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Voici, pour la première fois réunies en un unique volume, les mémoires d'Amadou Hampâté Bâ, le grand défenseur des cultures orales africaines et du dialogue entre les civilisations. Ce témoignage (qui couvre les années 1900 à 1933), d'une ampleur et d'une richesse exceptionnelles, constitue certainement l'oeuvre la plus importante de l'auteur.
Loin de s'attacher à la forme habituelle de l'autobiographie, Amadou Hampâté Bâ, servi par la prodigieuse mémoire des peuples de tradition orale, revisite les souvenirs d'une enfance et d'une adolescence bousculées par des événements familiaux et bientôt politiques. Dans Amkoullel, l'enfant peul (Actes Sud, 1991 ; Babel n° 50), il présente ainsi la vie des Maliens (nourris de l'enseignement du français en même temps que des principes de l'Islam), alors aux prises avec les contraintes de la colonisation. On y voit défiler une étonnante galerie de portraits, d'Africains comme d'administrateurs français dépeints avec verve.
Au début du second volume, Oui mon Commandant (Actes Sud, 1994 ; Babel n° 211), l'auteur, alors âgé de vingt-deux ans, entame sa carrière au sein de l'administration coloniale. De Ouagadougou à la Haute-Volta, il apprend à côtoyer ses supérieurs hiérarchiques. C'est durant cette période qu'il se marie, fonde une famille et voyage en commençant à noter tous les récits oraux dont il deviendra peu à peu le dépositaire. L'ouvrage s'achève en 1933 lorsqu'à son retour au Mali, en homme mûri, il retrouve son maître Tierno Bokar.
A la fois roman d'aventures, document sociologique et vaste fresque historique, ces mémoires portent la marque d'un humanisme et d'un esprit de tolérance qui leur confère une véritable dimension universelle et en font sans doute l'une des oeuvres maîtresses d'Amadou Hampâté Bâ.
A travers ce témoignage unique, où l'humour surgit à chaque page, et où la curiosité et la soif de savoir sont omniprésentes, on peut comprendre la trajectoire qui mènera un jour l'enfant de Bandiagara jusqu'à l'Unesco où il lancera, pour appeler au sauvetage des traditions orales, la phrase que l'on sait : "En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle".
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