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Pourquoi partir marcher sur les chemins pèlerins ? Qui cherche-t-on sur les routes sinueuses de Toscane, de Cappadoce ou de Galice ? Dieu, soi-même, les autres ? Quel sens donner aujourd'hui à cette tradition millénaire des pèlerinages ? Comment lâcher prise au rythme lent des pas et vivre l'instant présent ?Fort des kilomètres parcourus jusqu'à Compostelle, Jérusalem et Rome, Édouard Cortès unit son regard à celui des pèlerins d'autrefois, pour tenter de mettre en lumière l'esprit du chemin. Grâce à lui, le lecteur plonge dans le quotidien d'un pèlerin, fait de petites misères et de grandes joies, et retrouve par la marche «l'urgence de l'essentiel».Édouard Cortès se livre ici avec enthousiasme et profondeur. Son ouvrage est un supplément d'âme pour celui qui ne voudrait pas aborder les chemins pèlerins uniquement sous un aspect pratique ou culturel mais également sous l'angle de la beauté et du sens de la marche.
Grand marcheur devant l’éternel, Edouard Cortès, écrivain et journaliste, a de nombreuses expéditions à son actif. Une traversée du Caucase à pied, un pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle en solitaire en 1999, puis un autre en Terre Sainte avec son épouse en 2007 et, pour finir, un dernier à Rome, en famille avec leurs trois filles en 2012. Ainsi, à titre de jacquet, romieu et paumier, s’interroge-t-il sur l’esprit du chemin. Qu’est-ce qui pousse tant d’êtres humains à prendre sac, bourdon et calebasse et à partir à pied sur d’interminables kilomètres vers l’un des hauts lieux de la chrétienté ? Pourquoi souffrir du froid, de la chaleur, endurer la fatigue, attraper tendinites ou ampoules et supporter de précaires conditions d’hébergement ? Et comment vivre cette expérience unique, faire des rencontres et finalement rentrer au bercail bien différent de l’être qu’on était au départ et arriver à réintégrer l’agitation de la vie ordinaire ?
« L’esprit du chemin » n’est pas vraiment un témoignage, ni un récit de voyage, ni une transcription de journal de bord, mais plutôt une suite de réflexions philosophiques ou théologiques et d’anecdotes tirées du vécu de l’auteur. Lequel n’hésite pas à prendre à témoin toutes sortes d’autres pèlerins ayant témoigné dans les temps anciens. Ainsi découvre-t-on au fil de cette lecture que finalement peu de choses ont changé le long de tous ces pèlerinages. Les hommes sont restés les mêmes. Leurs motivations ont peu changé. Plus de 40% des arrivants à Santiago déclarent avoir marché pour des raisons religieuses encore aujourd'hui. Le chemin continue à appeler. Ces paysages, ces cailloux, ces sanctuaires modestes ou majestueux attirent toujours autant. L’essentiel reste pourtant le chemin, le « Camino » et son esprit qui reste magique, essentiel, que l’on soit croyant ou non. Le secret n’est-il pas de chercher à vivre l’instant présent, de lâcher prise au rythme lent de la marche et d’en revenir aux besoins essentiels de la condition humaine ? Livre agréable à lire, bien écrit et plein de références intéressantes. (Une importante bibliographie en fin d’ouvrage permettra d’approfondir la question).
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