"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En avril 1901, il se murmure que la peste s'est déclarée à Mingher, une île au large de Rhodes sur la route d'Alexandrie. Deux éminents spécialistes des épidémies sont dépêchés sur place par le sultan Abdülhamid II. La maladie infectieuse est rapidement confirmée mais imposer des mesures sanitaires représente un véritable défi, en particulier lorsqu'elles se heurtent aux croyances religieuses. Dans cette île multiculturelle où musulmans et orthodoxes tentent de cohabiter, la maladie agit comme un accélérateur des tensions communautaires. Et si l'union était rendue possible par la construction d'une identité nationaleAffaiblie par les contagions croissantes mais vive dans ses élans révolutionnaires, Mingher, «perle de la Méditerranée orientale», va connaître des mois décisifs pour son histoire et voir son destin bouleversé.Avec un talent de conteur hors pair, Orhan Pamuk fait de cette île imaginaire, minutieusement dépeinte, le théâtre d'une grande fresque historique où s'amorce la chute de l'Empire ottoman. Mêlant habilement fiction et réalité, atmosphères funestes et élans amoureux, Les nuits de la peste est un roman grave et tendre qui nous montre comment une situation de crise peut devenir le terreau d'une révolution politique.
Recommandez par une amie , je viens de l acheter il me tarde de le découvrir
« Les nuits de la peste » raconte les événements qui se sont déroulés lors de l'épidémie de peste apparue en 1901 sur l'île fictive de Mingher, une province ottomane dirigée par le Gouverneur Sami Pacha, où cohabitent chrétiens et musulmans.
Le navire « Aziziye », en route vers la Chine pour y conduire le jeune couple composé de la princesse Pakizê, nièce du sultan Abdülhamid II, et de son nouvel époux, le docteur Nuri, s'arrête près de Mingher pour y débarquer l'éminent professeur Bonkowski Pacha, dépêché par le Sultan pour contrôler l'épidémie de peste qui sévit depuis quelques temps sur l'île.
Alors qu'il reprend sa route vers la Chine, le navire doit bien vite faire demi-tour …
C'est un roman dense et complexe. Il faut déjà pas mal de pages pour se familiariser avec le nombre important de personnages, leur histoire et le contexte politique.
J'avoue qu'il m'est arrivé de trouver certains passages assez lents. Toutefois, je me suis aperçue par la suite que tous ces détails et informations étaient essentiels à cette fiction qui passe pour une réalité historique comme nous l'annonce d'ailleurs l'auteur d'entrée de jeu : « Ceci est à la fois un roman historique et une histoire en forme de roman »; C'est donc en toute connaissance de cause que nous assistons aux bouleversements et rebondissements de l'histoire de l'île.
Là où le génie de Pamuk réside encore davantage est dans sa capacité à faire de l'île imaginaire de Mingher un endroit tellement réel pour le lecteur, un personnage à part entière.
J'ai terminé ce roman avec le sentiment d'être moi-même Minghérienne et d'avoir réellement vécu l'histoire. Ce sentiment a sans doute été renforcé par les similitudes avec la pandémie que nous vivons actuellement.
Une formidable aventure. J'espère découvrir d'autres romans de cet auteur.
Comme la rose de Mingher qui s'épanouit dans ses pages, ce roman est délicatement sensuel, subtil dans ses nuances, enivrant et complexe dans sa composition.
1901, on débarque à Mingher, île de Méditerrannée tout droit sortie de l'imagination malicieuse du conteur Pahmuk, aux côtés de deux spécialistes des épidémies et d'une princesse ottomane, nièce du sultan Abduhlamid II. C'est lui qui les a missionnés afin de combattre l'épidémie de peste qui se répand inexorablement dans les corps et les coeurs des Minghériens.
C'est le point de départ d'un récit fabuleux et envoûtant, pris en charge par une narratrice-historienne qui s'appuie sur les lettres de la princesse pour reconstituer l'histoire de Mingher, et à travers elle les derniers soubresauts de l'Empire ottoman. Ou quand une pandémie devient le révélateur des luttes de pouvoir entre les communautés religieuses de l'île et souffle sur les braises de l'indépendance.
Grâce à une narration étourdissante qui n'hésite pas à dévoiler les ressorts de l'intrigue, et à faire entrer en résonance passé et présent, l'auteur turc compose une oeuvre protéiforme, tour à tour roman policier, conte oriental, ou récit politique avec un sens de l'intrigue époustouflant.
Il parvient à nous faire parcourir ces nuits silencieuses des villes confinées, décrivant la peur de la contagion, le déni des uns et la paranoïa des autres, les mesures sanitaires, le chagrin des survivants, et la maladie, impitoyable qui balaie les uns après les autres les personnages les plus emblématiques de l'histoire sans distinction d'aucune sorte. Les similitudes avec une récente pandémie sont troublantes évidemment.
Et puis Pahmuk ne laisse rien au hasard, il élabore tout un monde avec minutie et une force d'évocation rare : c'est comme si j'avais parcouru Mingher, ses rues, ses geôles, je suis entrée dans l'intimité des amoureux, l'arrière-boutique des pharmacies, j'ai vu les corps chaulés et senti le parfum de l'eau de rose de Mingher. J'ai fait un fabuleux voyage.
Alors qu’il se rend en Chine par bateau, le couple impérial est appelé à retourner sur l’île de Mingher. Le couple est composé de la nièce du sultan, Pakize, et du gendre, le docteur Nuri à qui le sultan Abdulamid II demande de venir en aide à l’île touchée par la peste et de résoudre l’énigme d’un meurtre.
Seulement, la première difficulté, une fois sur place, est de faire admettre que l’île est touchée par la peste puis d’imposer des règles de quarantaine, des règles d’hygiène et de détourner les rites de traitement des corps après le décès dans les différentes communautés de fidèles croyants. Chrétiens et musulmans se côtoient dans l’île et les tensions entre religions se révèlent. La médecine et les mesures sanitaires seront concurrencées par les croyances, le fatalisme et les superstitions.
Pour tenir en haleine son lecteur au long de 700 pages, Orhan Pamuk mêle sur cette île lutte contre la peste, lutte de pouvoir, insurrection, enquêtes criminelles avec les méthodes de l’époque mais aussi des histoires d’amour. L’île de Mingher a beau sortir de l’imagination d’Orhan Pamuk, il lui donne vie, elle devient théâtre des enjeux et manipulations de l’Empire Ottoman, dans son déclin en 1900 avec un sultan qui essaie désespérément de garder ses alliés à l’International et tire les ficelles à partir d’Istanbul.
La richesse des intrigues rend le livre fascinant et l’introduction de références aux méthodes de Sherlock Holmes dont le sultan Abdulhamid est un grand admirateur qui donne une certaine originalité. Les personnages sont merveilleusement travaillés, leur évolution et leurs interactions sont captivantes.
J’ai adoré la narration. L’histoire est présentée par une historienne grâce aux lettres écrites par Pakize, la nièce du Sultan à sa sœur. Ainsi j’ai adoré la manière dont l’autrice s’immisce dans le récit de temps en temps, annonçant les turbulences à venir.
Orhan Pamuk prouve encore ici qu’il est un conteur impressionnant avec cette fresque incroyable.
Ne vous laisse pas impressionner par toutes les pages, le roman est dense et entraînant avec toutes ses intrigues et ses rebondissements, il devient addictif, l'auteur renouvelle régulièrement l'intrigue lui donnant des allures surprenantes tout en maîtrisant le tout d'un superbe style.
" Quel rôle le caractère individuel joue-t-il dans l'Histoire? Pour beaucoup, la question ne se pose même pas. L'Histoire, à leurs yeux, est une grande roue qui tourne en broyant les individus. D'autres historiens soulignent au contraire le rôle décisif que la personnalité de tel individu, de tel héros, put jouer dans certains épisodes de l'Histoire. Nous, comme eux, croyons que le tempérament et l'ambition d'un personnage historique ont, de temps à autre, le pouvoir de changer l'Histoire. Or c'est l'Histoire elle-même qui façonne cette personnalité dont elle recevra le choc en retour."
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