"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« L'Union Européenne était un pur jeu de structures, une administration livrée à elle-même - éprise d'elle-même, de sa lenteur et de son impuissance, comme de la forme d'éternité que celles-ci lui conféraient. L'Union Européenne était une société secrète fonctionnant en pleine lumière. Ses intrigues étaient publiques, ses complots connus, ses bâtiments transparents.
L'image la plus satisfaisante que s'en faisait Flavio était celle d'une forêt primaire. Celle de la reconquête des ruines de l'histoire par le monde naturel. Des droits identiques accordés aux choses et aux hommes. L'Europe comme un écosystème complet - de la roche-mère à la pointe agitée des sapins nietzschéens. La liberté humaine : fougère parmi les fougères. Les objets manufacturés : fruits parmi les fruits. Les textes de loi, les règlements, les normes :
Lianes parmi les lianes. Aucun monde n'était mieux tenu, plus complet, plus enchanté. » La principauté fantastique du Karst, anomalie géographique perdue dans la grande mer gelée des Alpes, semble scellée pour toujours, et avec elle la mémoire des anciens empires et des guerres du XXe siècle. Mais depuis New-York, où s'est réfugiée une diaspora karste, plusieurs personnages ambigus tentent d'en restaurer la splendeur. Une banquière ambitieuse, un écrivain maudit et un historien enquêtent sur un mathématicien à l'enseignement révolutionnaire et sur un calculateur énigmatique qui aurait traversé le siècle, des camps de la mort à la Russie soviétique en passant par un mystérieux programme spatial yougoslave.
Le Karst, sanctuaire industriel, utopie ou tombeau du libéralisme, point aveugle du nationalisme, défie l'histoire, pendant qu'un jeune homme, Flavio, s'éveille lentement aux mythes de la construction européenne. Et si l'Atlantide tant recherchée était dans cette construction inachevée : la forme toujours recommencée du continent de la douceur ?
Ce nouveau roman, puissant, vertigineux, étincelant, est aussi une fresque générationnelle pleine d'humour et de mélancolie.
Dans ce roman Aurélien Bellanger crée tout un univers, une Europe imaginaire basée sur la vraie, avec des personnages tourt droit sortie de la réalité, qu'on reconanît dans leurs familiarités médiatiques et leurs excès mais qui sous la plume deviennent quasiment mythiques.
Une principauté blottie au cœur des balkans lui sert d'écrin, un peu de Suisse par son sommet économique au milieu des montagnes, un peu de Monaco pour le blling-bling
Les destins des deux héros qui se croisent sans se toucher ou si peu jusqu'à l'apothéose finale, à la façon de Brett sinclair et Danny Wilde, mais dont les vies ne servent que d'ancrage régulier au milieu de celle des adultes qui composent le corps du récit.
Mais un récit qui part dans toutes les directions et qui enveloppe au point où non seulement je l'ai lu trè slentement, mais pendant cette semaine, je n'ai rien pu lire d'autre, de peur d'être extirmée de ce cocon où l'auteur m'enroulait petit à petit.
Les derniers chapitres, au rythme plus rapides, m'ont permis de me réveiller doucement mais de quitetr à regrets ce rêve d'une Europe des arbres, des principautés et d'un bonheur rêvé ...
J'avais beaucoup aimé L'aménagement du territoire, La théorie de l'information, et le Grand Paris, avec ce roman, Aurélien Bellanger atteint une autre dimension ...
Que sera le prochain ?
Pas fini ...
Rien que le premier chapitre fait fuir ...
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