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Années 50, Reno, Nevada, capitale de l'industrie matrimoniale et des machines à sous. Divorcée et désenchantée, Roslyn Tabor se lie d'amitié avec un groupe de " désaxés " composé d'un cow-boy vieillissant, d'un mécanicien au coeur brisé et d'un cavalier de rodéo usé par le temps. À travers leur mode de vie, Roslyn éprouve ses premières sensations de liberté, d'euphorie et de passion. Mais lorsque son idéalisme innocent se heurte à une réalité plus brutale, Roslyn doit prendre le risque de perdre leur amitié... et le seul véritable amour qu'elle ait connu.
" Ni roman, ni pièce de théâtre ni découpage cinéma ", comme l'auteur en convient dans sa préface ; l'histoire des Misfits a été conçue comme un film. Écrit pour Marylin Monroe alors qu'ils étaient sur le point de se marier, ce petit texte dense met en scène des personnages marginaux, aux prises avec leurs rêves, perdus dans la société marchande de l'american way of life. Quand l'Amérique mythique du passé est confrontée à sa modernité étouffante... Une page de comédie humaine sur fond de prairie du Nevada.
Je suis tombée par hasard sur une belle édition vintage (1961) des Misfits d’Arthur Miller dans une boite à livres. Sitôt trouvée, sitôt lue.
Je n’avais qu’un souvenir vague du film, je me demandais si je l’avais vraiment vu en entier mais il aura suffi de quelques pages pour que la pellicule se mette à défiler devant mes yeux.
1950 – Nevada – Reno, capitale du jeu et du divorce.
Roslyn va unir sa solitude de fraiche divorcée à celles d’un cow-boy vieillissant, d’un mécano paumé et d’un cavalier de rodéo usé par le temps. Un quatuor de personnages inadaptés, seuls dans un monde où ils ne trouvent plus leur place, tel les « misfits » , ces mustangs sauvages que l’on tue dorénavant pour en faire de la chair à pâtée pour chiens. C'est la fin d'une ère, celle du mythe du cow-boy libre dans la nature, du grand ouest américain et les idéalistes se heurtent à leur soif d’absolu, ils doivent rentrer dans le rang, accepter de rejoindre la nouvelle société qui se dessine.
L’écriture est rapide, au présent, entre roman et script, laissant beaucoup de place aux descriptions. La préface prévient le lecteur. Ce procédé est insolite mais le roman était dès le départ destiné à devenir un film. Le rôle de Roslyn a été écrit spécialement pour Marylin, dans ce qui sera son dernier film achevé. Ce sera également le dernier film de Clark Gable qui mourra quelques jours après la fin du tournage.
J’ai été frappée par la densité de ce roman malgré cette écriture si peu littéraire. Sans en avoir l’air, ça dégouline de désespoir. C’est d’une force que je ne soupçonnais absolument pas et dont je n’avais pas souvenir. Miller à inventer des personnages sublimes. Ils portent en eux-mêmes des contradictions qui sont symboliquement celles de la société américaine de l’époque.
Ces 4 solitudes qui s’additionnent découvrent que la liberté a un prix, que le cœur a ses règles… et moi ils m’ont chamboulée.
Traduit par René Masson
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