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C´est au coeur du massif des Aurès, dans le sud de l´Algérie, qu´au VIIe siècle vivait la puissante tribu berbère des Djéraoua, d´origine juive, dont la Kahéna était la reine. Cette femme, d´une beauté remarquable et dotée de pouvoirs étranges, prédisait l´avenir et guérissait les malades, jouissant parmi les siens d´une autorité indiscutée car elle rendait la justice avec équité mais savait aussi se montrer impitoyable. Lorsque les Arabes décidèrent de porter la parole du Prophète de par le monde, ils envahirent l´Afrique du Nord, détruisirent Carthage et chassèrent les Byzantins installés dans les colonies côtières. Refusant d´abjurer sa foi, la Kahéna rassembla les peuplades de l´Ifrikiya, de la Numidie à la Mauritanie et, à la tête d´une armée innombrable, parvint à infliger aux Arabes une terrible défaite. Ce fut le dernier acte de résistance contre l´Islam de cet étonnant peuple berbère, souvent méconnu, mélange d´anciens Libyens, Phéniciens et Juifs.
http://voyagelivresque.canalblog.com/archives/2021/09/19/39140872.html
Ce livre qui nous plonge dans l’histoire assez méconnue des croisades musulmanes dans le Maghreb actuel, est l’occasion de nous faire (re) découvrir l’histoire d’une femme que l’Histoire a retenu sous le nom de la Kahéna, mais dont le véritable prénom fut Dihya. Appelée également la Jeanne d’Arc des Aurès - ce qui vous laisse le loisir deviner le genre de femme qu’elle était : guerrière, sorcière, communiquant avec Dieu, divine -, la Kahéna fut à la fois une femme magnifique, pleine de courage et terrible.
Devenue Reine des Djéraoua, elle a su réunir suite à la mort de Koceïlia toutes les tribus berbères pour lutter contre l’invasion islamique qui se fera en plusieurs vagues. Morte au combat, car elle s’est aliénée par la suite beaucoup de tribus berbères ce qui réduisit sa capacité de résistance, la Kahéna est malgré tout rentrée dans l’histoire par sa force, son courage et son sens politique.
Femme courage et de poigne, le nom de la Kahéna sonne aujourd’hui encore comme une légende, pourtant ici la légende et l’histoire s’entremêlent pour donner au lecteur un portrait à la hauteur de ce personnage historique. L’auteur a en effet fait ressortir tout le contexte politique de l’époque afin de mieux encrer le portrait et les actions de Dihya. Ajoutant à cela une dose grandement imaginaire d’intimité pour donner à notre personnage toute la profondeur qu’elle mérite.
Cela étant, si j’ai apprécié ce contexte politico-historique, - sans doute discutable car à part les crimes perpétrés par les musulmans lors de leurs croisades et un peu l’Empire Byzantin, je ne connais pas spécialement grand-chose sur cette partie du monde -, il faut dire néanmoins que cela était amené de manière parfois un peu lourde, et surtout lors des deux premiers chapitres. On sent en effet que l’auteur voulait aussi beaucoup écrire sur l’histoire, en atteste son annexe d’ailleurs, et que ces pages en étaient l’occasion, par conséquent il a eu tendance à alourdir son récit avec des gros détails historiques. Certes important pour mieux comprendre l’histoire, mais ça cassé le rythme.
Quoi qu’il en soit, malgré les quelques défauts, lourdeurs dans le récit, et même si historiquement il y a sans doute des choses à relever, c’est un livre que je conseille de lire pour le personnage héroïque de la Kahéna et de la région.
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