Une chose est sûre, si la vie est faite d'événements, d'histoires comme on dit, et que l'auteur de ce livre les subit comme tout un chacun, les raconter n'est pas son intérêt principal. Même s'il nous gratifie d'un petit meurtre, d'un ou deux enterrements que l'on suit en pensant à autre chose, sa véritable intention est ailleurs. Le véritable noeud de l'affaire, ce qu'il veut nous faire partager dans ces lignes, c'est une fabuleuse émotion qui lui est venue, un jour, il y a longtemps, rue Soufflot, sans raison ni mérite particulier. Et pour ça il écrit, il raconte, il explique, il illustre. Et les événements servent un autre dessein qu'eux-mêmes. L'histoire n'est qu'un support comme le châssis et la toile sont le support de la peinture, de l'intention... De l'inénarrable effort de celui qui plie sous l'envie de dire l'infini, le beau, l'amour, le sens. Et c'est là, entre les mots, dans la banalité de nos vies, au coeur d'un style qui ne se cherche pas. C'est comme un cinquième sens qui nous vient, et que l'on ne peut pas traiter par le déni. Le livre fermé on continue à y penser. Le pied à l'étrier en somme.
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