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Mon doux jumeau

Couverture du livre « Mon doux jumeau » de Nino Haratischwili aux éditions Buchet Chastel
Résumé:

Stella a, dirait-on, tout pour être heureuse : à 36 ans, elle travaille pour un quotidien régional et mène une existence bourgeoise dans un quartier chic de Hambourg avec son fils et son mari, réalisateur à la télévision. Pourtant, tout s'écroule le jour où ressurgit Ivo.
Stella et Ivo se... Voir plus

Stella a, dirait-on, tout pour être heureuse : à 36 ans, elle travaille pour un quotidien régional et mène une existence bourgeoise dans un quartier chic de Hambourg avec son fils et son mari, réalisateur à la télévision. Pourtant, tout s'écroule le jour où ressurgit Ivo.
Stella et Ivo se connaissent depuis qu'ils sont enfants. Stella avait six ans quand son père a noué une liaison avec la mère d'Ivo. Un an plus tard, une tragédie scelle et lie leurs destins : le père d'Ivo assassine sa femme d'un coup de fusil. Les parents de Stella se séparent ; c'est le père qui élève les enfants et recueille le jeune Ivo demeuré seul.
Stella et Ivo ont donc grandi ensemble. Peu à peu, leur complicité s'est muée en amour, un amour interdit parce qu'incestueux et empoisonné par la tragédie qu'ils ont vécue. Ils ont beau lutter, ils sont sans cesse ramenés l'un vers l'autre ; mais, ensemble, ils semblent incapables de connaître le bonheur et se détruisent.
Après sept ans d'absence, Stella pensait ne plus jamais revoir Ivo, mais celui-ci la supplie de le suivre « une dernière fois », en Géorgie, sur les traces d'un musicien qui, dans les années 1990, a combattu pour l'indépendance de l'Abkhazie. Stella se laisse convaincre et quitte fils et mari. À Tbilissi, elle découvre la tragédie récente de cette ex-république soviétique et, pas à pas, tente de démêler en quoi l'histoire de ce musicien peut les aider, Ivo et elle, à comprendre et accepter leur propre histoire...

Un roman d'amour, de guerre et de tragédie familiale, qui aborde des questions métaphysiques à travers une histoire forte. Une exploration sans concession de toutes les formes de dévastations provoquées par les conflits ' ceux que se livrent les peuples comme les individus, au sein de la famille ou du couple.

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Avis (2)

  • Stella n’avait que sept ans lorsqu’un drame brisa sa tranquille petite enfance à Hambourg. Son père (Frank) – un incorrigible coureur de jupons – fut indirectement la cause de la mort de sa maitresse (Emma) tuée par un mari jaloux (qui mourut lui-même en prison …) Gesi, la mère de Stella, quitta...
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    Stella n’avait que sept ans lorsqu’un drame brisa sa tranquille petite enfance à Hambourg. Son père (Frank) – un incorrigible coureur de jupons – fut indirectement la cause de la mort de sa maitresse (Emma) tuée par un mari jaloux (qui mourut lui-même en prison …) Gesi, la mère de Stella, quitta alors son père et partit vivre à New-York avec un certain James …

    Stella et sa soeur Leni (de quatre ans son ainée) décidèrent de rester vivre avec leur père, pourtant responsable de ce chaos … Celui-ci, rongé par la culpabilité, adopta Ivo, le fils de sa défunte maitresse. Deux ans plus tard, instable et alcoolique, il dût confier l’éducation des trois enfants à sa grande-tante (Tulja) basée à Niendorf et – accessoirement – à son ex-femme (installée à Newark) pour la période des vacances …

    Âgée de trente-six ans, mariée à Mark et maman de Théo (sept ans) Stella, qui pensait avoir tourné définitivement le dos à son douloureux passé, va devoir affronter une épreuve de taille : les retrouvailles avec son « frère » (et « mauvais génie » …)

    Un beau roman qui nous emporte vers le passé et nous conduit (hors Allemagne) au coeur d’un présent inattendu (expliquant ainsi bien des choses au lecteur …) C’est fluide, bien écrit et percutant ! Un intrigue d’une rare violence et d’une grande sensibilité, ingrédients chers à l’auteure (d’origine géorgienne …)

    « Chronique d’une tragédie annoncée » : un très grand plaisir de lecture, même si elle ne m’a pas autant bouleversée que la célèbre « huitième vie ». Une écrivaine dont le talent n’est pas à remettre en question.

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  • Le dernier – et premier – roman de Nino Haratischwili, autrice géorgienne exilée en Allemagne, que j’ai pu lire, a été un véritable coup de cœur, il s’agit de Le Chat, le colonel et la corneille. C’est vraiment grâce à ce titre que j’ai pu découvrir son pays natal pour la première fois, un pays...
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    Le dernier – et premier – roman de Nino Haratischwili, autrice géorgienne exilée en Allemagne, que j’ai pu lire, a été un véritable coup de cœur, il s’agit de Le Chat, le colonel et la corneille. C’est vraiment grâce à ce titre que j’ai pu découvrir son pays natal pour la première fois, un pays passé trop longtemps à l’ombre de feue l’URSS, et encore aujourd’hui, de la Russie belliqueuse. Dans ce roman paru en format poche chez Libretto, la Géorgie est plus en retrait, elle joue ce rôle de personnage secondaire mais essentiel, un pays qui va jouer le rôle de décor d’une situation devenue explosive, du dénouement épiphanique du roman, celui de la vie de son personnage principal, Stella et de son frère adoptif, Ivo.

    Stella est une femme d’une trentaine d’années, journaliste pigiste, elle est mariée à Mark et elle est la mère d’un garçon de huit ans, Théo. Elle mène une vie tranquille à Hambourg jusqu’à ce qu’elle apprenne le retour d’Ivo, son frère adoptif. On pressent dès le départ que les relations de Stella et d’Ivo sont complexes, les réactions de la femme donnent lieu à de multiples suppositions. Dans ce roman en deux parties, nous allons suivre les confidences de Stella sur cette histoire commune qui lie les deux personnages, dont la parenté n’est constituée que par le fait d’avoir grandi ensemble, tout lien de sang étant inexistant. Et un drame à l’origine de cela, le père de Stella ayant entretenu une liaison avec Emma, la mère d’Ivo, le mari trompé a mis fin brutalement à cette relation adultère en assassinant Emma de plusieurs coups de fusils. Ivo, devenu orphelin, s’est retrouvé contraint à aller vivre chez Tulja, la grand-mère paternelle de Stella, dont la famille a également été anéantie après la révélation au grand jour de la tromperie, et après le drame qui a mis une triste fin à tout cela.

    L’ambiguïté des relations d’Ivo et de Stella, qui de frère et sœurs sont devenus amants, constitue l’épaisseur de ce récit et c’est sur cela que joue l’autrice. D’une relation adultère, les deux enfants ont été contraints de grandir ensemble malgré une attirance et une entente mutuelle qui les a liés depuis le début, l’entente bâtie sur la tromperie de chacun de leur parent respectif. Deux vies basées sur des mensonges et des tromperies que l’un et l’autre vont tenter de mettre à jour afin de sortir de cette impasse face à laquelle leur vie est placée, de réordonner leur existence, qui a pris la forme du chaos depuis leur rencontre, et que les ingérences familiales n’ont pas contribué à arranger, loin de là. Stella est une femme confrontée à un choix à faire, arrivée à un carrefour de sa vie où elle ne peut plus détourner la tête devant cette relation gangrenée qui la tourmente depuis des années, qui tourmente Ivo.

    Je le disais, la Géorgie a un rôle très secondaire, il ne faut pas lire ce roman avec la certitude de découvrir le pays, c’est un roman très intimiste, davantage axé sur les fonctionnements, et plutôt dysfonctionnements intrafamiliaux, et leurs conséquences. La première partie est plutôt fondée sur l’exploration du passé, de la famille recomposée de Stella, et de la dynamique de cette relation entre et Ivo qui chamboule le fragile équilibre qu’elle s’est construit. Cette première partie est plutôt longue, un peu trop à mon goût, il y a quelques redondances, la seconde est consacrée à la tentative de l’un et de l’autre de dénouer le nœud du problème qui les étreint depuis trop longtemps. Une seconde partie qui remet à leur place les choses, les gens, les situations et sentiments depuis des années déplacés au sein de leur propre existence.

    J’ai été sensible au fait que l’autrice a tenu à se détacher de sa Géorgie natale, pour laisser la place cette fois à l’ambiguïté des relations des deux personnages amoureux, dans cette ambiguïté d’une relation fraternelle depuis l’enfance. À la psychologie d’une famille montée sens dessus dessous, et les dénis qui mènent indirectement mais fatalement au drame. Elle a tout de même réservé une place au pays caucasien. L’autrice sera a à l’honneur de la rentrée littéraire de Gallimard, avec la sortie de La lumière vacillante le 05 septembre qui replace le pays et Tbilissi en décor principal. Et j’ai hâte !

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