"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après leur sauvetage en mer Méditerranée, Hakim et son fils arrivent sur le territoire européen avec beaucoup d'espoir. Pourtant, pour rejoindre la France, le tandem va devoir affronter une nouvelle série d'épreuves faite de centres de rétention, de police frontalière et de xénophobie. Leur courage et la solidarité d'inconnus providentiels suffiront-ils à leur permettre d'atteindre leur destination pour enfin retrouver les leurs ? Suite et fin de la trilogie de L'Odyssée d'Hakim acclamée par les lecteurs et par la critique qui la décrit comme "captivante", "bouleversante", "intelligente" et même "salutaire". Fabien Toulmé raconte l'histoire vraie du parcours d'un homme, un réfugié, et de sa famille, arrivés jusqu'à nous parce que la guerre leur avait tout pris.
Une série lauréate du Prix Franceinfo de la Bande Dessinée d'Actualité et de Reportage.
Pour le tome 3, Fabien Toulmé a trouvé une autre astuce que celle utilisée pour le tome 2 pour nous résumer les deux précédents tomes. Nous sommes en 2018, et cette fois il se rend dans un lycée pour échanger avec une classe sur le thème des réfugiés. Si tous les élèves ont pu lire les deux premiers récits de L’odyssée d’Hakim, l’auteur préfère néanmoins rappeler brièvement l’histoire avant de passer au débat. Les questions des lycéens sont très pertinentes et permettent de rappeler des choses évidentes et de clarifier certaines idées reçues.
À la fin de cette présentation, Fabien quitte l’établissement pour rejoindre Hakim pour la suite de son récit. Nous nous retrouvons donc en septembre 2015, où celui-ci avec son petit Hadi, heureux et pleins d’espoir après être arrivés sur le territoire européen doivent quitter Athènes pour la Macédoine, puis la Serbie, la Hongrie, l’Autriche, la Suisse pour rejoindre la France où l’attend sa femme Najmeh.
On aurait pu penser qu’après la terrible traversée de la mer Égée depuis la Turquie jusqu’à la Grèce, le plus dur était fait, hélas il n’en est rien. Une nouvelle série d’épreuves attendent le jeune père et son bambin avec les camps de rétention européens, les problèmes avec la police frontalière, le froid, la faim, les difficultés administratives, l’épisode hongrois étant le plus effrayant.
Ils vont également devoir affronter la xénophobie et les remarques désobligeantes pour ne pas dire haineuses qui sont proférées à l’encontre des migrants et la voracité des passeurs demandant des sommes excessives pour les guider, sans parler de ce verre d’eau pour faire le biberon de son fils qui lui est facturé…une manière de leur faire comprendre qu’ils ne sont pas les bienvenus.
Fort heureusement, dans cet environnement hostile, des mains secourables l’aideront en lui proposant quelque nourriture, quelques couches pour Hadi et autres petits services très appréciés.
Ce dernier volume clôture un magnifique triptyque retraçant l’épopée d’un homme Hakim, ce Syrien contraint de quitter son pays en guerre, alors qu’un avenir radieux s’ouvrait à lui et qui a duré presque trois ans.
En racontant l’histoire vraie de cet homme, de ce réfugié et de sa famille, Fabien Toulmé nous met face à cette humanité invisible qui, pour des raisons diverses, politiques, climatiques, économiques ou autres, courant souvent un danger de mort, va d’un pays à un autre dans l’espoir de trouver une terre d’accueil pour tenter de revivre et nous fait prendre conscience du décalage qui existe avec nos propres vies.
Cette grande BD, l’auteur la dédie « aux migrants disparus avant d’avoir pu trouver leur refuge ».
Émouvante, bouleversante, captivante, cette odyssée dévoile toutes les facettes de la nature humaine et réussit de façon magistrale, à travers le destin et le parcours d’un seul homme à nous révéler le sort de milliers d’autres pris chaque jour dans la même tourmente.
Un trait naïf mais ô combien expressif, des dessins et des couleurs sobres participent à rendre cette histoire universelle. La carte géographique, en fin d’ouvrage avec le tracé schématisé du périple aidera chacun quel que soit son âge à suivre Hakim sur ce long chemin.
À noter l’épilogue très instructif qui montre que, même une fois la famille réunie, le statut de réfugié enfin obtenu, tout est loin d’être simple… Mais Hakim reste confiant et maintenant à vous de lire, de faire lire et de découvrir ce qu’il a répondu à Fabien à la question de savoir comment il voyait son avenir...
Chronique à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Depuis que j’ai commencé à lire L’Odyssée d’Hakim, album graphique de Fabien Toulmé, chaque fois que j’entends parler de migrants, de réfugiés, de reconduite à la frontière ou dans le pays d’origine, je repense à Hakim. Ce Syrien qui avait monté une pépinière et gagnait bien sa vie, a réussi, seul avec son petit Hadi, à fuir la guerre civile dévastant son pays. Il voulait retrouver Najmeh, son épouse, déjà en France, grâce à ses parents.
Près de trois ans de voyage, depuis la Syrie, en passant par le Liban, la Jordanie, la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et la Suisse, avant d’arriver en France, à Paris d’abord puis à Aix-en-Provence où se trouvait sa femme.
Quand Fabien Toulmé reprend ce troisième tome que j’ai enfin pu lire, il a la bonne idée de raconter une intervention dans un lycée. Pour les élèves, il résume son projet, répond à des questions très pertinentes et donne des explications très claires.
C’est en septembre 2015 qu’il retrouve Hakim vivant de petits boulots. Il lui raconte la troisième partie de son Odyssée, de la Macédoine à la France.
Comme pour les deux précédents volumes, je me suis retrouvé happé par le récit, angoissé par les souffrances, les menaces, le froid, la faim, tout ce que subissait Hakim et son petit garçon qu’il fallait changer, qui réclamait son biberon alors qu’il n’y avait pas d’eau chaude et plus de lait…
Fabien Toulmé dessine ses personnages de manière toute simple mais tellement expressive. Les couleurs se limitent au gris et quelques nuances de bleu, d’ocre et même de rouge. Cela suffit pour souffrir avec cet homme et ce garçon qui vivent ce que vivent des milliers de migrants aujourd’hui.
Tant de pièges leur sont tendus qu’ils doivent être sans cesse sur leur gardes, se méfier de ceux qui proposent leur aide. Ils ont de l’argent sur eux, un téléphone portable, leurs papiers, mais la police peut à tout moment les enfermer dans des camps, comme en Hongrie.
C’est dans ce pays qui fait pourtant partie de notre Union Européenne, que Hakim et son fils sont le plus mal traités. L’ambiance créée par le Premier ministre toujours en poste déteint sur la population qui insulte les migrants, se moque d’eux, les dénonce. Heureusement, Hakim a eu plusieurs fois de la chance et a réussi à retrouver Najmeh et sa belle-famille.
Son intégration est en cours malgré beaucoup de difficultés dont l’apprentissage du français n’est pas la moindre. L’épilogue, sans dessin, ajouté par l’auteur conclut L’Odyssée d’Hakim de façon très optimiste et, en même temps, très réaliste. Celui qui s’est intégré le plus vite, c’est Hadi, grâce à l’école. De plus, il a maintenant deux petits frères, Sébastien et Anwar. Pour Hadi, surtout, mais pour ses deux frères, les trois tomes réalisés avec talent et une profonde humanité par Fabien Toulmé, sont et restent un fameux témoignage.
Que cela ouvre les yeux aux Occidentaux que nous sommes car nous avons la chance de vivre dans un pays en paix depuis soixante-seize ans. Que L’Odyssée d’Hakim - 1. De la Syrie à la Turquie, 2. De la Turquie à la Grèce et 3. De la Macédoine à la France – permette à toutes celles et à tous ceux qui en sont capables de réfléchir et de sortir d’un égoïsme primaire indigne des humains que nous prétendons être
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Un récit incroyable. Touchant mais sans pathos, juste et beau. A lire absolument !
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