"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Janvier 1974, Gaza. L'Anglaise Piper emménage avec son mari, délégué humanitaire. Leurs semaines sont rythmées par les vendredis soir au Beach Club, les bains de mer, les rencontres fortuites avec la petite Naïma. Piper doit se familiariser avec les regards posés sur elle, les présences militaires, avec la moiteur et le sable qui s'insinue partout, avec l'oisiveté. Le mari s'absente souvent. Guettée par la mélancolie, elle s'efforce de trouver sa place. Le baromètre du couple oscille. Heureusement, il y a Hadj, le vieux jardinier, qui démultiplie les fleurs à partir d'une terre asséchée. Et Mona, psychiatre palestinienne sans mari ni enfants, pour laquelle Piper a un coup de coeur. Mais cela suffit-il ?
Plus que jamais, dans L'Épouse, Anne-Sophie Subilia révèle la profondeur de l'ordinaire. La lucidité qui la caractérise ne donne aucune circonstance atténuante à ses personnages.
Un jardin à Gaza
Dans son nouveau roman Anne-Sophie Subilia nous propose de découvrir le quotidien d'un couple d'expatriés partis à Gaza pour le compte du CICR. Une chronique douce-amère depuis l'un des points les plus chauds de la planète.
Un couple d'expatriés emménage dans sa nouvelle affectation, une maison un peu à l'écart à Gaza, en Cisjordanie. Employés par le Comité International de la Croix Rouge, ils bénéficient d'un statut particulier et savent qu'ils ne sont là que le temps de leur mission. Ce qui ne les empêche pas d'engager Hadj, un jardinier, afin que ce dernier plante des arbres, des légumes et des fleurs dans leur cour qui n'est que sable et poussière. Accompagné de son âne et quelquefois de ses fils, le vieil homme s'acquitte de sa tâche sous les yeux de Piper Desarzens, la maîtresse de maison.
Expatriée, elle tue le temps en attendant le retour de Vivian, son mari, parti inspecter les prisons de la région. Son occupation principale consistant à retrouver tous les expatriés au Beach Bar pour y faire la chronique de leur quotidien, se raconter et se distraire en buvant force verres, si les coupures de courant ne viennent pas mettre prématurément un terme à leur programme. Elle profite aussi du bord de mer pour se baigner. Quelquefois, quand l’emploi du temps de Vivian le permet, ils bénéficient de quelques jours pour faire un peu de tourisme, aller visiter Israël.
Si les paysages désertiques du Néguev ou les bords de la mer morte n’ont rien à voir avec ceux du cercle polaire où Anne-Sophie Subilia avait situé son précédent roman,
Neiges intérieures, on y retrouve cette quête de l’intime derrière l’exploration de la planète. Il n’est d’ailleurs pas anodin que la meilleure amie de Piper soit Mona, une psychiatre palestinienne. C’est avec elle qu’elle essaiera de comprendre la difficile situation de ce peuple sans pays, la «drôle de vie» qu’il mène. C’est en lui rendant visite à l’hôpital qu’elle constatera la situation difficile des orphelins et qu’elle se prendra d’affection pour l’un d’eux. Jusqu’au jour où on lui annonce qu’il a trouvé une famille d’accueil. Une nouvelle qui pourrait la réjouir, mais qui va la laisser en plein désarroi.
Paradoxalement, cette chronique douce-amère d’un quotidien peu enthousiasmant fait la force de ce roman. Ici, il n’est pas question de politique, encore moins de prendre parti et pourtant, au détour d’une chose vue, d’une difficulté rencontrée pour se procurer telle ou telle chose, on saisit parfaitement le drame qui se noue ici. La vie n’est pas seulement en suspens pour Piper et Vivian, mais pour tous ces habitants qui les entourent. À la différence que pour les expatriés, il existe une porte de sortie…
https://urlz.fr/kbaM
Nous sommes en 1974, à Gaza. Peper et Vivian vienne d’y arriver. Lui est un délégué humanitaire ; il s’absente souvent pour sillonner la région pour y inspecter notamment les prisons et aider la population. Peper, son épouse n’a pas de métier ; en tout cas, ici, elle ne travaille pas. La semaine, elle s’ennuie ; et le week-end, elle sort en couple et entre amis. Peper n’a pas encore tous les codes de la région.
Voilà un bien étrange roman où il ne se passe pas grand-chose. L’auteur s’attarde à suivre le spleen d’une femme un peu désœuvrée qui tente par le biais de ses rencontres de combler sa mélancolie, de trouver sa place dans son couple et son pays d’adoption.
Voilà un bien étrange roman où il ne se passe pas grand-chose. L’auteur s’attarde à suivre le spleen d’une femme un peu désœuvrée qui tente par le biais de ses rencontres de combler sa mélancolie, de trouver sa place dans son couple et son pays d’adoption.
J’aurais aimé que l’auteur s’attarde davantage sur la situation politique et sociale de Gaza, qu’elle mette le doigt sur un sujet trop effleuré à mon sens : le sort des prisonniers à Gaza. Mais peut-être n’étais-ce pas le but de son propos, qui à froid m’a largement échappé. L’ensemble est élégamment écrit et construit, mais sans vraiment de consistance. Un roman qui raconte l’ordinaire, et qui à force de vouloir rester en marge finit par devenir ordinaire. Dommage !
https://leblogdemimipinson.blogspot.com/2022/08/lepouse.html
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