"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il est des gens, tel Jonathan Argyll, qui cultivent l'art d'être au mauvais endroit au mauvais moment...
A peine le jeune Anglais a-t-il posé le pied sur le sol californien, encore tout étonné d'avoir réussi à vendre une toile à, un musée américain, que les catastrophes s'enchaînent : Arthur Moresby, le richissime propriétaire dudit musée, est retrouvé assassiné ; sa dernière acquisition, une superbe sculpture signée Bernini, disparaît, en même temps que le marchand qui l'avait apportée d'Italie. Et tout ça au nez et a la barbe de Jonathan, qui aura bien besoin des lumières de son amie Flavia, la policière italienne, pour résoudre cette tortueuse affaire où rivalités professionnelles, enjeux familiaux et sentimentaux s'entremêlent en un cocktail...
Meurtrier. Après L'Affaire Raphaël et Le Comité Tiziano, Iain Pears signe une nouvelle énigme policière où l'on retrouve le brio d'une intrigue savamment agencée, l'écriture élégante et l'irrésistible ironie d'un auteur qui s'en prend ici à cette catégorie de riches Américains pour qui l'art est au mieux un investissement, au pire un moyen d'échapper au fisc.
Gian Lorenzo Bernini (dit le Bernin) est le génie de l’art baroque romain. A la fois peintre, architecte et surtout sculpteur. On lui doit plusieurs groupes en marbre, emblématiques du XVII° siècle. Il a surtout été très proche de la papauté. Ainsi où est donc passée cette statue de Pie V, exécutée par le Bernin ? Jonathan Argyll et Flavia di Stefano, les héros récurrents de Iain Pears, sont sur l’affaire (après le Titien ou Raphaël). Le premier est un marchand d’art anglais. La seconde travaille au Patrimoine artistique national. Tous deux, aux Etats-Unis, sont confrontés aux collections d’un milliardaire, bientôt envoyé ad patres. Et la suite de l’enquête est, comme à l’habitude, riche en rebondissements et en retournements de situation (en particulier les derniers chapitres). Car, comme dans tout bon roman policier, et cela depuis les enquêtes d’Hercule Poirot, tous les protagonistes sont rassemblés pour une ultime et définitive mise au point. Et le mystérieux coupable est définitivement confondu.
Le vrai plaisir de cette série, au-delà des enquêtes policières, réside dans sa description du milieu de l’art, de ses collectionneurs, de ses marchands, de ses faussaires, de ses historiens d’arts, de ses experts, des conservateurs de musées, des galeristes et des antiquaires. Tout un système mis en place depuis des décennies et qui fonctionne au point de générer des milliards de dollars de chiffres d’affaires. Et Iain Pears sait parfaitement ce qu’il en est, lui qui est également historien d’art (et philosophe). Il connaît tous les rouages du mode d’acquisition des collections muséales ou privées, ainsi que les motivations personnelles d’un achat, d’une donation, voire d’une dation. Qu’importe l’objet (et sa provenance) pourvu qu’il vous apporte la renommée. Sous la forme d’un cartel doré à l’entrée d’une salle de musée, par exemple. Et tous ces éléments bien souvent inconnus du grand public, font de cette lecture un réel moment de plaisir, qu’on soit sensible au marché de l’art ou non.
Cette fois, c’est une statue du Bernin, grand sculpteur dont de nombreuses œuvres sont visibles aujourd’hui encore, qui est la trame de ce nouvel épisode des enquêtes de la brigade nationale italienne chargée des vols d’objets d’art. Jonathan et Flavia continuent d’œuvrer ensemble à la recherche de cette statue. Leur enquête va entrainer Jonathan jusqu’au Etats Unis, où un milliardaire doit annoncer qu’il va enfin créer son Grand Musée, le GM. Son assassinat va modifier la suite des évènements. La situation s’annonce riche en surprises, toutes propice à montrer la grande maitrise qu’a Iain Pears de ce milieu si spécifique de l’art, des échanges entre marchands, des acquisitions des musées aux riches collections des particuliers, et du milieu des faussaires en tout genre.
Toujours intéressants, ces romans sont écrits en maintenant un équilibre subtil entre l’intrigue policière et la connaissance du milieu de l’art qui ne peuvent pas lasser les amateurs des uns et des autres.
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