. Avant cela, elle donne de sa personne. L’actrice qui faisait la une d’un magazine, dernièrement, retrousse les manches et nettoie de fond en comble la maisonnette où Apollonia vit, telle une clocharde.
Quelques petites touches ont déjà fait allusion au Chambon-sur-Lignon, à un terrible traumatisme lointain ayant atrocement marqué l’enfance d’Apollonia mais je n’en dis pas plus pour laisser à chacune et à chacun le soin de déplier, de dévoiler ce que la mère de Magdalena conservait précieusement dans une enveloppe.
De plus, je tiens à souligner les passages durant lesquels Magdalena s’exprime, confie impressions et sensations. Ces monologues, sans point, sans majuscule, sont à la fois prenants et instructifs.
Revenir à toi, sélectionné parmi les huit livres en lice pour le Prix des lecteurs des « Deux Rives » 2022, est un beau roman magnifiant l’amour d’une fille pour sa mère qui, elle-même n’a jamais surmonté ni évacué le drame qu’elle a vécu.
Cela ne sera possible que grâce à cette fille qui, la quarantaine passée, met sa carrière sur pause avant d’exprimer au plus fort, sur scène, dans le rôle d’Antigone, un hommage poignant aux défunts, pour que ne s’efface jamais la mémoire de celles et de ceux qui ont été lâchement assassinés mais aussi pour que les rescapés puissent continuer à vivre.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Magdalena, la quarantaine, comédienne de talent, s’apprête à reprendre une nouvelle fois sur scène Antigone de Sophocle, pièce programmée pour l’été à Avignon quand elle reçoit un appel de son agent : Magda, on a retrouvé ta mère.
Pour Magda, le château construit depuis l’enfance est emporté ; elle n’hésite pas et part aussitôt vers l’adresse indiquée, une maison éclusière à Calonges, dans le Lot-et-Garonne.
Trente ans se sont écoulés depuis ce jour où son père Isidore lui a dit : maman est partie. Certes sa mère Apollonia était fatiguée, et passait la plupart de ses journées allongée et Isidore avait dû demander à ses parents de les accueillir, n’arrivant plus à tout gérer, à s’occuper de Magdalena et d’Apollonia.
Mais les semaines qui vont suivre ce départ sont plombées de silence et Magdalena n’obtient aucune réponse à toutes les questions qu’elle pose et repose à son père et à ses grands-parents. Elle n’arrive pas à savoir où sa mère est partie et quand elle reviendra, si ce n’est qu’elle est partie se reposer chez des professionnels !
Magdalena a longtemps cru qu’elle retrouverait sa mère au retour de ses cours, a espéré un appel le jour de son anniversaire, mais en vain… Aussi, a-t-elle dû se passer d’elle, obligée de respirer sans elle et a pensé qu’elle était morte, que ce n’était pas possible autrement.
Les années passent et c’est Antigone qui l’a sauvée dit-elle. « Antigone est devenue son amie, son autre. Celle espérée qui comprend tout, prend tout, ne se sépare jamais, n’abandonne pas, n’y pense même pas ».
Ces pensées, ces années passées à attendre, ces années perdues à errer à la quête d’un amour qui viendrait combler le vide béant resurgissent dans la tête de Magdalena lors de son trajet en train à la rencontre de cette mère retrouvée, et la question se pose de savoir comment elle va pouvoir mettre son cœur à nu.
Léonor de Récondo développe avec beaucoup de délicatesse la manière dont Magdalena va peu à peu avec patience retisser des liens avec cette mère devenue clocharde et qui dans un premier temps restera totalement prostrée. Les regards et les gestes, les chuchotements et les caresses vont graduellement combler ces années d’absence pour finalement dévoiler un secret tacitement transmis et renouer ce lien rompu.
Beaucoup de sensualité, de tendresse accompagnent Revenir à toi, ce récit de deux enfances peuplées d’absences et certains passages n’ont pas été sans m’évoquer le roman de Christophe Perruchas, Revenir fils, notamment le très beau moment où Magdalena fait la toilette de sa mère.
Si le doute de possibles retrouvailles avec sa mère s’insinue parfois dans l’esprit de Magdalena, sa persévérance finira par l’emporter et lui permettra non seulement une magnifique réconciliation avec Apollonia mais également avec elle-même. C’est ce long et double cheminement que l’auteure a su faire vivre avec moult émotions tout au long de ce roman. En effet, la joie, la peur, la résignation, la colère, l’espoir sont autant de sentiments qui vont traverser l’esprit de Magdalena.
J’aurais aimé peut-être, avoir davantage d’explications sur le passé d’Apollonia mais la concision du roman et les chapitres courts sont aussi les forces de ce roman dans lequel on entre presque comme dans un moment suspendu.
L’auteure m’a embarquée avec virtuosité avec son héroïne, avec laquelle j’ai affronté tous les tourments qui la traversaient avant ce merveilleux moment d’apaisement.
J’ai particulièrement apprécié cet hommage que rend Léonor de Récondo à la scène, au théâtre et aux grands mythes littéraires qui peuvent façonner les êtres et se révéler salvateurs.
Revenir à toi, deuxième roman de Léonor de Récondo que je lis, après Manifesto, convie le lecteur à une belle histoire de réconciliation ainsi qu’à une réflexion sur l’amour, l’abandon, la maternité et le poids du passé.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Me voilà bien embêtée avec ce livre. J’aime ou j’aime pas ? D’un côté, j’ai retrouvé cette plume délicate déjà rencontrée avec « Pietra viva » et surtout « Amours » que j’avais adoré, de l’autre une impression d’inachevé que j’ai du mal à expliquer, même après quelques jours de réflexion.
Cette fois, il est question d’absence, d’amour, d’abandon et de tous ces thèmes qui tournent autour de la maternité et de la filiation.
Magdalena est une actrice reconnue. Même si ses choix de carrière ont pu étonner certains, elle préfère la scène au grand écran. Elle peut ainsi se retrancher derrière ses personnages joués jour après jour « C’était un croisement, un mélange, une identification profonde qui lui permettait de ne pas sombrer. Sur scène, elle vibrait, ne voulait plus sortir de cet espace sacré ». Un personnage en particulier l’attire, la questionne, la bouleverse : Antigone, pas celle de Sophocle, non celle d’Anouilh, celle « qui comprend tout, prend tout, ne se sépare jamais, n’abandonne pas, n’y pense même pas ».
Magdalena a eu une enfance heureuse, entourée d’Isidore son père et Apollonia sa mère. Quand cette dernière est restée alitée, silencieuse, Isidore a pris la décision d’emménager chez ses parents ne pouvant plus tout assurer tout seul. Magdalena, devenue jeune adolescente est habituée au silence de sa maman. En revanche, elle ne s’habituera jamais au silence qui entourera sa disparition. On lui dira, on lui répétera qu’elle est partie.
Comment se construire avec une absente, et son père qui ne tarde pas à l’abandonner lui aussi, parti refaire sa vie avec une autre femme, la laissant avec ses grands-parents, un peu désemparés devant cette adolescente qui se referme et se réfugie dans le travail et le théâtre.
Mais quand, trente ans plus tard, son agente lui annonce qu’on a retrouvé sa mère, elle n’hésite pas longtemps et saute dans le premier train pour partir à sa rencontre. Un sentiment de flottement s’empare d’elle. Et les souvenirs remontent à la surface le long de ce canal où sa maman vit dans une maison éclusière. Les retrouvailles seront silencieuses, mais elles se feront.
En revanche, elles n’expliqueront qu’en partie le départ d’Appollonia. Et c’est peut être ça qui m’a laissée sur ma faim.
Comme souvent avec Léonor de Recondo, c’est une histoire de vie, avec leurs failles, leurs non-dits, leurs secrets, le tout porté par une plume délicate, douce et sensible mais qui, pour une fois, ne m’a pas totalement convaincue.
Magdalena est une belle jeune femme, actrice, célèbre, aimée de son public et de ceux qui travaillent à ses côtés. Le théâtre et ses rôles comblent sa vie et lui donnent sa confiance. Pourtant on sent en elle une fragilité, une blessure intime profonde comme une plaie toujours ouverte.
Le jour où sa secrétaire Adèle lui annonce « Magda, on a retrouvé ta mère » c’est une véritable secousse sismique qui la prend et une faille s’ouvre sous ses pieds. Elle n’a qu’une obsession, traverser la France en train pour retrouver l’absente.
Car depuis son enfance, Magda attend le retour de celle qui a un jour passé la porte sans jamais revenir sur ses pas. La jeune fille quelle était alors se souvient de ses retours de l’école, quand elle allait s’asseoir sur le lit près où sa mère passait ses journées, dépressive et mutique. Ses tentatives pour essayer d’obtenir son attention, les bonnes notes, les anecdotes, les mots qu’elle lançait dans le vide sans jamais obtenir son attention. Puis le vide laissé par sa mère. Ce père qui ne savait pas expliquer, qui est parti à son tour, la laissant avec les grands-parents.
Magda s’est construite sur le manque, sur le silence. Une vie bien remplie, brillante, et l’espoir fou que sa mère la retrouve un jour, au hasard d’une coupure de presse, d’une allusion sur sa carrière. C’est enfin arrivé et aujourd’hui c’est elle qui part pour tenter de remplir ce manque.
La maison éclusière où vit sa mère est une quasi ruine, et la femme devant elle a tout d’une clocharde échappée d’un hôpital psychiatrique. Dans ce paysage à la sérénité paisible, elle va peu à peu remonter le fil de son histoire, comprendre la fuite, apprivoiser l’absente. Se déroulent alors des journées étranges, parenthèses de vie, pont entre deux âmes, où mère et fille sont des étrangères sans l’être vraiment, à se dire que si le cœur ne peut pas parler les liens du sang le pourront sans doute.
Portée par les rôles qu’elle a joué sans fin depuis des années, ces Antigone, ces femmes fortes et solitaires qui ont forgé son caractère, Magdalena se rapproche peu à peu d’Apollonia. Mais il est difficile d’accepter le passé, le vide, l’absence. Peut-elle enfin comprendre la raison de tant d’années de douleur, soulever cette chape de silence, comprendre d’où vient le traumatisme.
J’ai aimé rencontrer cette femme dans laquelle les chagrins et la solitude de l’enfance ont laissé de profondes traces et qui malgré le silence et la tristesse, trouve une consolation dans ces étranges retrouvailles.
lire la suite de ma chronique sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/09/29/revenir-a-toi-leonor-de-recondo/
A 44 ans, Magdalena est une actrice de théâtre reconnue. Elle s'apprête d'ailleurs à incarner sur les planches l'Antigone de Sophocle.
Alors que les répétitions vont débuter, elle apprend l'endroit où vit sa mère, mère qu'elle n'a pas vue et dont elle n'a plus eu de nouvelles depuis l'âge de 14 ans. Sans réfléchir, comme aimantée, Magda part immédiatement à sa rencontre.
Mais trente ans plus tard, les retrouvailles vont-elles se dérouler comme la comédienne l'imagine ?
Ce court roman est empli de sensibilité, les ellipses y font la part belle aux souvenirs et à la recherche de soi.
Il convoque le souvenir de l'Antigone d'Anouilh, que Magdalena a jouée au collège, rôle qui l'a marquée durablement, plus qu'elle ne s'en est rendue compte sur le moment.
Encore une fois, je suis séduite par la plume de Léonor de Recondo.
Magdalena a 14 ans quand sa mère disparaît sans plus donner signe de vie.
Elle deviendra actrice de théâtre renommée, avec une prédilection pour Antigone.
Trente ans après, un appel de son agent lui apprend que sa mère est retrouvée.
Aussitôt, elle se rend à l'adresse, une maison d'éclusier où sa mère mutique vit seule et misérable.
Une lente et douloureuse reconquête de deux êtres déchirés.
A part une seule petite déception avec « Manifesto », j'aime les romans de Leonor de Recondo.
Sa plume est douce et poétique.
Ses personnages sont beaux.
Ici, tant Magdalena que sa mère Appolonia, sont de belles personnes, les blessures de l'une ayant entraîné les blessures de l'autre.
Des événements passés ne sont pas très expliqués, entraînant peut-être la frustration de certains lecteurs, mais leur suggestion m'a suffi.
On comprend le refuge de Magdalena dans les personnages qu'elle interprétés et celui d'Appolonia dans le silence.
Tout est doux, mélancolique, tendre et dramatique à la fois dans ces retrouvailles inespérées.
On se sent intime et proches de ces deux femmes.
Il y a une grande violence aussi dans ces silences et ces non-dits.
Il y a vraiment un avant et un après dans cette belle histoire qui m'a beaucoup émue.
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