"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Je fais ce que je veux, madame, la rue est à tout le monde ! »
C’est par ce cri de révolte que Naéma Boudoumi débute son récit parle d’exil, de folie et de souffrance psychique. Elle est partie de son propre vécu, racontant de manière imagée, la folie et les hallucinations d’un père ouvrier qui a quitté l’Algérie pour venir en France travailler dans le bâtiment.
« Il est né là-bas, le jour des figues ». Mais il a perdu son pays de soleil, son histoire et jusqu’à sa langue.
« Tristesse Dépression Anxiété Agitation » diagnostiquent les médecins. Mais qu’en est-il de la perte de son pays, de l’oubli de sa langue ? Le patient dit qu’il a mangé son grand-père, celui qui lui a tout appris, une façon imagée de revenir dans le passé, dans le cocon familial.
Le texte, incisif, percutant, peut s’interpréter différemment selon le vécu du lecteur. Mais ce sera toujours déconcertant et puissant. La souffrance de l’homme enfermé dans sa tête est émouvante.
Le texte est présenté en français et en arabe, et il est intéressant de voir les deux alphabets et les deux langues se côtoyer.
Les illustrations de Zoé Laulanie apportent un contrepoint puissant au récit. Avec leurs formes, leurs couleurs qui se heurtent, ils évoquent la douleur psychique et les hallucinations du père malade.
Un petit livre singulier dont la version sonore peut être écouter sur le site de l’éditeur : www.leportajauni.fr
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