Quand Hanna découvre, parmi les effets de sa mère récemment décédée, des carnets, photographies et coupures de journaux, elle décide de descendre le cours du fleuve jusqu'à Kamouraska pour tenter de trouver le fil qui rattachera son histoire à celle de Simone, cette femme silencieuse, absente de sa propre vie. Remontant le siècle, le long du Saint-Laurent, de Montréal à Pointe-au-Père, suivant des marées parfois cruelles, Hanna retrouvera la trace du premier amour de sa mère et retournera jusqu'en 1914, au moment du naufrage de l'Empress of Ireland.
Elle apprendra qu'une catastrophe forme le tronc de tragédies intimes qui traversent les générations et que les survivants sont parfois les vrais naufragés. Sur cette route qui la conduit vers elle-même, elle pourra compter sur la force de l'art et de l'amitié pour éclairer sa quête. La poésie gonflant ses voiles, Pas même le bruit d'un fleuve emporte dans son sillage son lot de révélations, de miracles et de mystères.
Lu dans le cadre du prix Trophée-Folio-ELLE 2024 (5e édition)
Ce roman m'a plu car l'intrigue est liée au naufrage du paquebot L'Empress of Ireland. Cela apporte une vraie dimension historique et dramatique à l’histoire du livre.
L'Empress of Ireland est un paquebot transatlantique de la Canadian Pacific Steamship Company lancé le 26 janvier 1906 et qui assurait la liaison régulière entre Québec et Liverpool, en Angleterre. Le 29 mai 1914, il fait naufrage dans l'estuaire du Saint-Laurent, près de Rimouski. Avec 1 012 victimes parmi les 1 477 personnes embarquées, il constitue « le plus grand naufrage survenu au Canada » et se classe parmi les plus grands naufrages du début du XXe siècle, avec ceux du Titanic et du Lusitania [source : Wikipédia].
L'écriture de l'auteure est fluide et poétique, agréable à lire. Cependant j'ai trouvé que le livre manquait un peu de profondeur. Il manque un je ne sais quoi pour en faire un très bon livre.
Notons que le titre du roman est tiré d'un poème d'Yves Bonnefoy.
Pour lire ce livre, sélectionné pour le trophée Folio Elle, munissez vous d’une carte du Canada, coté Québec, vous en aurez besoin pour suivre l’histoire d’Hanna, de Simone, d’Eva, trois générations de femmes vivant sur le fleuve Saint Laurent et de leurs amoureux .
Pour ne pas vous perdre comme elles se sont perdues dans les tourbillons et les remous de l’eau mais aussi de la vie, leur vie, pour ne pas perdre pied, pour tenir quoiqu’il arrive avant de tout lâcher !
Ne jamais rien révéler, se taire, vivre comme si.. résister mais laisser quelques traces qu’Hanna va découvrir, ouvrir enfin une lettre destinée à sa mère et comprendre…
Écrit d’une plume très poétique et sobre par une auteure québecoise connue comme poétesse, ce roman nous fait naviguer de 1914 à 2018 sur ces eaux tumultueuses dans les abysses duquel reposent encore des corps de naufragés.
Nous sommes embarqués par ce flot, avec des ruptures de force vive, des moments calmes , décorés d’un petit poème, des mots jetés par ci par là, de la poésie à l’état pur dans des vies bouillonnantes et solitaires.
Il faut se laisser porter, couler et, reprendre pied et souffle comme Hanna, comprendre enfin, les silences, le cahier jaune et les absences de sa mère.
Un très beau livre, à lire lentement ou à relire si on l’a un peu vite avalé !!
Je n'ai pas été charmé par cette lecture qui m'a entrainé sur les bords du Saint-Laurent.
J'ai noté l'omniprésence du vent et de la poésie.
J'ai eu de la peine pour les 2 naufrages du père.
Une lecture dont je suis ressortie avec plein de questions sur les personnages car l'auteure ne donne pas toutes les réponses.
Ce roman offre un voyage envoûtant jusqu'au rives du Kamouraska, un moment suspendu où la violence du temps qui passe est méthodiquement saupoudrée de douceur.
Dans ce roman intime, Hélène Dorion vous prendra avec précaution par la main pour explorer les lourds secrets de son passé. Quand elle sera en confiance, elle vous parlera d'Amour. C'est en murmurant au creux de votre épaule qu'elle vous confiera l'histoire des femmes résilientes de sa famille. Vous écouterez fasciné(e), les cruels destins de trois générations. Quand vous refermerez la dernière page, croyez moi, vous resterez - longtemps - touché(e) par la beauté d'un texte ciselé par une artisane québécoise talentueuse.
"Aujourd'hui je tourne autour d'elle comme autour de ma naissance, je tends l'oreille pour savoir de quel secret je suis née, et quelle est cette part manquante qui a répandu de l'ombre dans toutes les pièces de la maison."
Hanna toute sa vie a souffert de la distance de sa mère, avec l'impression d'avoir en face d'elle une étrangère, une inconnue. Lorsqu'à son décès, elle trouve des extraits de journaux, des cahiers, des photos, elle part en longeant le fleuve Saint-Laurent jusqu'à Kamouraska où sa mère a passé sa jeunesse, espérant raccrocher son histoire à la sienne. Elle y sera rejointe par son amie de toujours, Juliette, "liées par le silence et la beauté, par les histoires que nous savons, et celles que nous ignorons." L'une peint, l'autre écrit.
"Hanna a compris que l'écriture ne répare pas les cassures, elle ne fait qu'ouvrir les chemins nécessaires pour se réconcilier avec elles. "
En secret Hanna écrit de la poésie et elle va découvrir que sa mère Simone en écrivait aussi. "La poésie serait-elle notre lien secret fait de mots jamais prononcés, est-elle l'envers de l'absence, une ondée qui s'abat pour éclairer un jardin de nuit?"
La quête d'Hanna va lui permettre de remonter lentement à la surface du fleuve de sa vie, une vie imparfaite, comme celle de sa mère avant elle, en acceptant de n'avoir jamais pu réparer les naufrages, au sens propre comme au sens figuré, vécus dans cette famille.
Dans ce très beau roman, l'autrice nous parle avec délicatesse de filiation, d'amour perdu, d'amitié, de deuil, de drames, de secrets, de souffrances de femmes transmises à travers les générations. Et c'est une formidable ode à l'art et à la poésie qui irrigue l'ensemble du roman à travers de courts extraits de nombreux grands poètes, qui ont aussi inspiré les titres des chapitres, ou à travers une prose limpide et lumineuse infiniment poétique. J'ai aimé cette histoire intime, douloureuse, profondément romanesque, transcendée par cette plume magnifique...
Quelle belle découverte ! Ce roman est en librairie depuis le 3 mars, ne passez pas à côté !
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