La première liste consacrée à la rentrée littéraire n'a pas suffi ? Voici la suite !
Prix Giono 2019 Longtemps, je ne sus quasiment rien de Paol hormis ces quelques bribes arrachées.
« Sous le régime de Vichy, une lettre de dénonciation aura suffi. Début septembre 1943, Paol, un ex-officier colonial, est arrêté par la Gestapo dans un village du Finistère. Motif : inconnu. Il sera conduit à la prison de Brest, incarcéré avec les terroristes, interrogé. Puis ce sera l'engrenage des camps nazis, en France et en Allemagne. Rien ne pourra l'en faire revenir. Un silence pèsera longtemps sur la famille. Dans ce pays de vents et de landes, on ne parle pas du malheur. Des années après, j'irai, moi, à la recherche de cet homme qui fut mon grand-père. Comme à sa rencontre. Et ce que je ne trouverai pas, de la bouche des derniers témoins ou dans les registres des archives, je l'inventerai. Pour qu'il revive. » J.-L.C.
Le grand livre que Jean-Luc Coatalem portait en lui.
La première liste consacrée à la rentrée littéraire n'a pas suffi ? Voici la suite !
Je suis passionnée par cette période de l'histoire et lis donc beaucoup de récits sur la resistance, la Shoa, la seconde guerre mondiale en général.
Cette fois ci, je n'ai pas réussi à accrocher à l'histoire. Je ne comprends pas le besoin qu'à eu l'auteur "d'inventer" certains passages de la vie de son grand-père alors que la vie des résistants, des déportés et de tous les morts de cette terrible tragédie est malheureusement déjà suffisamment "incroyable" sans en ajouter.
Dommage car les recherches et le voyage que fait l'auteur pour aller à la rencontre de son grand-père auraient suffit pour faire de ce recit une lecture passionnante.
Entre récit personnel et roman, la charge émotionnelle est magnifiquement rendue par un texte puissant et sombre gorgé de poésie en l’honneur « d’un homme disparu dans la tourmente de la seconde guerre mondiale » à qui l’auteur tient à « lui rendre, par-delà silence et oubli, un peu de sa vie forte et fragile. »
Le grand-père de Jean-Luc Coatalem, remarqué pour sa volonté et son courage lors de la guerre 14-18, retourne en 1919 dans le civil comme officier de réserve dans son petit village breton, à Kergat, où il fondera une famille.
En 1943, sous le régime de Vichy, alors qu’l travaillait aux Chantiers de Bretagne, il sera arrêté par la Gestapo sur dénonciation, ne réapparaitra plus et deviendra sujet tabou au sein de la famille.
Or, l’auteur pense qu’en tant que petit-fils non seulement il lui revient de plein droit de comprendre ce qui est arrivé à son grand-père mais aussi il a besoin de savoir ce qui se mure derrière le silence pour soulager ce vide qui reste être une douleur tapie en lui.
Il décide de mener l’enquête et prendre la part de son père, c’est-à-dire la part du fils, qui lui, n’avait jamais cherché à savoir.
« Cette quête pour d’infimes particules que le temps avait dispersées, et pour laquelle je me dépensais sans compter, était devenue dévorante… »
Sur les pas de son grand-père disparu, Jean-Luc Coatalem va encrer les pages blanches avec son imagination inventive pour ce qui ne peut être su et avec les faits connus de l’Histoire concernant les parcours des gens arrêtés par la Gestapo et déportés dans les camps nazis.
« Dans ce pays de vents et de landes, on ne parle pas du malheur. Des années après, j'irai, moi, à la recherche de cet homme qui fut mon grand-père. Comme à sa rencontre. Et ce que je ne trouverai pas, de la bouche des derniers témoins ou dans les registres des archives, je l'inventerai. Pour qu'il revive. "
De Brest à Bergen-Belsen en passant par Pontaniou, Compiègne-Royallieu, Buchenwald, Dora-Mittelwerk, le mont Kohnstein, Ellrich, des V2 aux premiers pas sur la lune, c’est un voyage érudit mais acre et amer baratté par un malaise ambiant constant comme une mise en apnée où l’air n’est qu’un souffle pour reprendre quelques vitales respirations sous l’uppercut de la noirceur charbonneuse des archives et des endroits où eurent lieu tant d’atrocités tues si longtemps.
JL Coatalem a entre les mains une photo de famille finistérienne épanouie à Plomodiern, où on voit Jeanne l’épouse, Paol le grand-père et leurs deux fils, l’un étant le père de l’auteur et l’autre, Ronan son oncle. L’autre photo montre le grand-père soldat en Indochine.
La plume de Jean-Luc Coatalem tirera de grands envols d’écriture paysagère talentueuse pour dépeindre et la Bretagne chère à son cœur et l’ex-Indochine où il a souvent voyagé.
« Et ce Saigon colonial, quel fantasme ! Et tant pis ou tant mieux si la vérité qui affleurait paraissait plus complexe, composite. Mais ce que nous ne savions pas me hantait, moi, et ce qui était tu, effacé ou presque, m'ordonnait encore. Qui était Paol, qu'avait-il fait ? Pourquoi donc étais-je travaillé par cet "avant".
Un travail de mémoire remarquable et une poésie saisissante pour un hommage percutant d’émotion rendu à une lignée familiale et de ce fait, à tous les disparus de cette effroyable période nazi.
« Brest est ce qui nous reste, l’eau s’est refermée, le mystère a été bu. »
L'auteur part à la recherche d'informations sur son grand-père mort en déportation sans que la famille n'ait jamais eu de précisions sur les causes de son arrestation et sur sa disparition.
Un hommage posthume en quelque sorte.
Bien qu'il ne l'ait jamais connu, ça lui semble un devoir envers sa famille sur qui pèse le silence de ces questions irrésolues.
Du grand-père on ne parle jamais.
Son père aurait-il failli à sa part de fils ?
Est-ce pour rattraper cela qu'il s'y colle ?
Si j'ai été sensible à la démarche et à l'histoire, j'ai eu énormément de mal à suivre sa construction.
L'écriture est complexe et manque de fluidité et a freiné mon enthousiasme.
Le fait que cela se passe dans le Finistère a heureusement un peu atténué cet état de fait.
Jean-Luc Coatalem a pris à bras le corps cette histoire douloureuse qu’il raconte à la fois pour lui et pour sa famille. Cette histoire, c’est celle de son grand-père paternel qu’il n’a jamais connu, car mort en déportation. Une chape de silence a recouvert le destin de cet homme dont on refuse de parler dans la famille. La douleur est toujours là, tapie dans le souvenir et le vide creusés par l’absence d’un père pour ses deux fils et d’un époux pour la grand-mère de l’auteur.
Mêlant ses propres souvenirs de vacances en Bretagne, berceau de la famille Coatalem, l’auteur revient sur les traces de ce passé étouffé. Il cherche à comprendre la sidération et la souffrance provoqués par l’arrestation sur dénonciation, puis la déportation et la mort de Paol.
Rassemblant des bribes de l’histoire, il va remonter les traces de l’aïeul, cheminer à ses côtés pour tenter de comprendre. « Longtemps je ne sus quasiment rien de lui, hormis ces quelques bribes arrachées, ces miettes »
Né en 1894, Paol va connaitre l’enfer de 14-18. Officier de réserve, il partira deux ans en Indochine, laissant femme et enfants à Brest. Puis, en 1943, il est arrêté sur dénonciation et jeté dans les geôles de la Gestapo. Ensuite, après la prison à Brest, le camp de triage à Compiègne, suivra la déportation vers les camps de Buchenwald, Dora et Bergen Belsen.
Ce livre d’un destin fracassé, l’auteur le porte en lui depuis longtemps. Il va entreprendre un long travail de recherche et de documentation, chercher des témoins, afin de retracer le parcours de Paol. Son père Pierre ne comprend pas cette obstination, et la souffrance de la disparition d’un père est encore là, à fleur de peau.
Malgré la difficulté de l’entreprise, Jean-Luc Coatalem poursuit sa quête, allant même visiter ces lieux de mémoire que sont les camps, en particulier Dora. Creusé dans la montagne, Dora abritait l’usine de fabrication des V2. Les prisonniers, qui vivaient sous terre nuit et jour, travaillaient à creuser des galeries dans des conditions inhumaines. Rares ont été les survivants.
Au-delà du travail de recherche, la beauté du roman tient à cette approche imaginée de la vie de Paol, tous ces manques que le petit fils tente de combler d’une plume vibrante et sensible. Partant de quelques photos retrouvées, il remaille les trous de l’histoire et nous offre un récit troublant.
Je me suis laissée embarquée, à la fois par l’écriture, poétique, évocatrice, et par le récit émouvant.
Un silence familial, un silence assourdissant et pesant, auquel Jean-Luc Coatalem se heurte. Qui était Paol, son grand-père? Pourquoi a-t-il été déporté? Dans ce récit, il tente de démêler les écheveaux de l'Histoire... Une histoire sombre dans laquelle son grand-père a été embarqué. C'est un magnifique roman qu'a écrit Jean-Luc Coatalem, plein d'humanité.
Ce livre n'est pas un roman mais le récit de la quête de l'auteur pour découvrir son grand-père paternel, Paol, mort en déportation.
Ce dernier, arrêté brutalement par la Gestapo en 1943, sans que sa famille n'en connaisse la véritable raison, est devenu un sujet tabou. Une chape de plomb s'est abattue sur la famille. le silence qui l'entoure intrigue son petit-fils qui décide de remonter le temps et de partir sur ses traces afin de découvrir la vérité.
Ce « voyage » ne sera pas facile car J.L. Coatalem devra affronter la réticence de son propre père, la noirceur et l'obscurité du camp de Buchenwald.
Mais arrivé au bout du parcours, c'est un homme apaisé qui verra le jour.
« J'avais murmuré à Paol, cet inconnu familier, dans ce qui fut son hiver et sa ruine, que je ne l'oubliais pas, que j'étais venu jusqu'à lui, attentif, accablé aussi, non pas pour le faire renaître mais pour lui rendre un peu de son identité et, en songeant à la légende du roi Marc'ch, que j'irais ensuite déposer sur notre montagne à nous, en Bretagne, ce caillou des galeries du mont Kohnstein. Je lui avais soufflé que, même absent, dans sa tenue de forçat, rongé par la faim et l'angoisse, vacillant sur ses jambes de héron, il était une part de nous, que ses bourreaux ne l'avaient pas entièrement piétiné puisque je savais désormais son itinéraire et son destin. »
« La part du fils » m'a beaucoup touchée.
Le non dit dans une famille... Personne ne parle du Grand Père, et il ne faut surtout pas en parler. Sujet Tabou. Pourquoi ? L'un de ses petits fils perce le mystère. Roman d'une belle facture, bien écrit. A lire.
Un beau roman sur trois générations d'hommes de la même famille, reliés par un même événement, à savoir l'arrestation sur dénonciation de Paol le grand-père de l'auteur-narrateur. Né à la fin du XIXème siècle, Paol va connaître les affres de la guerre 14/18, puis l'Indochine en tant qu'officier de réserve, et enfin la 2ème guerre Mondiale en étant mobilisé de nouveau. Une vie riche et mouvementée avec comme point d'ancrage sa Bretagne natale.
Ce livre est aussi le récit d'une quête de la part d'un petit-fils, qui part à la recherche de cet aïeul qu'il n'a jamais connu et dont son propre père, Pierre, ne semble pas encourager son fils dans ses recherches. A force de consultations de documents et d'archives, de recueil de témoignages, de visites sur le terrain, Jean-Luc Coatalem va reconstituer la vie de Paol. Cette recherche de ses origines est un thème fort de ce livre d'autant plus dans une famille où la discussion et le fait de se confier des choses n'était pas de mise.
Le roman alterne entre la reconstitution de la vie de Paol, notamment son arrestation puis sa déportation à Buchenwald, et l'intense réflexion de l'auteur sur ses impressions et ses ressentis en marchant sur les traces de son grand-père. J'ai aimé la pudeur du texte surtout concernant un thème si lourd, pour lequel nous avons déjà lu beaucoup d'autres œuvres littéraires et autres récits, souvent très beaux. L'objectif n'était de pas faire pleurer sur le sort dramatique de ce grand-père inconnu mais peut-être de montrer comme il est important de savoir d'où l'on vient, du besoin de vérité dans les familles.
Une très belle lecture !
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