"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Et si, en définitive, rester sage n'était pas le gage d'une vie parfaite et réussie ? Martin Leroy, 32 ans, ne se pose pas vraiment la question mais Arnaud Dudek, lui, ne s'en prive pas. C'est vrai, quoi ! On fait tout pour ne pas ressembler à sa mère, si fantaisiste qu'elle en est devenue délirante, on traverse dans les clous, on dit bonjourmercisilvousplaît, on ne quitte jamais le chemin balisé par la société, la mode, la télé, la religion, on reste bien coincé dans la case qui nous a été attribuée sans chercher à en sortir, des fois qu'un vent de folie viendrait ébouriffer notre existence, bref on reste sage comme l'image qui traîne encore dans le missel de la première communiante et on se retrouve au chômage, abandonné par sa fiancée, menacé d'huissiers et de banques assoiffées de mensualités... à 32 ans ! Alors pour la première fois, Martin met un pied hors des sentiers battus et décide d'aller demander des comptes au PDG qui a vendu son entreprise et l'a conduit, par effet dominos, à cette situation d'échecs itératifs. En chemin, il croise d'autres gens, lui, elle, eux, nous, moi et un ancien ami d'enfance, à peine moins sage : vous. Vous qui, brutalement, face à ce copain perdu, suivez votre impulsion et prenez un sentier de traverse pour le rejoindre. Peut-être par compassion ? Pour lui ou pour vous et tous vos souvenirs enfermés ? Vous ne vous posez pas vraiment la question sauf un peu. Mais Arnaud Dudek, avec sa façon d'éclater le récit pour y englober les infimes parcelles de vie de personnages qui passent, la pose, lui. Oh pas de façon insistante ! Le côté "leçon de vie, prenez-en de la graine" ce n'est pas son style ! Son style ce serait plutôt du côté des détails minuscules mais révélateurs qu'il faudrait - peut-être - le chercher, dans toute cette accumulation de choses qui traversent le regard sans y pénétrer et qu'il pointe avec un inimitable cocktail d'humour, de mélancolie, de réalisme et d'étrangeté. Par un léger pas de côté, celui justement d'une narration presque panoramique, il nous révèle les lignes, les trajectoires linéaires, sinueuses, obliques, transversales, qui régissent les rapports humains et, souvent, les existences au quotidien. Ce quotidien prend parfois des allures de conte fantastique par ce regard affûté qui donne de l'éclat à l'insignifiant. Hasards nécessaires, synchronicités, coïncidences, rendez-vous manqués ou rencontres saugrenues, à quoi tient finalement la réussite ou l'échec d'une existence ? "Rester sage" n'apporte aucune réponse mais tient la question en filigrane tout au long de ses pages.
Un livre qui n’a rien de palpitant. Il y est question d’un trentenaire (encore un) qui a perdu son boulot, sa fiancée. « Martin a tout perdu en quelques semaines. » Encore une histoire de nombril ?
Si on veut, mais, le style d’Arnaud Dudek a un petit quelque chose en plus : l’ironie, la dent dure, la dérision. J’ai aimé ses digressions comme lorsqu’il parle de l’escalator « On le sait, l’Escalator souffre d’un déficit d’image dans le cinéma comme en littérature. » ou sur un braquage foireux, ou le nom de la psy. Et puis un personnage principal qui a "des amis assortis au tapis du salon" ne peut qu’être attachant.
Un premier roman dont l’écriture travaillée, le style très personnel m’ont ravie. A bientôt de vous retrouver Arnaud Dudek. Promis, en attendant, je resterai sage.
Ce roman m'a semblé fade et un peu artificiel.
Dans les portraits réalisés des personnages, on retrouve le style "Amélie Poulain" consistant à décrire des goûts spécifiques et les manies de ces derniers, on passe d'un personnage à l'autre pour revenir au premier, mais je n'ai pas trouvé au récit beaucoup d'intérêt. Une petite déception!
Ma chronique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2016/02/rester-sage-arnaud-dudek.html
Martin 32 ans est un homme tout ce qu'il y a de plus banal, il mène une vie rangée sans fantaisie. " Martin vivait par ailleurs avec Justine, une femme douce et délicieuse, comme souvent. Leur existence était confortable, faite de promenades en forêt de jus d'orange sans pulpe de prélèvements automatiques sur compte commun et d'amis assortis au tapis du salon." Une vie rangée donc, jusqu'au jour ou l'agence de voyages qui l'employait, lui qui détestait voyager, décide de se passer de ses services, très vite imitée par Justine qui fait ses valises.
Martin qui jusque là était toujours stoïque décide de se rendre chez l'ancien propriétaire de l'agence qu'il estime responsable de la perte de son emploi. En effet celui-ci a vendu son agence à un groupe afin de couler une retraite paisible au bord de la mer. Martin armé d'un marteau est remonté et bien décidé à se faire entendre. En attendant de passer à l'action il s'arrête dans un bar où il croise un ancien camarade de classe qu'il croit plus verni que lui.
Dans ce court roman, Arnaud Dudek nous narre avec un style incisif plein d'ironie et de dérision la remise un question d'un trentenaire qui voit sa vie s'écrouler, et qui pour une fois, lui qui avait décidé dès l'enfance de rester sage pour s'éviter les ennuis, décide de prendre le taureau par les cornes pour redonner un sens à sa vie. "N'empêche, partir ainsi, foncer sans plan ni méthode, cela ressemble si peu à Martin. Ses comptes sont parfaitement tenus dans un cahier de brouillon, lignes tirées à la règle, colonne recettes, colonne dépenses. Dans le troisième tiroir de son bureau, un classeur contient tous ses bulletins de salaire. Lessive hypoallergénique, gel douche sans parabène, déodorant sans aluminium, nettoyant multi-usage taches tenaces, son quotidien est net aseptisé. Difficile d'y improviser quoi que ce soit."
La réussite de ce roman tient à l'humour grinçant qu'utilise l'auteur pour décrire des situations peu propices au rire, à des portraits savoureux et à des digressions pour le moins étonnantes comme celle de l'Escalator. En bref ce roman au style ciselé est un excellent moment de lecture et j'attends avec impatience une nouvelle oeuvre de cet auteur.
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