Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...
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Racines alexandrines
Dans son nouveau roman, Amanda Sthers raconte comment un homme, qui vient de perdre son père et qui est sur le point d'adopter, éprouve le besoin de reconstituer l'histoire de sa famille. D'une plume toujours aussi délicate, elle nous entraîne à Alexandrie au siècle dernier et descend un arbre généalogique riche de surprises.
« J'écris pour comprendre si ta vie en a valu la peine, si derrière tes silences il y avait des mots coincés. Pour apprendre si tu étais fier de moi. Pour t’excuser, m'excuser. » À la recherche de son histoire familiale, Marc cherche dans les documents, lettres, photos, enregistrements, laissés par son père. Cet homme, qui rêvait d'être un grand archéologue et sillonnera les rues de Paris dans son taxi, vient de mourir. Mais avant de s'intéresser à lui, son fils choisit de remonter son arbre généalogique, de nous entraîner à Alexandrie au siècle dernier.
C'est là qu'un homme aux lointaines origines portugaises, Ayoub Andrade, épouse Jamila El-Sayed. Le magistrat catholique et l’intellectuelle musulmane forment une riche famille égyptienne qui, à l'image de la ville, est ouverte sur le monde. C'est en 1928 que naît Florentine, la grand-mère qui va traverser un siècle bien mouvementé. Après avoir étudié dans une institution catholique, elle s'éprend d'Archibald, un homme bien décidé à faire fortune à Paris. Mais dans la capitale française leur union s'étiole bien vite, même s'ils partent pour une lune de miel à Hydra. C'est en Grèce que Florentine se découvre enceinte et attend le retour de son mari, qui ne reviendra pas. Elle prend alors le ferry jusqu’à Athènes. « Florentine appelle ses parents dans le couloir des urgences obstétriques, mais elle perd les eaux avant de pouvoir leur raconter son désarroi. Mon père naît une première fois de l’union de la femme perdue et de l’homme au foulard rouge, en Grèce, le 18 décembre 1949. » Si Hippolyte est orphelin, c'est parce que son grand-père a pris les choses en main et a décidé de faire de sa fille une veuve, statut bien plus respectable. Un petit arrangement avec l'État-civil qui n'empêchera pas Florentine de retourner à Paris chercher Archibald. En vain. En janvier 1950, elle rentre à Alexandrie avec son nourrisson. « Ils partent de Marseille, le bébé sanglote, elle le berce sans cesse. Florentine fête ses vingt ans à bord du navire... » Il est désormais temps de trouver un nouvel homme qui pourra assumer la charge d'un enfant. Pour une nouvelle relation manquée.
Désormais l'heure est venue pour Hippolyte d'essayer à son tour de se construire une vie. Entre l'exil et des études d'archéologie, l'Italie et Paris, sa relation avec la mère et les autres femmes qui entrerons dans sa vie, il sera lui aussi une énigme, un vide. Que ce roman va tenter de combler. « C'est comme si j'avais eu un papa d'enfance qui m'avait porté jusqu’à l’âge adulte, et puis presque quinze ans après un second père dont il m'avait fallu m'occuper à mon tour, et personne au milieu. »
Si la plume d'Amanda Sthers est toujours aussi délicate, on sent aussi que sa propre histoire familiale est venue ajouter de l'intensité au récit. La romancière de Lettre d’amour sans le dire ou du Café suspendu a aussi connu nombre de déracinements qui font désormais partie de son identité. Si Les Gestes est un roman de la transmission, il est aussi un roman de l'émancipation. En creusant l'histoire familiale et en essayant d'en décrypter les zones d'ombre, le narrateur peut aussi s'en affranchir. Et décider que l'enfant qui arrive trouvera des parents apaisés. Prêts à écrire une nouvelle histoire avec lui.
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici ! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre et en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.
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La filiation est un sujet intemporel, de nombreuses fois abordées, mais le roman d’Amanda Sthers apporte une douceur et un vent romanesque à son dernier ouvrage.
L’adoption d’un petit garçon entraine dans ses souvenirs, le futur papa, qui déroule l’histoire de sa famille, de ses arrières grands parents égyptiens, de son grand père fantasque et disparus, et enfin de son père.
Personnage haut en couleurs, aussi attachant que compliqué, aussi amoureux que coureur, et surtout aussi lâche devant les contingences de la vie.
Les femmes, au milieu de tout cela, subissent er essayent de protéger de leur mieux, ces fils….quittent à s’oublier elles-mêmes.
Il y a un côté saga familiale, une très jolie réflexion sur la famille, les religions, le manque, qui peut nous construire ou nous détruire.
Un très joli moment de lecture, à conseiller vraiment.
Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Stock pour la découverte du nouveau roman d'Amanda Sthers, #Lesgestes
Espérant pouvoir bientôt adopter son enfant, Marc décide de retracer pour lui le destin de son père, Hippolyte. Ce dernier a eu une vie décousue, entre abandon paternel, déracinement du Moyen-Orient à l'Occident, rêve d'archéologie et désillusions en tous genres... « Sa mélancolie débordait parfois ; égyptienne, dansante, nostalgique, désespérée et moelleuse. » En nous racontant l'histoire d'un grand-père décédé avant de pouvoir le devenir, Marc revient sur plus de 60 ans d'Histoire, dans l'espoir de pouvoir construire sa vie de famille et, peut-être, se révéler à lui-même...
« Un enfant n’est-il pas une nuit d’amour qui se prolonge indéfiniment ? »
Après un démarrage un peu laborieux pour moi, je me suis plongée dans cette saga générationnelle et j'ai voyagé avec Marc sur les traces d'Hippolyte. Voici un récit subtil qui nous emporte à la découverte de trois générations, dont la troisième souhaite accueillir convenablement la quatrième. En s'adressant à son futur enfant, Marc s'adresse aussi à son père, et surtout à lui-même et à nous... « Tu vois, je m’adresse à toi puis je m’adresse à mon père, spirale de la reproduction qui nous aspire et nous protège à la fois. »
Amanda Sthers nous entraîne avec elle et Marc dans l'Egypte des années 1940, mais aussi en Grèce, en Italie et en France (principalement à Paris). De nombreux thèmes sont abordés, traités ou effleurés dans ce court roman : famille, paternité, religions, quête d'identité, politique, post-colonialisme, homosexualité, l'art et la danse... Moins de 300 pages pour plus de 60 ans d'Histoire : bravo ! Le roman foisonne de culture générale (historique, religieuse, géo-politique) pour nous entraîner dans cette fresque subjective de la deuxième moitié du XXe siècle. Quelques célébrités (Henry Miller, Picasso, Barthes...) se glissent dans les destins extraordinaires d'illustres inconnu.e.s ordinaires, héros et héroïnes de ce roman instructif et entraînant.
« Les livres sont les fossiles de la pensée. »
J'ai retrouvé avec plaisir la plume imagée d'Amanda Sthers. On décèle la parolière et l'autrice de théâtre capable de nous immerger en quelques mots-images. Amanda Sthers mêle habilement récits, confidences, retranscriptions d'enregistrements 'sonores', lettres, descriptions de photos... Son écriture est toujours aussi fluide, percutante et délicate selon les moments. Les retranscriptions audio qui jalonnent le roman donnent du rythme ou au contraire, permettent une pause dans la narration parfois très dense (très condensée, avec peu d’alinéa). Le style d'Amanda Sthers est aussi plein de sensibilité, "empreintes d'autant d'affection" comme écrirait Marc. J'ai souvent été émue par plusieurs personnages centraux ou secondaires.
#Lesgestes #NetGalleyFrance
Le roman s’ouvre sur une lettre d’un père à son fils adoptif. Marc veut transmettre à Camillo l’histoire de sa famille originaire d’Egypte. Il veut surtout lui parler de son père, Hippolyte, né en Grèce et de son grand-père, des figures paternelles assez absentes. Il est donc question de relation père-fils, de paternité, de famille, de secrets, de transmission. Marc souhaite ne pas transmettre les mêmes gestes, traumatismes, à son fils.
Les personnages sont haut en couleur. Hippolyte brûle la vie par les deux bouts. Grand séducteur, il ne peut être l’homme d’une seule femme. A l’inverse, Marc peut toujours compter sur sa mère, son pilier. Les gestes ont une importance. Vous retrouverez des allusions et des liens tout au long de votre lecture.
Un roman foisonnant, un peu trop à mon goût. L’écriture nous emporte dans un tourbillon d’événements, pas le temps de respirer dans cette fresque. Toute la vie de cette famille se déroule à 100 à l’heure. Un roman agréable à lire mais je préfère incontestablement son précédent, « Le café suspendu », véritable coup de cœur que je vous recommande.
Je remercie Netgalley et les éditions Stock pour cette lecture
Alors que Marc et son mari vont accueillir un enfant colombien adopté, son père, Hippolyte, meurt. Marc éprouve alors le besoin de transmettre à ce fils qui arrive ce qu'est sa famille et plus particulièrement ce que fut Hippolyte. Il s'adresse directement à lui dans un monologue qui lui permet de digérer son passé, pardonner et comprendre ce père qui fut si souvent absent.
L'auteure nous transporte d’Égypte en France, en passant par la Grèce et l'Italie, des années 30 à nos jours. Le narrateur, Marc, reconstitue l'histoire de son père à travers des photos, des enregistrements audio, des lettres, une recette de cuisine, trouvés après sa mort, en vidant son appartement.
On retrouve un thème cher à Amanda Sthers, celui de la famille et de la transmission. Ici, il s'agit essentiellement de filiation père-fils, de la paternité, comment un père absent peut créer un trauma dans la construction d'un fils (le père d'Hippolyte a disparu avant sa naissance et Hippolyte, lui-même, abandonnera son fils alors que celui-ci fête ses 18 ans et ne donnera aucune nouvelle pendant douze ans).
L'auteure trace le portait de deux hommes (Hippolyte et son père) égoïstes, ne pensant qu'à assouvir leurs passions, flamboyants, démesurés, infidèles, faisant souffrir leur compagne. La mère représente alors la seule base solide sur laquelle se construisent les fils même s'ils admirent leur père pour leurs défauts qui en font des personnages hors normes, hauts en couleur.
Dans ce texte, les gestes sont particulièrement importants, d'où le titre : ceux qu'on hérite de ses parents, ceux qu'on garde de l'enfance, ceux qui disent plus que des mots, ceux qui relient, ceux qui traduisent une fragilité...
Certes, l'écriture est belle, le sujet propice à convoquer ses propres souvenirs mais ce thème est de ceux qui nourrissent la littérature et je n'ai rien trouvé, dans ce roman, de bien différent de ce que j'ai déjà lu par ailleurs.
#Lesgestes #NetGalleyFrance
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