Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
«Il y a longtemps, le plus vieux d'entre les vieux du village avait expliqué qu'il avait assisté à la naissance de tout. Le village était né d'un grand malaise de la terre. La montagne s'était fendue, puis elle était tombée de tout son long dans la rivière. La rivière s'était répandue dans les champs, mais elle voulait couler en gardant toute son eau et peu à peu elle avait creusé sous la montagne qui était tombée. Le vieux avait ajouté que sur la terre et les pierres décrochées, une nuit la lune avait déposé deux ombres qui s'étaient réunies par la bouche. Et il avait plu du sang. C'est ainsi que tout avait commencé.» Roman inclassable et déroutant, La mort et le printemps évoque, à travers le regard d'un adolescent, un village perdu aux traditions étranges. La quête initiatique du jeune homme, empreinte de fantastique - écho atténué de la dictature franquiste -, se déploie en un long poème en prose baigné de lumière. À la fois exercice de fiction, conte puissant et récit personnel, ce dernier livre de Mercè Rodoreda, auquel elle consacra vingt ans de sa vie, constitue l'apogée du talent de l'autrice.
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