Le narrateur a dix ans lorsque Friedhart Stahl, homme solitaire et aventurier, s'installe dans la maison de ses parents à Munich, et devient l'amant de sa mère. Elle vient de le sauver du suicide et d'une vie d'ermite sur l'île de Lanzarote, où la rudesse des éléments l'avait attiré avant de l'ébranler. Le père humilié et silencieux verra cet intrus non seulement prendre sa place auprès de sa femme mais surtout établir une forte complicité avec son fils.
Bien plus tard, après la disparition de Friedhart, le narrateur part sur ses traces, en essayant de renouer les fils de la vie de cet homme qui a blessé sa famille mais, surtout, qui l'a sorti de l'enfance. Tissé de subtils aller- retour dans le temps, porté par une écriture sereine, qui interroge avec exigence les faits en les gardant à distance, ce roman de l'ivresse des années de révolte et de libération sexuelle raconte la désillusion qui a suivi pour certains soixante-huitards, mais fait aussi ressortir les doutes et les complexes de la génération suivante qui a tenté de se construire sur le « cercle de cendres ». Au long de leur quête placée sous le signe de l'excès, la même question hante tous les personnages : qu'est-ce qui nous pousse à nous acharner dans ce que nous savons être fait pour nous détruire ? Né en Allemagne, vivant en France depuis l'âge de quinze ans, Balthasar Thomass a été pianiste de jazz avant de devenir professeur agrégé de philosophie. Après deux essais consacrés à Nietzsche et Spinoza, Le Cercle des cendres est son premier roman.
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