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'Une danseuse de claquettes maltraite ses enfants...' Quand Vivi Walker lit dans le 'Sunday New York Times' le portrait que brosse d'elle sa fille Siddy, metteur en scène à succès, elle la renie sur-le-champ. Afin d'aider à renouer le dialogue entre la mère et sa fille, les amies intimes de Vivi finissent par la persuader d'envoyer à Siddy son album souvenir : 'Les divins secrets des petites ya-ya'.
Siddy va alors plonger dans l'univers des ya-ya, du nom cajun que les quatre amies se sont donné lors de leur folle jeunesse en Louisiane. Elle découvre un petit groupe à part, soudé par une amitié que rien n'a jamais pu affaiblir. À travers ces souvenirs fragmentés, Siddy découvre ainsi une image inattendue de l'exubérante Vivi, une femme meurtrie que seul le soutien indéfectible de ses amies a pu maintenir debout.
« Les Divins Secrets… » raconte l’histoire d’une amitié à quatre (Vivi, Caro, Necy, Teensy) qui a traversé les décennies, et dont certaines clés seraient contenues dans un livre sous forme de photos, notes, articles… Ce véritable trésor, c’est Siddy, en froid avec sa mère Vivi, qui le découvre en même temps que nous.
Ce petit groupe de jeunes filles originaires de Louisiane a tout pour être inoubliable ! Elles sont excentriques, farfelues, originales, ce qui à leur époque (les années 30-40) n’était ni courant ni encouragé. Elles se sont aussi construit leur propre folklore (autoproclamées Divines, Yaya étant un mot cajun, culture dont elles conservent beaucoup de rites et de croyances), un vocabulaire propre et même des légendes bien à elles. A travers la reconstitution de ces souvenirs épars, tantôt très joyeux et festifs (concours de Shirley Temple, avant-première d’Autant en Emport le Vent…) ou beaucoup plus obscurs (un tragique passage de Vivi chez les bonnes soeurs), Siddy découvre une existence complexe, avec ses grands malheurs et sa ribambelle de plaisirs.
Au-delà de l’histoire d’une amitié éternelle (à laquelle même les maris des Yaya se sont visiblement soumis de bon gré !), le véritable pivot du livre reste la relation mère-fille, d’abord entre Vivi et sa propre mère, puis entre Siddy et Vivi, des liens difficiles où il y a beaucoup à pardonner et à se faire pardonner, mais où l’amour est assurément présent. J’ai beaucoup aimé le traitement de ce thème, mais trouvé que certains sujets n’étaient que trop peu abordés. De même, les pièces du puzzle Yaya sont peut-être un peu trop éparses et distribuées au lecteur sans cohérence chronologique.
Malgré tout, la lecture reste tout de même bien agréable et donne à réfléchir sur le sens de l’amitié : finalement les secrets des Divines Yaya c’est de s’être trouvées, d’être bien entourées et surtout de garder un humour à toute épreuve.
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