"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pepino - littéralement, concombre - est un jeune homme petit et désorienté. Il vit dans la Plata, à Buenos Aires, un quartier en marge. Tenant son surnom de la série Señora Maestra, qui mettait en scène une classe d'enfants dans laquelle il jouait un bègue, il est obsédé par son auteur : Santa Cruz.Un soir, alors qu'il a décidé de tuer Bochatón - un chanteur rock sur le retour - pour le faire accéder à la gloire, il rencontre une jeune femme grande et perdue : Twiggy. Schizophrène, droguée et loufoque, elle reconnaît sa solitude dans les yeux de ce garçon aux airs d'orphelin. Ils tombent amoureux. Devenus inséparables, après avoir cru croiser Santa Cruz dans la rue, ils apprennent la mort mystérieuse de Jacinta Pichimahuida, l'institutrice de la série. S'ensuivent des disparitions tragiques d'anciens acteurs, enfants stars, tombés depuis dans l'anonymat. Mais Santa Cruz est-il toujours vivant ? Qui se cache derrière Pepino, celui que personne ne reconnaît jamais ? Lucía Puenzo nous offre avec La malédiction de Jacinta un portrait au vitriol d'une Argentine cernée par la violence et la drogue. Enfants déboussolés d'avoir connu le succès trop jeunes, mère ambitieuses qui confondent leur reflet avec celui de leur progéniture, auteurs de séries à succès vaniteux. Aucun des travers de notre société du spectacle éphémère n'est épargné. Avec un humour noir et décapant, Lucía Puenzo nous propose une vision décalée et extrême d'une civilisation en perte de repères.
Pepino, un jeune homme à la dérive, veut revivre la gloire qu’il a connue lorsqu’il était acteur dans une télénovela argentine mythique.
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Obsession de la réussite, peur de la médiocrité et de l’oubli… La Malédiction de Jacinta, un roman sur la gloire aussi éblouissante qu’éphémère qui renvoie directement à la télé-réalité et aux ravages psychologiques qu’elle peut entraîner. Mais pas seulement. La télénovela en Argentine est un puissant outil de propagande ou de soft power pour diriger la population et influer sur la culture des pays récepteurs. Santa Cruz, le scénariste de Señorita Maestra, est pour Pepino ce que la télénovela est pour le peuple : un gourou de la « bonne conduite »... et un sésame pour assurer à la famille des acteurs une manne financière.
La Malédiction de Jacinta est habité de personnages hétéroclites, fragiles et sombres, souvent privés de leur libre-arbitre, qui d’un instant à l’autre semblent prêts à basculer. La force de ce roman, c’est que tout semble possible, et ce sont toutes ces possibilités qui fascinent et tiennent en haleine. Impossible de trop en dire, mais ce roman est plein de choses étonnantes et troublantes. Les non-dits laissent des zones d’ombre, et tout comme dans la « vraie vie », les questions n’ont pas toujours de réponses et tout n’est pas élucidé au moment où on referme le livre, mais l’universalité et la puissance de la gloire donnent à l’histoire sa postérité.
À l’image de l’œuvre de Lucía Puenzo, ce roman est surprenant et dérangeant, voire malsain, mais intense et spécial. Le talent de cette auteur est de capter une histoire vraie, un fait divers, pour en faire une histoire intense, presque incroyable, où la part d’irrationalité est fascinante.
L'article entier sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/la-malediction-de-jacinta-lucia-puenzo-a106838240
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