"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'enfant d'une famille de saisonniers italiens, entré illégalement dans le « pays d'accueil », passe son enfance caché dans l'immeuble qu'habitent ses parents, développant d'étonnantes capacités de dissimulation.
De ses cachettes sous le buffet ou du moindre recoin sombre de la cage d'escalier, il observe le microcosme familial.
Ce roman d'apprentissage captivant, fable sociale flirtant avec le surréalisme sur un tabou de l'histoire sociale suisse - le destin des travailleurs étrangers dans les années 1960-1970 - ne peut qu'amener le lecteur aux questions actuelles sur l'immigration clandestine, les politiques hostiles aux étrangers, ou plus généralement l'isolement d'existences partagées entre deux mondes, qui ne trouvent nulle part où s'installer.
La lecture de ce roman est une très belle surprise.
Je ne m'attendais pas à un récit aussi passionnant.
J'ai été happée par l'histoire que nous conte l'auteur, et sans même m'en rendre compte, les pages ont défilé, frénétiquement…
Curieuse et empressée de connaître le destin de ce petit garçon, nommé
l'enfant lézard.
↜↝↜↝↜
J'ai suivi ce jeune garçon forcé de mener une vie recluse avec beaucoup d'affection.
En effet, dans les années 60, les parents de l'enfant, sans travail, tentent leur chance en Suisse, espérant économiser suffisamment pour construire leur futur maison dans leur village du Sud de l'Italie.
Le père, sera le premier à partir en Suisse puis la mère le rejoindra.
Le petit reste un temps au pays où il sera élevé par sa grand-mère.
A lui les grands espaces, les jeux de ballons, les tours de vélo avec son cousin.
Mais la mère dépérit sans son fils, il viendra les retrouver clandestinement.
Et, comme il est interdit aux migrants travailleurs saisonniers de faire venir leur famille, il devra faire preuve de la plus grande discrétion.
L'enfant apprendra à devenir invisible, silencieux, se terrant dans l'appartement, comme un lézard, se glissant dans des endroits insoupçonnés.
Une vie solitaire et terrifiante, l'enfant apprend à être transparent, à ramper, se dissimiler, être aux aguets.
Pas d'école, pas de sortie, pas de jeux extérieurs, l'enfant va se réfugier dans un monde imaginaire pour supporter cette vie de solitude.
Malin, il va se créer une fenêtre vers la liberté, en découvrant dans l'immeuble, des lieux insoupçonnables et des cachettes improbables de la cave au grenier.
Il se faufile dans les appartements, épie ses voisins, a soif de connaissances et d'occupations.
Il fera des rencontres incroyables et très fortes, avide de découvrir le monde qui l'entoure, petit surdoué.
Les répercussions d'une vie clandestine, laissera évidemment des séquelles à ce petit garçon devenu grand.
On suit ce garçon pendant une dizaine d'année, et on s'attache indéniablement à cet enfant lézard.
D'autres personnages "haut en couleur" et attachants viendront lui tenir compagnie.
↜↝↜↝↜
J'ai beaucoup aimé suivre l'histoire de cette famille italienne.
C'est un pan de l'histoire méconnu : au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Suisse est confrontée à une pénurie de main-d'œuvre. Elle décide de faire appel à des travailleurs saisonniers étrangers, contraints parfois de vivre dans des conditions inhumaines. Notamment, ils n'ont pas le droit de faire venir leurs familles.
Percutant et saisissant, un roman réussi que je recommande de découvrir !
Merci les éditions Zoé pour cet envoi.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2021/02/lenfant-lezard.html
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