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Les connaisseurs de Coloane considèrent volontiers le Sillage de la Baleine comme son plus grand livre, en tout cas le plus ambitieux : son Moby Dick, en quelque sorte.
Nous sommes dans la fiction, et pour une fois dans une fiction résolument romanesque, mais comme toujours chez Coloane à la lisière de l'autobiographie. Le jeune Pedro Nauto, né de père inconnu, découvre d'un coup, au sortir de l'enfance, la violence du métier de vivre : la mort (on retrouve le corps de sa mère, noyée, flottant parmi les algues), la brutale amitié des hommes, qu'il côtoie dans les tripots de Puerto Montt, l'amour enfin...
La première partie du récit évoque, avec des mots non rabotés, les travaux et les jours de l'île australe de Chiloé - on songe un peu au climat farouche de l'Homme d'Aran, le grand film de Flaherty. Et puis Pedro croit trouver sa voie en s'embarquant à bord du Leviatán, un baleinier qui fait route vers l'Antarctique, commandé par le capitaine Julio Albarrán, vieux loup de mer au bout du rouleau... Coloane, fils d'un patron baleinier disparu quand lui-même avait neuf ans, a mis dans cette narration exemplaire non seulement ses obsessions d'homme du Grand Sud, mais l'expérience de toute une vie vouée au bel excès.
Le résultat est une sorte de roman total, ébouriffé, violent et généreux (comme il se dit de certains alcools qui vous brûlent le corps et l'âme). Un roman aussi peu " civilisé " qu'il se peut, ennemi de la mesure et de la précaution, mais ouvert comme aucun autre sur le vaste mystère du monde. Rappelons-nous ce que disait Neruda : " Pour embrasser Coloane, il faut avoir des bras longs comme des rivières ".
Traduit de l'Espagnol (CHILI) par François GAUDRY
Un auteur qui allait de soi pour mon voyage dans le Sud du Chili puisque cette histoire se passe en grande partie sur l'île de Chiloe, île natale de Francisco Coloane puis sur les eaux australes.
Comme l'écrivain , le jeune Pedro perd sa mère et se retrouve seul ne voulant pas vivre avec son grand père qui avait chassé sa fille avec son enfant sans père.
Fin brutale de son enfance, Pedro passe les premiers temps à rendre les services que sa mère devait aux voisins puis devient l aide d'un pêcheur -plongeur et finalement s'embarque sur un baleinier.
Pendant toutes ces années Pedro apprend la vie, l'amour et l'amitié ainsi que la trahison et la violence des hommes.
L
e style m a surpris par son côté parfois documentaire, parfois s'apparentant à un conte avec les quelques légendes locales dont celle d'un bateau fantôme, le Caleuche dont l'évocation suit notre jeune ami.
Bien entendu, la description détaillée de la chasse à la baleine est choquante à notre époque et difficilement défendable ...
Un bon choix, à mon avis pour connaître le passé de cette région.
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