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À Zanzibar, à l'angle du marché aux esclaves et de celui des joailliers indiens se tient la belle Uhuru, l'Africaine libre, qui chante et danse au rythme du tambour : « Mon pays est le paradis des colonisateurs et l'enfer de mon peuple... ».
Visionnaire et experte en magie noire, elle a échappé à tous les négriers, et son insolence fascine la fille du sultan, Latifa, princesse arabe qui vit à la croisée de deux mondes : celui de son père - le sultanat d'Oman en déliquescence sous l'emprise croissante des Européens - et celui de Sundus, l'ancien compagnon de jeu devenu l'esclave qui veille sur elle. Leur complicité a pris les contours d'une relation amoureuse, la jeune fille et l'eunuque se jouant du destin et des diktats religieux...
À l'heure où gronde la révolte, les amants de Zanzibar voient la côte Est de l'Afrique comme un horizon salvateur, terre des origines pour Sundus, terre d'évasion et de liberté pour Latifa. Mais le changement d'ère draine son lot de tragédies, et la fin de l'esclavage ne sonnera pas le glas de l'emprise étrangère.
L'ensorcelante Uhuru n'avait-elle pas prévenu : « Mon pays est le paradis des colonisateurs et l'enfer de mon peuple... ».
Sous la plume espiègle et chatoyante d'Abdelaziz Baraka Sakin, La Princesse de Zanzibar nous offre une plongée fascinante dans les coulisses de l'histoire de l'Afrique de l'Est, un roman impertinent et malicieusement teinté de légendes.
A la fin du 19ème siècle, l’île de Zanzibar se trouve sous l’autorité du sultanat d’Oman, les Omanais ayant délogé les colons portugais deux siècles plus tôt.
Le sultan régnant y exerce son pouvoir d’une main de fer, maintient la population noire en esclavage, traite avec les négriers, et profite d’un harem de dizaines de concubines, le tout dans une opulence éhontée. Mais la révolte gronde parmi le peuple, attisée discrètement par les Anglais, qui convoitent l’île pour ses ressources et sa position stratégique dans l’Océan indien.
Pendant ce temps, la fille du sultan, princesse oisive habituée au confort et au luxe, et Sundus, son esclave eunuque et fidèle serviteur depuis l’enfance, se découvrent un amour et une passion mutuels. Quand surviennent les premiers soubresauts de la révolte qui aboutiront à la chute du sultanat, les deux amants s’enfuient sur le continent africain. Mais leur rêve d’amour et de liberté se heurtera bientôt à la dure réalité, tant leur relation restera incompréhensible et inacceptable aux yeux de leurs contemporains.
Dans ce conte qui s’inspire, tout en s’en jouant, d’un épisode réel de l’histoire de Zanzibar, l’auteur (censuré dans son pays, le Soudan) entremêle plusieurs luttes de libération menées contre différentes oppressions : contre le colonialisme, l’esclavage et la traite négrière, l’autoritarisme du sultan. Pour les libertés individuelles, religieuses, sexuelles, l’indépendance, l’émancipation des femmes.
Entre grande Histoire, légendes et traditions, ce roman (interdit à Oman et au Koweit) est à la fois caustique, provoquant, tragique, sensuel, plein de verve et d’humour. Instructif et d’une liberté de ton fascinante et salutaire.
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