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Le Club des enfants perdus

Couverture du livre « Le Club des enfants perdus » de Rebecca Lighieri aux éditions P.o.l
  • Date de parution :
  • Editeur : P.o.l
  • EAN : 9782818061435
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

À vingt-sept ans, Miranda semble appartenir à un drôle de club : celui des enfants qui n'ont manqué de rien sauf de cette joie pure, essentielle, que certains ressentent du seul fait d'être en vie.

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Avis (7)

  • Génération Z, la tempête
    Miranda est la fille unique d’un couple d’acteurs exubérants, flamboyants, elle petite, menue, d’un blond transparent qui donne l’impression physiquement de vouloir s’effacer du monde.
    Ce roman donne la parole à Armand le père puis à Miranda.
    Une construction qui fait...
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    Génération Z, la tempête
    Miranda est la fille unique d’un couple d’acteurs exubérants, flamboyants, elle petite, menue, d’un blond transparent qui donne l’impression physiquement de vouloir s’effacer du monde.
    Ce roman donne la parole à Armand le père puis à Miranda.
    Une construction qui fait sens.
    Armand et sa femme « bouffent » la vie à belles dents, libres et sans tabous, ils vivent pleinement, mais ils sont désorientés devant leur fille qui très tôt leur apparaît différente. Armand s’investit dans sa relation père-fille, il est présent lorsqu’elle plonge dans une dépression abyssale, il la retient à bras-le-corps, malgré sa vie bien remplie il sera toujours sur le qui-vive pour elle.
    Elle, l’enfant de bonne naissance qui vit dans le confort matériel, qui est aimé, qui peut avoir accès à tout pour se construire, reste au pied d’un mur dont les parois sont irrémédiablement lisses.
    « Je ne sais pas comment expliquer. C’est juste que chaque seconde, tu entends, chaque seconde, je souffre…d’être en vie. »
    En 2025 la santé mentale sera la Grande cause nationale. Un Français sur cinq souffre nous dit-on.
    C’est un roman audacieux, intelligent et sensible dont le ton est très juste, les protagonistes ont le langage qui leur correspond.
    Le père voudrait que sa fille soit accompagnée par un homme brillant car il sait que sous des dehors banals elle est exceptionnelle.
    « Car je ne pense pas manquer d’objectivité en disant que ma fille est exceptionnelle. Et elle l’est d’autant plus qu’elle ne paye pas de mine. Tout le monde se casse le nez sur sa normalité. »
    Miranda qui semble toujours absente à la vie ne manque pourtant pas de ténacité pour imposer ses choix.
    Miranda est une hyper sensible ce qui lui donne des pouvoirs dont parfois elle aimerait s’abstraire.
    J’ai beaucoup aimé Armand, ce portrait d’homme et de père que je trouve très investi et j’ai apprécié que Rebecca Lighieri en fasse un homme bon vivant, juste égoïste ce qu’il faut pour se préserver. Le dialogue qu’il réussit à nouer avec sa fille, avec ses tête-à-tête hebdomadaires qui lui ressemble, direct, franc et attentif sont autant de moments émouvants.
    Le portrait de Miranda est à l’aune de cette jeunesse qui ressent un vertige profond face au monde tel qu’il va. On se pose la question du pourquoi cette jeunesse n’a pas envie de s’investir à changer ce monde.
    Finement analysé, l’écriture est belle.
    Concernant les quelques lignes, au langage cru, érotiques et non pornographiques qui ont mis le feu, il me semble que nos jeunes sont soumis à des violences plus terribles, trop jeune ils ont accès aux films pornographiques et tous les jours aux images de guerre, de fin du monde, et à la violence à l’intérieur de leurs lycées.
    Pour moi une polémique qui n’est qu’une tempête dans un verre d’eau.
    Un grand livre qui fait réfléchir sur ce malaise grandissant. Miranda le résume ainsi :
    « J’avais beau disposer d’un royaume, d’une petite enclave enchantée où reprendre des forces, la fréquentation de l’humanité m’épuisait. »
    ©Chantal Lafon
    https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2024/10/20/le-club-des-enfants-perdus/

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  • Miranda parait tout avoir dans la vie ; elle fait partie de cette génération qui n’a manqué de rien, qui n’a pas connu de guerre, de manque ou de conflits. Ses deux parents vivent ensemble depuis toujours. Et pourtant Miranda n’est pas une jeune femme joyeuse. C’est même tout le contraire.
    Ce...
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    Miranda parait tout avoir dans la vie ; elle fait partie de cette génération qui n’a manqué de rien, qui n’a pas connu de guerre, de manque ou de conflits. Ses deux parents vivent ensemble depuis toujours. Et pourtant Miranda n’est pas une jeune femme joyeuse. C’est même tout le contraire.
    Ce roman est l’histoire de cette famille qu’ils forment tous les 3. Les parents sont comédiens reconnus, s’aiment d’un amour absolu, vivent pour eux et leur art ; Miranda cherche à vivre, sans conviction.
    Le texte est divisé en deux parties : celle d’Armand le père et celle de Miranda. Deux façons différentes de parler d’eux, de leur vie, de leurs envies, de leurs peines, de leurs attentes.
    A travers cette famille citadine contemporaine, c’est un tableau de toute notre société et de ses failles que nous offre Rebecca Lighieri. C’est plein de secrets, de questions sous-jacentes sur la famille et le couple, sur la jeunesse désenchantée d’aujourd’hui.
    C’est inattendu, surprenant, jubilatoire, terriblement bien écrit et ça m’a laissé une délicieuse amertume teintée d’un soupçon de culpabilité et de voyeurisme.

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  • Armand mène avec son épouse Birke la vie mondaine et effrénée d’un couple d’acteurs en vue. Leur fille Miranda, avec ce qu’il perçoit chez elle d’introversion, d’effacement et de passivité, a toujours été pour lui une énigme désarçonnante et décevante. De son côté, la jeune femme de vingt-six...
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    Armand mène avec son épouse Birke la vie mondaine et effrénée d’un couple d’acteurs en vue. Leur fille Miranda, avec ce qu’il perçoit chez elle d’introversion, d’effacement et de passivité, a toujours été pour lui une énigme désarçonnante et décevante. De son côté, la jeune femme de vingt-six ans a au beau s’évertuer depuis toujours aux signaux dont elle est capable, nul ne s’est jamais rendu compte combien, en éponge hypersensible, elle a emmagasiné d’insupportables angoisses face à un monde factice et menteur, courant aveuglément au-devant du désastre écologique.

    C’est d’abord le point de vue du père qui ouvre le roman. Tout à ses engagements professionnels et sentimentaux qui le poussent dans la vie comme dans une course jalonnée de ses succès et de ses plaisirs, il aime suffisamment sa fille pour avoir remarqué des fausses notes. En vérité parfois tellement déroutantes qu’elles paraissent alors même relever de la paranormalité. Ce n’est pas seulement qu’à son incompréhension agacée et désappointée, Miranda reste sur le bas-côté de la vie comme il l’entend. D’étranges phénomènes se produisent, que l’on ne s’expliquera que bien plus tard dans le roman et qui, dans l’intervalle, renvoient au registre fantastique.

    Puis, la narration donne la parole à Miranda, et c’est une toute autre personnalité, ainsi qu’une version bien différente de l’histoire, qu’à sa façon souvent très crue la jeune fille nous laisse appréhender, avant d’en venir, en toute fin, à la bouleversante révélation d’à quel club le titre fait mention. Avant cette émotion, l’on aura tout loisir de voir se creuser le fossé entre parents et enfants d’aujourd’hui, alors que considérée comme la plus triste et la plus déprimée de tous les temps, la génération Z s’enfonce dans l’angoisse d’un monde qui ne croit plus en l’avenir.

    Rebecca Lighieri a l’art de nous égarer dans les méandres qu’amours, trahisons et secrets creusent souterrainement, de génération en génération, dans nos vies et nos personnalités, résurgeant à l’improviste en effets inconnaissables et d’autant plus dévastateurs. Débouchant dans ses paroxysmes jusqu’à l’illusion paranormale, l’incommunicabilité entre les personnages, plus particulièrement entre les parents et les enfants, cascade dans le récit de mystères en effets de surprise, et ce n’est qu’après nous avoir bien baladés de registres en références diverses que les pièces du puzzle s’assemblent en une révélation qui laisse aussi bouleversé qu’admiratif de tant d’ingéniosité narrative.

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  • Il y a des auteurs dont on attend fébrilement les sorties et Rebecca Lighieri est de ceux-là.
    Cette fois, elle nous conduit à Paris auprès d’Armand et Birke, un couple de comédiens quinquagénaires à qui tout réussit. Ils sont beaux, brillants et célèbres, et leurs mœurs libres ont permis à leur...
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    Il y a des auteurs dont on attend fébrilement les sorties et Rebecca Lighieri est de ceux-là.
    Cette fois, elle nous conduit à Paris auprès d’Armand et Birke, un couple de comédiens quinquagénaires à qui tout réussit. Ils sont beaux, brillants et célèbres, et leurs mœurs libres ont permis à leur couple de traverser les ans sans encombre. Seule ombre à ce tableau idyllique, leur fille Miranda, une jeune fille de 22 ans timide, effacée, terne et mélancolique qui les inquiète à cause de sa tendance dépressive.
    C’est Armand qui nous parle dans une première partie et il nous fait part de ses réflexions d’artiste, de mari et de père. Un récit qui nous plonge dans l’intimité de cette famille bohème, enviée et admirée. Mais parce qu’avec Rebecca Lighieri les choses ne peuvent être simples et douces c’est quand il laisse la parole à Miranda que le roman explose et cloue le lecteur au sol. En quelques phrases on est retourné sans ménagement et on plonge alors du côté sombre de ces trois personnages.
    .
    J’ai pris une grosse claque avec ce roman et même s’il divise sur les réseaux je fais partie des convaincus et je parie même qu’il sera parmi les lauréats des Prix d’automne. C’est son sujet qui m’a séduite. Une fois encore son autrice explore la question de la parentalité. Mais sa subtilité tient au fait que de prime abord elle donne à voir une relation qui revêt toutes les apparences de la normalité : un père, une mère, une fille, un couple qui dure, une enfant désirée et aimée. Oui, mais…
    Cet amour est-il aussi évident pour les deux parents ? Cette fille est-elle aussi lisse qu’elle donne à voir ? Comment être de bons parents quand les modèle des siens, tout droit issu des années 70, est lui-même dysfonctionnel ? Et surtout, connait-on vraiment ses enfants ? Vivre avec eux suffit-il à les comprendre, à analyser toute leur complexité ? Une question qui sous-tend le récit, qui a bousculé la mère en moi et qui ne peut laisser indifférent. Il y a aussi la question sous-jacente du malaise des adolescents. L’autrice a des mots très forts pour décrire cette « aile noire qui vient assombrir [chez eux] toute possibilité de joie pure ». Elle a recours au fantastique pour cela et le propos n’en est que plus percutant. Parlons de l’écriture enfin. Explosive, inventive, fluide et en même temps très incisive. Elle est aussi, sur certaines scènes de sexe, très explicite, ce qui peut choquer, il faut le préciser. Pas sûre que cela serve toujours le propos, mais cela reste marginal et ce n’est pas ce qui reste de la lecture. Ce qui reste ce sont les émotions, un torrent d’émotions qui trouve son paroxysme dans la dernière partie. Je me garderai bien d’en dévoiler la teneur mais elle est d’une telle beauté, d’une telle intensité qu’elle fait oublier toutes les réserves. Des pages que j’ai lues lentement, relues et que je sais que je relirai. Peut-être parmi les plus belles jamais lues !
    Alors, je vous ai convaincus ? Ou peut-être l’avez-vous déjà lu ? Je suis curieuse de vos avis

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  • Miranda a vingt-quatre ans, des parents comédiens et une vie plutôt dorée. Mais voilà, Miranda n’aime rien, se montre discrète, voire transparente : bref, Miranda n’aime pas la vie, au grand dam d’Armand, son père. Et si celui-ci éprouve beaucoup d’affection pour sa fille (et parfois de...
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    Miranda a vingt-quatre ans, des parents comédiens et une vie plutôt dorée. Mais voilà, Miranda n’aime rien, se montre discrète, voire transparente : bref, Miranda n’aime pas la vie, au grand dam d’Armand, son père. Et si celui-ci éprouve beaucoup d’affection pour sa fille (et parfois de l’agacement) c’est nettement moins le cas de Birke sa chère épouse (allemande) qui n’était pas vraiment faite pour être mère et que l’attitude de Miranda horripile au plus haut point !

    Les années passant, lors d’une réception organisée par Armand, Miranda va rencontrer Swan, un jeune comédien que son père trouve sans envergure aucune. Pourtant, Miranda va alors s’ouvrir à la vie en sa compagnie …

    Récit à deux voix (celle d’un père et celle de sa problématique progéniture) qui s’écoule sur trois années. Birke et Armand, à dire vrai, j’ai tout d’abord commencé par éprouver une certaine antipathie pour eux. Sentiment qui s’est peu à peu transformé, au fur et à mesure que j’avançais dans l’intrigue. C’est sûr : comment être une bonne mère, quand on a eu des parents aussi dénaturés que Nicola et Josef ? … Quand on a un frère aussi mentalement perturbé que Lutz ? Et comment être un bon père quand on ne se complait – en dehors du théâtre – (son métier, ainsi que celui de sa femme) que dans les relations charnelles, avec – ou sans – elle ?

    Au fil des pages, toutes nos certitudes s’envolent … Ce qui semblait très limpide dans un premier temps devient particulièrement nébuleux quand Armand cède la place à Miranda. On ne sait plus très bien, en découvrant les secrets des uns et des autres, si nous sommes finalement plongés dans un « roman familial » bouleversant ou dans une troublante histoire jonchée d’anecdotes surnaturelles … Je dois avouer avoir passé mes meilleurs moments de lecture lors des confidences d’Armand … Le langage est (souvent) cru. Le style est (toujours) captivant, (parfois) caustique. Bref, un roman original et parfaitement inattendu.

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  • Un roman a deux voix poignant, l'autrice met en scène le désespoir de la jeunesse avec une famille dysfonctionnelle, elle questionne sur la parentalité, la sexualité, le lecteur est happé par les différentes trames de ce scénario. Les personnages sont foncièrement attachants. De multiple...
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    Un roman a deux voix poignant, l'autrice met en scène le désespoir de la jeunesse avec une famille dysfonctionnelle, elle questionne sur la parentalité, la sexualité, le lecteur est happé par les différentes trames de ce scénario. Les personnages sont foncièrement attachants. De multiple facettes des personnages, Secrets, Amours, Trahisons. Une plume riche, mélancolique, subtil, poétique, sombre et cruel. Une lecture captivante et émotionnelle.

    Première Sélection Goncourt et des Inrockuptibles 2024.

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  • « Le club des enfants perdus » est une véritable claque. De celle qu’on n’oublie pas
    Deux parties composent ce roman
    La première nous fait partager les inquiétudes du père (Armand) sur sa fille unique Miranda
    La seconde partie, beaucoup plus sombre, et sur la même période , nous donne le...
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    « Le club des enfants perdus » est une véritable claque. De celle qu’on n’oublie pas
    Deux parties composent ce roman
    La première nous fait partager les inquiétudes du père (Armand) sur sa fille unique Miranda
    La seconde partie, beaucoup plus sombre, et sur la même période , nous donne le point de vue de Miranda sur sa propre vie .
    Armand c’est la vie d’adulte établi. Acteur de théâtre connu et reconnu. Une épouse ,Birke , actrice de théâtre également mais « sortie des radars » . Armand aime Birke , cela ne l’empêche pas d’aimer d’autres femmes. En résumé Armand c’est Amour , Gloire et inquiétude pour sa fille aimée qu’il trouve effacée , différente, introvertie, dépressive, paumée
    Miranda , c’est le questionnement, errance de la jeunesse et dons surnaturels . Elle cherche sa place dans cette famille heureuse, elle qui l’est si peu.
    Bien loin de l’image que son père se fait de sa fille. Paumée , certes , mais pas tant ça. Elle a des prémonitions et ressent la souffrance des autres ( ce qui n’est pas toujours confortable) Elle se sait non faite pour le bonheur et surtout elle approche les 27 ans.
    Dans ce roman il est question de théatre , de fantastique , de sexualité . Il est sombre , cru , violent , parfois dérangeant

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