"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Avez-vous déjà entendu parler de la Kalmoukie ? Une petite république de Russie dont le sport national est le jeu d'échecs et où les vestiges de l'URSS côtoient des temples bouddhistes au milieu d'une steppe aride. Serge, un Français descendant de Russes blancs, sait peu de choses sur ce pays jusqu'au jour où il reçoit un message étrange : des Kalmouks sont à sa recherche en tant qu'héritier d'une grande lignée de cavaliers mongols. Intrigué, il prend un aller simple, direction les terres kalmoukes, où il est accueilli comme un prince.
À travers ce destin incroyable, Marine Dumeurger dresse le portrait d'une région insolite, malmenée par l'histoire, à mille lieues de nos représentations de la Russie.
J'ai été intriguée par le titre de ce texte et par son étrange et belle couverture. Un prince, un drôle de palais et un jeu d'échec.
Et le Kalmoukie, quelle est cette région, qui sont ces habitants, quelle est son histoire ??
L'auteure, journaliste free lance, va nous entraîner dans cette région, enclave bouddhiste entre le Caucase musulman et la Russie orthodoxe, sur les pas de Serge, un français qui est venu tenter sa chance dans cette étrange région. Il est le descendant d'une illustre famille de Russes blancs qui ont fui l'URSS de Lenine après la guerre civile, ayant migré en France. Par son père, il descend du poète Alexandre Pouchkine, Dieu de la littérature en Russie ; par sa mère, d'une lignée princière de prestigieux cavaliers oïrats proche du dernier tsar Nicolas II. Il est ingénieur de la côte basque et veut construire des maisons à bas prix, alors pourquoi pas le faire dans cette région.
Cette région fut dirigée par un fou des échecs (d'où les échecs de la couverture), Kirsan Ilioumjinov, despote qui veut à tout prix imposer sa région comme la nouvelle capitale des échecs" et qui deviendra plus tard le président de la Fédération internationale des échecs.
Ce texte est digne d'un roman d'épopée russe mais tout ce que nous raconte l'auteure est vrai.
Ce documentaire nous parle très bien de pays, d'enclaves de la grande Russie et à travers ce texte, nous découvrions une région, des habitants, des individus, qui ont des vies dignes des meilleurs romans.
Une fois de plus, une belle découverte pour ce texte publié par les éditions Marchialy, .
J'avais d'ailleurs apprécier plusieurs de leurs dernières parutions que je vous conseille la lecture : "Elixir" de Kapka Kassabova, "Le Musée de la baleine (que vous ne verrez jamais) : Voyage chez les collectionneurs d'Islande" d'A. Kendra Greene, "Paleto et moi, souvenirs de mon père indigène" de Aparecida Vilaça.
#LePrincedeKalmoukie #NetGalleyFrance
La couverture, le titre, le résumé … Franchement, on penserait presque une blague à la Groland qui aurait imaginé un pays appelé Kalmoukie avec un président actuel ancien champion du monde de kickboxing et le précédent obsédé par le jeu des échecs au point de vouloir transformer sa capitale en Chess city.
Sauf que la Kalmoukie existe vraiment, c'est une petite et lointaine république fédérale russe à mi-chemin entre le Caucase et la mer Caspienne. Que son président actuel, Batou Khasikov, a été nommé par Poutine. Et que le palais dédié aux échecs existe réellement, désormais décrépi.
Bienvenue en Kalmoukie, donc, pour de vrai ! Et Marine Dumeurger, journaliste indépendante grande connaisseuse de la Russie, en est le guide parfait. Grâce à une narration très visuelle et précise, on parcourt à ses côtés, comme si on y était, cette république autonome méconnue, une des plus pauvres de la fédération russe. Et on est frappé de la découvrir si singulière avec son architecture soviétique qui côtoie d'immenses steppes peuplées d'antilopes saïgas et des temples bouddhistes ( c'est le seul territoire européen à majorité bouddhiste ).
Le portrait qu'elle dresse de la Kalmoukie est fascinant car il résonne de toute l'histoire heurtée du XXème siècle. Peuplée de descendants de nomades mongols, la Kalmoukie a subi les conséquences les plus lourdes des violences de l'URSS, entre répression et déportation.
Et c'est dans ce décor assez dingue qu'évolue Serge Toundountoff, le prince du titre. le premier chapitre nous le présentant est très intrigant. Cet ingénieur français a débarqué à Elista suite à une invitation. On le voit chevauchant en conquérant dans les steppes acclamé par une foule en liesse au cri de « notre prince est revenu », « vous êtes notre histoire, le gardien de la tradition kalmouke ». Une scène quasi prophétique qui révèle à Serge ce qu'il est devenu et qu'il a toujours attendu alors qu'il s'ennuyait en France.
Il est le descendant d'une illustre famille de Russes blancs qui ont fui l'URSS de Lenine après la guerre civile de 117-1921, ayant migré en France. Par son père, il descend du poète Alexandre Pouchkine, Dieu de la littérature en Russie ; par sa mère, d'une lignée princière de prestigieux cavaliers oïrats proche du dernier tsar Nicolas II.
J'ai regretté que la journaliste n'ait pas exploité au maximum le potentiel de cet incroyable personnage. On sent qu'elle hésite entre strict documentaire sur la Kalmoukie et portrait de ce Français qui se découvre prince adulé. le résultat est que le récit manque de folie alors que tout est fou dans l'histoire de Serge. Cela crée de la frustration car j'aurais vraiment aimé que sa personnalité soit plus creusée.
D'autant que la quête de Serge résonne avec l'actualité la plus chaude. L'Ukraine est toute proche de la Kalmoukie et on ne comprend pas l'acharnement obsessionnel de Serge à vouloir obtenir à tout prix le passeport russe, alors que l'administration russe lui en fait voir de toutes les couleurs. Oui, j'aurais vraiment aimé que le récit se débride et aille à l'os des enjeux effleurés dans les derniers chapitres.
Alors, non, je ne connaissais pas la Kalmoukie qui s’avère être une petite république membre de la Fédération russe, au bord de la Mer Caspienne et unique pays européen à majorité bouddhiste !
Pays que nous découvrons à travers l’histoire de Serge, français des Landes, qui est le descendant d’illustres mongols et dernier héritier du trône dont cette partie de sa vie est racontée par Marine Demeurger, journaliste férue de Russie (ne pas confondre avec pro-russe) !
Avec sa couverture dont le dessin pouvait donner à penser que c’était un roman humoristique, qui m’a tapé dans l’oeil d’ailleurs, ce livre est mi biographique, mi témoignage des événements ou non événements de la Kalmoukie avant et après l’attaque de l’Ukraine !
Serge est un personnage un peu évanescent, il n’a pas toujours les pieds sur terre et pense qu’il va pouvoir s’installer en territoire russe sans anicroche mais les choses sont plus compliquées qu’il le croyait !
L’autrice ne fait pas que raconter et ses errances mais aussi ses propres voyages pour l’interviewer, pour “voir” les événements arriver et parler de cette petite république atypique, isolée et abandonnée du Kremlin sauf pour la conscription !
J’aime beaucoup l’écriture de Marine Demeurger qui nous immerge, en douceur mais sans concession, dans la Kalmoukie et l’actualité ! Un livre qui se lit aussi aisément qu’un roman et qui malgré le ton léger est empreint de désolation et d’impuissance !
#LePrincedeKalmoukie #NetGalleyFrance
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