"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Avec ce nouvel opus des Reflets du Monde, repartez en voyage avec Fabien Toulmé. Du Texas aux Comores en passant par la Corée, celui-ci interroge avec humanité la place du travail dans notre société.
Vocation ou aliénation, moyen de subsistance ou d'épanouissement, le travail tient une place complexe dans nos vies. Du cadre supérieur qui décide de tout plaquer aux livreurs exploités d'une grande corporation, des victimes du système à ceux qui se battent pour l'améliorer, Fabien Toulmé parcourt une nouvelle fois le globe à la recherche de témoignages éclairant le monde qui nous entoure.
Dans ce second opus, Fabien Toulmé reprend sa casquette de sociologue pour comprendre le rôle du travail dans les vies d’inconnus, à différents endroits du monde. Ici, il part à la rencontre d’un Américain qui a quitté le monde de la finance, un Coréen qui est livreur pour la plateforme numérique majeure du pays, et enfin, il se rend aux Comores pour rencontrer une personne travaillant pour une ONG.
Les trois personnes qu’il rencontre ont toutes une vision différente du travail mais elles insistent toutes sur le rôle important que ce travail revêt dans leur vie. Le travail permet avant tout de recevoir un salaire, mais il doit également apporter un sens.
La première rencontre nous emmène aux Etats-Unis, où nous découvrons Austin, qui a quitté son poste de trader pour vivre de sa passion, la musique. Il a pu enclencher ce changement suite à la pandémie et au mouvement du Big Quit, qui a permis à certains de se réorienter. A l’inverse, la personne rencontrée en Corée subit de plein fouet l’après-Covid et cette habitude qui s'est installée, celle de recourir massivement à la livraison à domicile. Son travail est aujourd’hui déshumanisé, avec une cadence qui ne fait qu’augmenter, bien que le métier ait une fonction d’utilité. Enfin, la dernière rencontre se fait aux Comores, dans une exploitation d’ylang-ylang où on découvre comment une économie locale tente de faire face aux changements climatiques, tout en respectant la valeur travail accompli par les cueilleurs.
Cette lecture est à la fois instructive car elle nous fait découvrir des témoignages très divers, mais elle nous invite à réfléchir sur notre propre rapport au travail et au sens que l’on veut lui donner. La réflexion est poussée un peu plus en profondeur dans les sections intercalées entre les trois rencontres, ce qui apporte une assise plus fouillée et recherchée car l’auteur s’entretient avec une sociologue. Les interventions de cette dernière appuient les réflexions et les positionnements donnés sur l’enquête terrain.
Et travailler et vivre, Fabien Toulmé, Delcourt
Dans la série Reflets du monde, après En lutte pour le tome 1, voici -logiquement- le tome 2 consacré au travail. Après une vague de démissions post-covid sans précédent aux États-Unis, Fabien Toulmé a décidé de rencontrer ceux qui décident de changer de vie. Puis, direction la Corée et enfin les Comores pour évoquer également les conditions de travail.
Fabien Toulmé rencontre les principaux intéressés, recueille leurs motivations pour changer de vie, sachant qu’ils ont précédemment gagné suffisamment d’argent pour quasiment ne plus s’en soucier. L’écart est très grand avec les Coréens qui littéralement meurent au travail, qui n’osent pas, souvent par éducation, culture, tout envoyer valser ; même les auteurs de webtoons (mangas numériques) sont au bord du burn-out !
Fabien Toulmé joue les candides et restitue à la fois son étonnement, ses questionnements et les réponses de ses interlocuteurs, qui, parfois, lui demandent de les anonymiser par peur des représailles. Ses reportages sont clairs, j’avoue une petite préférence pour celui en Corée où la question du burn-out et de la mort au travail est taboue. Il rencontre des parents de victimes, des travailleurs au rythme effréné qui ne peuvent pas faire autrement. Et j’aime aussi beaucoup celui sur l’île d’Anjouan qui remonte la filière de l’exploitation de l’ylang-ylang, des cueilleuses aux acheteurs. C’est en voyant ces conditions de travail que l’on se dit qu’il faut changer totalement les modes de consommation. Et que même si l’on fait attention, que l’on privilégie les circuits courts, le local, il y a encore à faire.
J’aime beaucoup le dessin de Fabien Toulmé, un peu naïf, très parlant, coloré, des cases monochromes qui rend son récit encore plus passionnant, plus parlant, on a presque l’impression d’être avec lui au contact des gens qu’il rencontre.
Un peu plus de deux après ma lecture du premier tome des Reflets du monde, sur les différentes manières de lutter dans le monde par des femmes, me voici revenue pour vous parler de Fabien Toulmé, et ici, de son enquête sur notre rapport au travail.
"Vocation ou aliénation, moyen de subsistance ou d'épanouissement, le travail tient une place complexe dans nos vies. du cadre supérieur qui décide de tout plaquer aux livreurs exploités d'une grande corporation, des victimes du système à ceux qui se battent pour l'améliorer, Fabien Toulmé parcourt une nouvelle fois le globe à la recherche de témoignages éclairant le monde qui nous entoure."
Encore une fois, je n'ai pas été déçue du contenu, qui donne du grain à moudre, sur la manière de voir le travail dans différentes parties du monde, mais aussi sur notre propre rapport à celui-ci.
Dans cet ouvrage, l'auteur a choisi de se concentrer sur 3 pays, et donc 3 témoignages principaux (même s'il y en a finalement à chaque fois plusieurs) :
- les Etats-Unis avec le phénomène de Grande Démission, et en particulier à Austin au Texas,
- la Corée du Sud avec le Gwarosa (mort subite par épuisement), en particulier sur des travailleurs d'une plateforme qui ressemble pas mal à Amazon,
- les Comores avec toute la chaîne de production de l'Ylang-ylang, de la cueilleuse à l'exportateur.
Durant ce voyage, nous voyons bien la mutation de notre rapport au travail (très visible aux Etats-Unis), tout comme les conditions qui nous amènent au burn-out chez nous (et poussé à l'extrême en Corée), et des évolutions qui semblent anecdotiques mais qui sont bien présentes, tout en restant très fragiles (comme aux Comores).
Ces trois destinations nous permettent de mieux comprendre les dysfonctionnements actuels et leurs conséquences directes sur notre qualité de vie. Le propos est d'autant plus intéressant qu'il est ponctué d'intermèdes (entre chaque lieu de reportage), avec des questions de l'auteur à un sociologue, spécialiste du travail, Dominique Meda.
Nous voyons aussi que suivant les pays, nous n'attendons pas la même chose du travail. Cela est évolutif bien sûr, et reste assez individuel. Je ne pense pas qu'en France, par exemple, nous ayons le même rapport au travail, même s'il y a une tendance globale qui se dessine.
Ayant frôlé le burn-out, il y a 9 ans déjà, ce thème m'intéressait tout particulièrement. J'ai appris beaucoup de choses, et j'ai trouvé que les informations distillées au cours du récit, l'étaient très habilement, d'autant plus que l'humour est bien présent.
Il est difficile d'être réjoui(e) après cette lecture, mais il me semble important de savoir ce qu'il se passe ailleurs.
Travailler pour vivre ? Vivre pour travailler ? Et si ce n’était pas aussi simple… Fabien Toulmé nous livre ici une étude approfondie et fouillée de notre rapport au travail depuis l’épidémie du Covid. Sur plus de 350 pages, Fabien Toulmé parcourt le monde pour essayer de comprendre la complexité de notre lien au travail. C’est une chronique sociétale passionnante qui m’a fait découvrir plusieurs phénomènes dont j’ignorais l’existence et leur modélisation : la grande démission aux Etats-Unis, le Gwarosa en Corée du Sud et la reconversion écologique dans l’archipel des Comores.
C’est un livre qui remet en question notre rapport à la société, à nos proches et à tout ce que nous sommes. Un roman graphique d’une grande intelligence et d’une grande richesse réalisé en toute humilité. Ce n’est pas moralisateur, simplement éclairant sur notre rapport au travail aux trois coins du monde.
Une très belle découverte !
Les reflets du monde - Et travailler et vivre par Fabien Toulmé, Éditions Delcourt
Deuxième tome de la série Reflets du monde, Fabien Toulmé nous fait voyager des USA à la Corée en faisant escale aux Comores. L'auteur interroge des personnes de ces pays sur la place du travail dans leur société et dans la société en général.
Ceux et celles qui me suivent sur ce compte savent que j'admire le travail de Fabien Toulmé. J'aime son dessin et ses histoires/récits.
J'ai donc encore une fois été conquise et séduite par ce roman graphique.
L'auteur nous fait réfléchir sur la place du travail dans nos vies en comparant plusieurs perceptions. Après la lecture de cet album, je m'estime heureuse : heureuse de travailler là où je travaille, heureuse d'être dans un pays où il subsiste encore un peu un code du travail. Certes, je n'ai pas un travail pénible donc il m'est facile de dire que comparé aux protagonistes du récit, j'ai la vie cool. Je ne connais pas le surmenage.
J'ai aimé découvrir les différents témoignages et différents états traversés dans cette bande dessinée. Fabien Toulmé réussit avec simplicité à nous expliquer les termes, les conditions et les différences de chaque personne interrogée.
C'est encore une fois un 10/10 pour cet album qui , une fois terminé, m'a fait relativiser et permet au lectorat de se poser les bonnes questions.
Un immense merci à #NetGalleyFrance et aux éditions Delcourt pour l’acceptation de ma demande de lecture.
Dans ce roman graphique, l'auteur, à la fois scénariste et dessinateur, nous fait réfléchir à la place du travail dans nos vies et évoque des pistes de réflexion pour en améliorer le sens.
Pour cela il nous emmène à Austin, au Texas pour essayer de comprendre la signification de la Grande Démission (Big Quit) d'après Covid, puis en Corée du Sud à travers le la dure vie de ceux qui travaillent pour les plateformes numériques type Coupang (équivalent d'Amazone) et enfin à Anjouan, dans l'archipel des Commores à la découvertes des travailleurs de la filière ylang. Afin de mieux comprendre et mettre en perspective le résultat de son enquête, il s'entretient avec Dominique Meda, sociologue, spécialiste du travail.
Lors de ses rencontres avec les travailleurs de chaque pays, Fabien Toulmé pose souvent les mêmes questions : qui êtes-vous? Que faisiez-vous avant? Pourquoi avez-vous quitté votre travail précédent? Qu'est-ce que cela vous a apporté? Que feriez-vous si vous aviez des millions?
Ce roman graphique, dont le sujet peut paraître rébarbatif, est une mine d'informations passionnantes et surtout de réflexion, y compris sur son propre rapport au travail; ce dernier définit notre place dans la société, il assure notre subsistance mais il peut aussi être aliénant. Fabien Toulmé, optimiste, conclut positivement en affirmant qu'il est possible de faire coexister environnement, humain et rentabilité. A voir..........
#LesRefletsdumondeEttravailleretvivre #NetGalleyFrance
Aux Etats-Unis est observé un phénomène depuis le COVID. C'est le big quit. Démissions, départs, changement de voie professionnelle, réflexion sur le sens du travail, sur le temps qu'il nous laisse pour autre chose... C'est le point de départ de la nouvelle enquête de Fabien Toulmé.
Quelle est la place du travail dans notre vie ?
Sujet de philo ? Non, c'est l'objet d'une réflexion et d'une enquête menée par Fabien Toulmé dans le tome 2 de sa mini-série Les reflets du monde.
Après un premier volume (En lutte) consacré aux combats militants citoyens (en l'occurrence des citoyennes), il s'intéresse ici au travail, à l'évolution de la place qu'il occupe dans notre vie, selon le pays où on vit, et peut-être aussi selon notre âge.
Etats-Unis donc, mais aussi la Corée du Sud ainsi qu'une île des Comores, l'auteur va à l'encontre des hommes et femmes qui ont des histoires de vie particulières liées au travail. A partir de ces témoignages, qu'il confronte aux analyses de différents sociologues dont la spécialiste Dominique Méda, il se met en scène et se questionne lui-même, et nous tous avec lui, sur notre nouveau rapport au travail.
Et force est de constater qu'il a changé, surtout dans nos sociétés occidentales. C'est forcément intéressant, Fabien Toulmé et sa bande dessinée du réel parviennent à transmettre des témoignages singuliers tout en apportant un éclairage philosophique et sociologique nécessaire. A découvrir !
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