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La Nouvelle-Écosse : une terre du nord de l'Amérique, aux confins de l'Acadie, aux étés très courts et aux hivers de vent et de glace. Sa colonisation par les Britanniques ne commence réellement qu'en cette année 1749. Leur but est donc de la peupler et avant tout avec des protestants, afin de faire tampon entre les Acadiens catholiques et les sujets anglicans. En principauté de Montbéliard, aux marches de l'Alsace française, nul n'a encore jamais entendu parler de cette contrée, pas plus la famille Calame que les autres. Mais les luthériens y sont de plus en plus soumis à la pression des soldats du très catholique Louis XV. Par les volontés croisées d'un gouverneur au sens aigu du devoir, de Lords anglais d'un bureau de commerce de Londres et d'un marchand de Rotterdam, une grande opération de recrutement de colons se met en marche. Mais vers quelles aventures ceux-ci vont-ils être entrainés ? Ce récit, dont tous les protagonisqtes ont réellement existé, est une reconstitution de l'odyssée de ces hommes, ces femmes, ces enfants, qui ont contribué à faire le Canada d'aujourd'hui.
Avis : IMPOSANT
Quand le récit est basé sur une histoire familiale ayant traversé les générations, je trouve que le roman a une touche personnelle très émouvante. En plus, quand les recherches d’informations ont été faites auprès des archives nationales, le roman historique est un parfait allié pour l’immersion totale dans un pays et une époque.
Nous sommes en 1749 et le Board of Trade recherche des colons pour peupler la Nouvelle Ecosse, la colonie protestante devant servir à faire tampon entre les Anglicans et l’Acadie catholique et française.
Abraham Calame a perdu sa femme et ce n’est pas son seul malheur car il doit reconnaître que l’avenir est dangereux pour les protestants dans la principauté de Montbéliard où il est installé avec sa nouvelle famille. Le choix d’embarquer pour la Nouvelle Ecosse n’en est plus un et le long périple de mai à juillet est devenu incontournable. Jacques y voit le seul moyen d’améliorer son sort. Réussira-t-il à y faire sa place ? Lors du recensement en 1770, fera-t-il partie des colons qui auront 60 000 descendants par la suite ?
Pour le lecteur enclin à vérifier tous les dires, la première partie du roman est parfaite, tellement les informations sont nombreuses, précises et pertinentes. Tout l’environnement politique social, géographique est décrypté laissant ensuite le récit de vie se déployer de façon bien plus romanesque. Le « fichu pays » exprimé par le Général m’a bien plu, c’était sympathique de le retrouver régulièrement, cela donnait du rythme et de la légèreté aux échanges.
Certains passages sont vraiment émouvants, particulièrement ceux qui concernent Jeannette mais aussi la déportation des Acadiens. Il y a aussi en filigrane la lutte des femmes pour acquérir une autonomie qui leur était souvent refusée.
Je ne conseillerai pas ce roman à un lecteur souhaitant seulement se divertir, en revanche pour celui qui veut se pencher sur les vérités du passé, il y a matière à passer des heures riches de découvertes à travers les détails fournis et patiemment assemblés.
Je suis admirative du travail fourni par l’auteure et de sa faculté à avoir historisé avec dynamisme cette page difficile de l’histoire française.
Je remercie Michèle Andrieux pour l’envoi du fichier numérique en service de presse.
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