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Dans la banlieue de reykjavik, un sellier bourru réunit en son atelier des pêcheurs, compagnons de boisson, et prend place dans son fauteuil aux bras sculptés.
Un pasteur prête une oreille distraite à sa femme qui raconte son rêve. le dernier fermier de la ville et son chien noir attendent. le gardien du jardin des plantes, lui, sait que c'est là, juste après le carré des simples, que la part d'ombre du quartier s'avance. soudain un terrible orage, une véritable tempête s'abat sur l'île et sur une reykjavik grelottante à la limite du monde. magique, limpide, cristallin, le testament des gouttes de pluie est comme un opéra sensuel, comme une odeur de terre après l'orage.
Pour moi un bon livre ce n’est pas celui qui se lit en deux heures, c’est plutôt l’inverse.
J’aime les livres qui offre un univers particulier, une superbe écriture qui n’oublie pas la poésie.
J’aime lorsque l’histoire me laisse contemplative car à travers les mots, la maîtrise narrative, j’acquiers la certitude d’avoir ressenti la vie qui y souffle plus fort qu’ailleurs.
Le livre s’ouvre sur la description d’un orage dantesque qui se prépare au-dessus de la tête des habitants d’un quartier de Reykjavík.
Cet orage est un personnage à lui tout seul, jouant des lieux et enveloppant de sa symphonie tout un petit monde, qui vit presque en vase clos.
C’est une bulle supplémentaire pour le pasteur et sa femme, pour l’artisan sellier qui réunit dans son atelier, le soir tombé des pêcheurs, Gunnar le veuf poète, chanteur et danseur…
Atelier proche d’un ancien hôpital psychiatrique, a un décor particulier avec son squelette de baleine, son renard empaillé et heureusement un chien vivant. Gunnar est le dernier paysan de cette communauté.
Au plus fort de l’orage le sellier raconte l’histoire d’un homme perdu dans la montagne. La femme du pasteur se réveille d’une somnolence alors qu’elle passait sa soirée à faire de la broderie.
« Et dehors, l’obscurité se déverse. Elle se découle de la gorge du ciel. Elle coule à travers des lèvres silencieuses pour rejoindre le Tout-Puissant. »
Le lecteur découvre une histoire qui s’inscrit dans les secondes de silence que laisse l’orage entre deux grondements.
Il visualise cette petite communauté battue par cette pluie qui frappe sans discontinuer tout ce qui est sur son passage.
Par un focus façon « magie hitchcockienne » dans son adaptation des Oiseaux, le lecteur découvre des portraits hilarants et caustiques à la fois, une vraie peinture des mœurs insulaires.
Un roman où il ne se passe rien ? N’en soyez pas si sûr…
Votre certitude en refermant ce livre c’est que vous aurez vécu une aventure très particulière, qui vous aura pénétré, comme la pluie diluvienne jusqu’à l’os. Une histoire qui flirte de façon très poétique avec le Fantastique.
Laissez-vous ensorceler.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 12 mai 2019.
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