"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après le drame qui a fait basculer sa vie, Léna décide de tout quitter. Elle entreprend un voyage en Inde, au bord du Golfe du Bengale, pour tenter de se reconstruire. Hantée par les fantômes du passé, elle ne connait de répit qu'à l'aube, lorsqu'elle descend nager dans l'océan indien. Sur la plage encore déserte, elle aperçoit chaque matin une petite fille, seule, qui joue au cerf-volant.
Un jour, emportée par le courant, Léna manque de se noyer. La voyant sombrer, la fillette donne l'alerte. Léna est miraculeusement secourue par la Red Brigade, un groupe d'autodéfense féminine, qui s'entraînait tout près.
Léna veut remercier l'enfant. Elle découvre que la petite travaille sans relâche dans le restaurant d'un cousin, qui l'a recueillie et l'exploite. Elle n'a jamais été à l'école et s'est murée dans un mutisme complet. Que cache donc son silence ? Et quelle est son histoire ? ...
Aidée de Preeti, la jeune cheffe de brigade au caractère explosif, Léna va tenter de percer son secret. Jadis enseignante, elle se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire. Au coeur de ce monde dont elle ignore tout, commence alors une incroyable aventure où se mêlent l'espoir et la colère, la volonté face aux traditions, et le rêve de changer la vie par l'éducation...
La rencontre inoubliable et réparatrice entre une femme, une jeune fille et une enfant au milieu d'une Inde tourmentée.
La narratrice, après avoir vécu un épisode dramatique, décide de faire un break et part en Inde. Là, elle découvre la misère, la condition de la femme (soumise à l'homme dès le plus jeune âge), le travail des enfants qui les empêchent d'aller à l'école. En tant qu'enseignante, elle ne peut l'accepter. Et si sa place était finalement en Inde ? C'est dès lors un combat quotidien qu'elle va devoir mener pour à la fois ouvrir son école et persuader les parents d'y envoyer leurs enfants.
Un roman facile et rapide à lire. Beaucoup d'émotions. Une femme qu'on aimerait être, un exemple pour tous.
Voici une magnifique histoire comme Laetitia Colombani sait s'y bien nous en offrir.
Elle met en scène Lena venue se réfugier en Inde après un coup dur de la vie et qui va découvrir la réalité locale pour les femmes des castes les moins privilégiées. Privées d'instruction, elles sont contraintes d'être au service de leur famille puis à celle de leur mari et ainsi recréer le même cycle à l'infini. Elle se lance alors dans une entreprise folle : créer une école pour les enfants pauvres et leur offrir la possibilité de bousculer leur destin.
Y parviendra-t-elle ou s'attaque-t-elle à une chimère?
Lena frappée de plein fouet par la tragédie quitte la France pour l'inde. Les rares fois où elle sort de son hôtel c'est pour voir la mer. Lors d'une de ses sorties elle va faire la rencontre d'une enfant guidant son cerf volant dans le vent. Cette rencontre va changer sa vie. Laetitia Colombani nous livre un récit authentique, poignant, sur la condition des femmes en Inde, sans éducation, victime de violences et tant asservies que leur vie ne leur appartient pas. Sa connaissance du pays font de ce roman un voyage au cœur de cette société où Lena viendra planter la graine de l'espoir.
J'ai bcp aimé ce livre, qui ressemble au livre La Tresse de la même autrice : bcp d'humanité, d'espoirs et de désillusions mais une touche d'optimisme.
16.08.2022 #76ème
Retour en Inde avec « le Cerf Volant » de Laëtitia Colombani où l’on découvre rapidement que c’est une suite de « la Tresse » (cf 14.08.2022 #75ème)
Léna, après vingt rentrées scolaires, dernièrement en collège à Bouguenais en banlieue nantaise, est en voyage en Inde où elle fuit un événement qui a changé sa vie. François devait faire le voyage avec elle, c’était un de leurs projets. Pourquoi n’est il pas la ? Sont ils séparés ? Est il décédé ? Il faudra attendre la page 112 pour savoir….
En attendant elle évite les lieux touristiques, ne visite pas les temples et autres sites remarquables de l’Inde mais s’isole et essaye de reprendre goût à la vie face à la mer. Lors d’une baignade où de violents courants traitres l’ont à demi noyée, elle fait la connaissance d’une petite fille, 10 ans, muette, et un groupe de jeunes filles et leur cheffe Preeti.
Léna se prend d’affectation pour cette petite Holy, qui n’est autre que Lalita la fille de Smita, qui « travaille », est exploitée, dans le restaurant de cousins qui ont bien voulu la recueillir au décès de sa mère. James et Mary ont changé de religion, changé de nom pour ouvrir cette petite gargote de cuisine locale, des poissons qu’il pêche au risque de sa vie et qu’elle cuisine seule devant les fourneaux.
Preeti, 20 ans, donne des cours d’autodéfense et avec sa « Brigade rouge » patrouillent pour venir en aide aux fillettes et femmes agressées, en faisant parfois justice elles mêmes.
Léna va petit à petit donner des cours d’anglais à Holy puis à Preeti et rêver de pouvoir ouvrir une classe pour les intouchables.
Le parcours est difficile, les traditions trop ancrées, les négociations âpres !
« Les enfants sont sources de revenus. Ils triment dans les moulins à riz, dans la poussière et le bruit assourdissant des broyeurs, dans les ateliers de tissage, les sites de briques à four, les mines, les fermes, les plantations de jasmin, de thé, de noix de cajou, les verrerie, les usines d’allumettes, de cigarettes, les rizières, les décharges à ciel ouvert. Ils sont vendeurs, cireurs de chaussures, mendiants, chiffonniers, ouvriers agricoles, tailleur de pierre, conducteur de vélos. l’Inde est le plus grand marché de main-d’œuvre enfantine au monde.
Les filles sont contraintes de rester à la maison, elles s’occupent de leurs frères et sœurs, cuisinent, vont chercher de l’eau, du bois, font le ménage, la vaisselle, les lessives, tout au long de la journée. » Puis elles sont mariées à 12 ans à des cousins de 20 ou 30 ans et elles deviennent à leur tour mères de 5 enfants…
Encore un beau voyage mais difficile vu les conditions de survie de ces castes.
Comment ne pas baisser les bras quand il faut batailler pour essayer de changer les choses, amener les enfants à s’instruire….
"Le cerf-volant" ou l'histoire d'une professeure qui vient de vivre un drame, qui va tenter de retrouver goût à la vie en se retirant quelques semaines en Inde et qui va se mettre en tête de pouvoir scolariser les enfants d'un village pauvre de ce pays.
Il est question de résilience, de féminisme, de combats contre les préjugés et d'éducation.
L'Inde est racontée avec ses contradictions, le poids des traditions, la violence faite aux femmes, les castes, la faim ou le travail des enfants.
L'écriture est simple, un peu ronronnante.
Les personnages sont engagés mais j'ai eu du mal à m'attacher à eux.
Même si certains sujets, comme la conséquence des règles sur la scolarité des jeunes filles, sont intéressants, ils restent, comme dans "La tresse", trop survolés.
Un roman agréable mais qui, selon moi, manque de profondeur au vu des thèmes poignants abordés.
Laetitia Colombani emmène son lecteur dans un voyage au nord est de l’inde. Et ce n’est pas un voyage touristique…
Institutrice en France, Léna quitte son pays pour l’Inde, à la suite du décès brutal de son mari. C’est le pays qu’il rêvait de visiter.
Sur la plage, elle est sauvée de la noyade par une petite fille, Lalita, qui prévient les secours. Suite aux décès de ses parents, la petite ne parle plus et vit chez un restaurateur, son oncle, qui l’exploite.
Seul moment de plaisir pour elle : faire voler son cerf-volant sur la plage. Un cerf-volant fait de bric et de broc, souvent le seul loisir des enfants pauvres.
Lalita fait partie des Intouchables, des Dalit. Quand elle a été recueillie par son oncle et sa tante, ils ont changé de religion, de prénoms : Lalita est devenue Holly et eux, James et Mary. Ils espéraient ainsi échapper à la discrimination. Et ainsi Lalita a vraiment perdu tous ses repères.
Léna est émue par le sort de la petite fille et décide de lui apprendre à lire et à écrire, avec l’aide d’une cheffe de bande, Preety, qui vient en aide aux femmes agressées.
Ainsi, comme son cerf-volant, Lalita aura la possibilité de sortir de la misère qui semble inéluctable.
Elle finit par créer une école, mais un drame va perturber profondément les personnages.
J’ai beaucoup aimé ce nouveau roman de Laetitia Colombani.
- Une description de l’Inde, où la misère, les discriminations sociales et sexistes sont particulièrement flagrantes.
« Ce pays, dont on vante la splendeur, la culture et les traditions, serait-il un monstre à deux têtes ? Est-il possible qu’il soit le théâtre de tant d’injustices ? Que les droits des femmes et des enfants y soit à ce point bafoué ? »
- La force des ces trois portraits féminins ( comme dans « La tresse »),
où chacune cherche à se reconstruire après un drame personnel en secourant les autres.
« Elle ne sait ce qui la touche le plus : le silence de l’enfant ou ce deuil impossible à porter, étrange écho au sien. La gosse a perdu tout ce qui la rattachait au passé : son père, sa mère, son village, sa maison, jusqu’à sa religion et son prénom. (…)
Léna est elle aussi une rescapée. Elle a connu l’enfer et continue chaque jour à le traverser.
- L’humanité et l’empathie de ces deux femmes pourtant si différentes et de cette petite fille de 10 ans. Les mots sonnent juste et le lecteur partage la révolte de Laetitia Colombani :
« Au fil du temps, les mentalités n’ont guère changé : les intouchables demeurent des parias, des êtres impurs bannis de la société. Et les filles sont considérées comme inférieures aux garçons. Naître femme et Dalit est ainsi la pire des malédictions. (…) Ces filles qu’on ne doit pas toucher, on n’hésite pas à les violer. (…) Ici, le viol est un sport national. Et les criminels ne sont jamais punis : les plaintes donnent rarement lieu à des poursuites, surtout quand les criminels sont de basse extraction. »
Peut-être qu’en étant une lectrice, on est plus touchée par le message de l’auteure. Il n’empêche que Laetitia Colombani remplit son objectif : toucher et révolter profondément le lecteur face aux situations des Intouchables et des femmes.
Sous forme de roman, un témoignage fort et puissant.
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