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Renvoyé du lycée pour avoir harcelé une camarade de classe, le jeune Tôya Haruo vit seul et oisif dans un petit appartement à Tokyo. La présence dans son patronyme du caractère désignant l'ibis japonais (nom savant : Nipponia nippon) l'a toujours porté à s'intéresser à l'oiseau, symbole de la nation japonaise. Il consacre maintenant ses journées à l'étudier sur Internet. Et découvre ainsi la supercherie : les poussins nés au Centre de protection de l'île de Sado sont ceux d'ibis importés de Chine. Il envisage de partir les délivrer. Mais, petit à petit, son dessein se transforme en celui de leur extermination. Le jour où il s'embarque à destination de l'île, il rencontre une adolescente qui est comme l'ombre de sa bien-aimée à jamais perdue, qu'il n'avait pas su « protéger » jusqu'au bout.
Adolescent perturbé et solitaire, Tôya Haruo a quitté sa ville natale pour s’installer seul à Tokyo, banni par sa famille pour avoir harcelé une de ses camarades de classe. Désormais, il a arrêté ses études, passe son temps sur internet, sort très peu et continue à bénéficier des largesses de ses parents.
Persuadé que son patronyme, Tôya, est lié à ‘’toki’’, l’autre nom du Nipponia Nippon, l’ibis japonais, un symbole du pays, menacé d’extinction, il est passionné depuis toujours par ces oiseaux. Cette lubie est devenue sa raison de vivre. Il sait tout sur ces volatiles et sur le Centre de sauvegarde de l'île de Sadô. Là-bas, les Nipponia Nippon ne sont plus tout à fait japonais puisque les spécimens qu’on tente de faire se reproduire, sont un cadeau de la Chine.
Remonté contre ses parents, la société, les Hommes, Haruo forme le projet de se rendre sur l’île avec trois possibilités en tête : apprivoiser les oiseaux, les libérer ou les tuer.
Il ne faut pas se laisser abuser par la jolie couverture de ce roman japonais. Nipponia Nippon est un roman sombre dont le héros s’avère de plus en plus inquiétant au fil des pages. Illustration d’une partie de la jeunesse japonaise qui se rebelle en s’isolant, Haruo est un obsessionnel paranoïaque qui sort très peu de chez lui mais qui a le monde à portée de main grâce à sa connexion internet. C’est derrière son écran qu’il se documente de façon méticuleuse sur sa passion du moment, le Nipponia Nippon, et qu’il peut aussi faire divers achats afin de mettre son projet à exécution.
Si, au départ, on croit naïvement à sa volonté de sauver des oiseaux en voie d’extinction, très vite, on découvre des motivations moins glorieuses. Ses interrogations sur l’origine ethnique des ibis laissent deviner un nationalisme sous-jacent. Sont-ils japonais ces oiseaux nés au Japon de parents chinois ? Peuvent-ils encore être un symbole du pays alors qu’ils vivent prisonniers, incapables de survivre en liberté ?
Autant d’interrogations ressassées qui le conduisent à choisir une solution extrême…
Etrange personnage pour un étrange roman dont on a du mal à comprendre la finalité. Qu’a voulu dénoncer l’auteur ? Le mal-être des jeunes Japonais ? L’extinction des espèces ? Mystère…
Une lecture courte (moins de deux cents pages) et pourtant assez laborieuse, plombée par quelques passages scientifiques abscons.
La belle couverture aura été trompeuse…
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