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La nuit des figues

Couverture du livre « La nuit des figues » de Naema Boudoumi et Zoe Laulanie aux éditions Le Port A Jauni
Résumé:

La nuit des figues est une re´flexion sur l'exil et la folie, sur la relation de conse´quence entre la perte de sa langue d'origine, la perte de repe`res culturels et la maladie mentale. Les poe`mes oscillent entre plusieurs espaces, un dehors et un dedans : dedans, la te^te de l'homme fou, sa... Voir plus

La nuit des figues est une re´flexion sur l'exil et la folie, sur la relation de conse´quence entre la perte de sa langue d'origine, la perte de repe`res culturels et la maladie mentale. Les poe`mes oscillent entre plusieurs espaces, un dehors et un dedans : dedans, la te^te de l'homme fou, sa souffrance et les voix qu'il entend, ses dialogues avec son grand-pe`re, les bruits de la ville, les voix des passants ; dehors, l'ho^pital psychiatrique ou` il est interne´, l'avis me´dical du psychiatre qui conclue que ce patient est "selon nos crite`res habituels, maniaco-de´pressif, mais il se pourrait simplement qu'il soit alge´rien. Nous ne sommes pas anthropologues.Traitement : Haldol." Les poe`mes sont issus d'une pie`ce de the´a^tre, e´crite et mise en sce`ne par Nae´ma Boudoumi en hommage a` son pe`re, immigre´ alge´rien arrive´ en France dans les anne´es 1970, comme tant d'autres appele´s par les dispositifs migratoires franc¸ais. Nous avons e´te´ frappe´s par la puissance poe´tique de l'e´criture de Nae´ma Boudoumi et lui avons propose´ de se´lectionner certains passages de sa pie`ce qui, mis bout a` bout, constituent ce recueil de poe`mes. Sa re´flexion sur les the`mes du langage et de l'identite´, de l'importance des mots pour dire le monde, a conduit l'autrice a` e´crire certains passages de son recueil en arabe. Nous les avons conserve´s en arabe dans le texte franc¸ais. Le lecteur doit aller chercher le mot qui lui manque dans l'autre langue et balayer du regard les deux e´critures pour reconstituer l'entie`rete´ du dialogue. Une fac¸on de de´placer son regard, de perdre le lecteur comme le sont les nouveaux arrivants dans un pays dont ils ne mai^trisent pas la totalite´ de la langue, mais dont ils saisissent seulement des bribes. Une fac¸on aussi de tisser a` l'e´crit le franc¸ais et l'arabe dans un croisement signifiant. Les dessins de Zoe´ Laulanie nous ont frappe´ par leur the´a^tralite´ : leur composition aux perspectives fortes, comme une perception inte´rieure des sce`nes et des espaces. Elle s'est empare´e de la pie`ce de the´a^tre de Nae´ma Boudoumi, puis des neuf poe`mes. Elle a cherche´ en dessins la perception du monde par un homme « fou », la rue, la ville, les gens, l'inte´rieur et l'exte´rieur de son e^tre, la peur et la nuit, les re´miniscences de l'enfance dans un pre´sent d'adulte. Elle nous a propose´ des carnets de dessins entiers, des peintures sur des enveloppes, des frises et, comme pour la pie`ce de the´a^tre, nous avons choisi, taille´, agence´. Voici comment "La nuit des figues", surgie de l'amour pour un pe`re immigre´ alge´rien devenu fou, est devenue un recueil de poèmes.

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Avis (1)

  • « Je fais ce que je veux, madame, la rue est à tout le monde ! »
    C’est par ce cri de révolte que Naéma Boudoumi débute son récit parle d’exil, de folie et de souffrance psychique. Elle est partie de son propre vécu, racontant de manière imagée, la folie et les hallucinations d’un père ouvrier...
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    « Je fais ce que je veux, madame, la rue est à tout le monde ! »
    C’est par ce cri de révolte que Naéma Boudoumi débute son récit parle d’exil, de folie et de souffrance psychique. Elle est partie de son propre vécu, racontant de manière imagée, la folie et les hallucinations d’un père ouvrier qui a quitté l’Algérie pour venir en France travailler dans le bâtiment.
    « Il est né là-bas, le jour des figues ». Mais il a perdu son pays de soleil, son histoire et jusqu’à sa langue.
    « Tristesse Dépression Anxiété Agitation » diagnostiquent les médecins. Mais qu’en est-il de la perte de son pays, de l’oubli de sa langue ? Le patient dit qu’il a mangé son grand-père, celui qui lui a tout appris, une façon imagée de revenir dans le passé, dans le cocon familial.

    Le texte, incisif, percutant, peut s’interpréter différemment selon le vécu du lecteur. Mais ce sera toujours déconcertant et puissant. La souffrance de l’homme enfermé dans sa tête est émouvante.

    Le texte est présenté en français et en arabe, et il est intéressant de voir les deux alphabets et les deux langues se côtoyer.

    Les illustrations de Zoé Laulanie apportent un contrepoint puissant au récit. Avec leurs formes, leurs couleurs qui se heurtent, ils évoquent la douleur psychique et les hallucinations du père malade.

    Un petit livre singulier dont la version sonore peut être écouter sur le site de l’éditeur : www.leportajauni.fr

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