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Ce roman bref est une sorte de journal intime, de monologue face à la vie avec ses hasards, ses accidents, ses coïncidences. Ce monologue est mis dans la bouche de Clarisse Duval, «chanteuse réaliste», à un entracte de sa vie, dû à un de ces accidents, en quoi notre époque est si atrocement fertile. C'est la lutte entre la volonté de l'être humain et ce que Clarisse appelle les manigances du sort... Chez elle, un jour, la volonté reviendra avec la vocation du théâtre. Alors son égoïsme, qui n'était qu'une légende, devient une réalité du fait de cette passion qui crée et justifie les «monstres sacrés» dans tous les domaines d'activité, l'art, la science, la politique, le sport. Mais le destin de Clarisse Duval reste accessoire ici, où l'essentiel est la vie comme elle va, la vie prise dans son mouvement, son courant, à n'importe quel moment, à n'importe quel endroit, se terminant n'importe quand et n'importe où, le «fil en aiguille» de la vie qui, avec et pour Elsa Triolet, devient toujours une «histoire».
Ce format Poche aux pages jaunies avait été relégué au rang de la prose qui avait contribué à alimenter des moments d’ennui et d’incertitudes dans les années baccalauréat…
Aujourd’hui, je ne peux pas m’exclamer en affirmant que le « journal d’une égoïste », sous-titre des manigances, m’a changé la vie, mais je veux dire tout de même que j’ai lu ce court opus d’une traite.
Clarisse embrasse une carrière de chanteuse et musicienne sans grande prétention. Un rôle de tragédienne n’est pas absent de ses pensées, mais lorsqu’elle l’évoque avec son mari et son entourage, le sujet tombe de lui-même. Pour cette raison entre autres, ses choix lui semblent toujours entravés par « les manigances du destin ». Et si elle décidait de déjouer les manigances du destin, serait-elle égoïste ?
Proche du journal intime, ce court roman questionne sur la part des coïncidences et des vrais choix dans la construction ou la trajectoire d’une vie. Une agréable redécouverte, à un autre stade de ma vie, et donc, un autre regard.
L'occasion de rappeler que Elsa Triolet (Elsa Kagan) fut la première écrivaine récompensée du Prix Goncourt féminin en 1944.
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