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En 1828, l'une des femmes les plus en vue de Paris, la marquise d'Espard, dépose auprès du tribunal une requête visant à faire interdire son mari.
Qu'est-ce qu'une interdiction? C'est - nous dit l'article 489 du Code civil de 1804 - le fait d'ôter à une personne majeure l'usage de ses droits civils: «Le majeur qui est dans un état habituel d'imbécillité, de démence ou de fureur, doit être interdit, même lorsque cet état présente des intervalles lucides». Mme d'Espard accuse le marquis, dont elle vit séparée depuis plus de dix ans, de l'empêcher de voir ses deux enfants qu'il a emmenés avec lui et de dilapider tous ses biens, au profit des Jeanrenaud mère et fils, des inconnus.
Le marquis est-il fou ou possédé, comme l'affirme son avoué?
Sa femme, une des plus redoutables harpies de La Comédie humaine, désire priver sa légitime moitié de ses droits, mais y parviendra-t-elle? Cette demande judiciaire ne cache-t-elle pas «quelque petit dramorama»? C'est le sujet de cette longue nouvelle (ou bref roman), sans doute «l'un des plus parfaits récits qu'ait écrits Balzac».
Présentation et notes de Marie-Bénédicte Diethelm, spécialiste de Balzac et de Chateaubriand. Elle est notamment l'éditrice des romans inédits de Mme de Duras: Olivier ou le Secret (in Ourika, Édouard et Olivier ou le Secret, Gallimard, «Folio classique», 2007), Mémoires de Sophie suivi de Amélie et Pauline (Manucius, 2011). Chez Manucius, elle a également établi l'édition de La Messe de l'athée (2013).
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