"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les massifs explosaient de couleurs et les fleurs finissaient au col des vestons. Les gens buvaient, riaient, l'air doux des beaux jours les enivrait. Ils gonflaient le torse. La guerre n'aurait pas lieu.
Juillet 1914, Paris célèbre la vie sous les pinceaux de Montparnasse. Étudiante brillante et militante socialiste, Jeanne embrasse le nouveau siècle et sa modernité.
Depuis l'attentat de Sarajevo, le conflit menace mais elle refuse d'y croire. Comment l'homme épris d'art et de sciences, plus progressiste que jamais, pourrait-il causer sa perte ?
En quelques jours, l'Histoire bascule. Tiraillée entre affections et convictions, Jeanne doit faire des choix.
Les événements vont la précipiter dans l'enfer des combats.
La confrontation d'une jeune idéaliste à l'absurdité du monde. Le souffle d'un grand roman populaire.
Roman historique de Philippe Hayat, un texte à la fois féministe, un hommage aux infirmières, une réflexion sur la société, l'horreur et les traumatismes de la première guerre mondiale, une héroïne forte et attachante. prête à tout pour affirmer ses opinions.
La plume de Philippe Hayat et juste, une confrontation entre idéalisme et politique.
"Jeanne lisait ses Cahiers, et sous sa plume, les phrases chantaient. Lorsqu'une injustice l'obsédait, il la frottait aux mots jusqu'à l'usure, alors pointaitt une lueur qui rendait le monde intelligible. Une balle en plein front, précise le capitaine, mais celle-là a frappé un poète. Elle a brûlé bibliothèque, des milliers de strophes à venir. Jeanne admirait Péguy pour son entreprise sublime de libérer l'individu, de l'augmenter. Elle l'aimait parce qu'il s'épuisait à tracer les contours d'une cité harmonieuse et parlait à son cœur."
Rentrée Littéraire 2022
Un frère et une soeur, Charles et Jeanne. Nés dans la petite bourgeoisie grâce au travail acharné de leur père qui, parti de rien, a construit une usine de châssis d’automobiles, les prospères Ets Fulbert Rougier.
Charles, le baccalauréat en poche, ne rêve que de devenir journaliste et de parcourir le monde grâce à ses reportages.
Jeanne poursuit des études brillantes à Paris malgré les réticences de son père. La jeune femme a du caractère et n’hésite pas à s’opposer à lui contrairement à Charles qui abandonne ses rêves pour obéir à la volonté paternelle de le voir reprendre l’usine plus tard.
Jeanne, à Paris, fréquente les milieux artistiques et adhère aux idées socialistes portées par Jean Jaurès.
En Juillet 1914, à quelques semaines de la déclaration de la Première Guerre Mondiale, Jeanne constate que son frère, contraint à une vie pour laquelle il n’est pas fait, est en train de sombrer dans une forme de dépression. La confrontation avec ses parents la pousse à abandonner tout contact avec eux.
Quand elle apprend que Charles a été mobilisé et qu’il a été envoyé sur le front, Jeanne décide de le retrouver coûte que coûte pour être auprès de lui.
C’est une peinture à différents niveaux que Philippe Hayat brosse avec grand talent :
celle d’une famille aisée et des relations entre ses membres
l’engagement politique de Jeanne et de l’assassinat de Jean Jaurès
l’incrédulité de certains face à la menace de guerre ( » Comment l’homme épris d’art et de sciences, plus progressiste que jamais, pourrait-il causer sa perte ? »
L’absurdité et les horreurs de cette guerre
Le tout donne un tableau complet de cette époque et un formidable roman que j’ai quasiment lu d’une traite.
Je suis mitigée sur ce livre.
L’histoire est intéressante. On est emporté par elle et se déroule sur très peu de jours avant et au tout début de la première guerre mondiale.
On suit avec plaisir la vie de Jeanne, jeune fille indépendante.
L’écriture est fluide et prenante.
Le problème est que l’on connaît la fin dès le départ et qu’après j’avais un peu moins d’intérêt à poursuivre ma lecture.
Si cette construction marche bien pour certains livres (je pense notamment au fameux « chanson douce »), là cela m’a embêté.
Mais bon livre quand même.
Paris 1914. Jeanne est en conflit avec son père. Pour ce directeur d’une usine de productions de pièces automobiles, aucune question ne se pose, son fils prendre la suite et Jeanne se mariera. Peu lui chaut les excellents résultats scolaires et les ambitions de la jeune fille, on ne déroge pas à ce qui est évident. C’est donc la rupture, premier élément d’une suite de catastrophes. L’assassinat de Jean Jaurès, que Jeanne côtoie dans les locaux de l’Humanité, puis la mobilisation et la guerre. Les destinées volent en éclat : le frère aimé de Jeanne est envoyé sur le front. Pour le retrouver, elle s’engage comme infirmière…
Philippe Hayat rend très bien compte de cette ambiance si tendue de cette année 1914, entre les revendications du peuple et la menace d’un conflit en Europe. Jaurès était partisan de la paix. La France n’est pas armée pour se lancer dans la guerre. Malgré cela, Poincarré engage le pays dans ce qui sera la Grande Boucherie.
On revit la guerre à hauteur de tranchée, les blessures atroces, les morts innombrables, les absurdités du fonctionnement militaire….
Le roman dresse ainsi le portrait d’une jeune femme aux convictions fermes, insensible au socialement correct, et prête à tout pour défendre ses opinions.
Roman féministe, planté dans un décor où cette notion n’avait pas de sens, porté par une écriture sans compromis.
Un bémol cependant, pourquoi avoir immolé le frère de Jeanne en l’affligeant d’une blessure en tout point similaire au personnage d’Au-revoir là-haut ?
367 pages Aout 2022 Calmann Lévy
Juillet 1914, la France est encore gaie et optimiste. Malgré les signes qui s’accumulent tous veulent croire que la guerre n’aura pas lieu. Parmi eux, Jeanne, jeune femme libre, féministe, militante et socialiste. Entêtée aussi. Contre l’avis de son père, elle s’est installée à Paris pour poursuivre ses études, a trouvé un poste dans les équipes du journal L’Humanité de Jean Jaurès et même s’il est difficile de se faire une place au milieu de tous ces hommes, elle est aux premières loges du combat. Elle le sera encore quand la guerre éclate finalement, engagée comme infirmière, à la recherche de son frère Charles au cœur même du conflit.
Magnifique roman que ce livre de Philippe Hayat, qui nous plonge dans les premières heures de la première guerre mondiale, dans les pas d’une héroïne terriblement attachante. L’auteur retrace avec précision l’état d’esprit de la France à l’aube d’un conflit mondial qui se révèlera particulièrement meurtrier. A travers le prisme de l’histoire de Jeanne, il nous raconte une époque où on attendait des garçons qu’ils reprennent l’affaire familiale et des filles qu’elles se marient et certainement pas qu’elles décident d’aller étudier et travailler et encore moins qu’elles aient des convictions.
Si le personnage de Jeanne est intéressant, le descriptif de ces premières semaines de conflit l’est tout autant. C’est vivant (si on peut dire s’agissant d’un conflit qui fit autant de mort), vibrant. Les personnages de soldats mis en scène et les dialogues vont indéniablement chercher dans les écrits d’un Barbusse ou d’un Genevoix.
C’est cru, violent, sombre, parfois éclaboussé d’un trait d’espoir ou de lumière mais la plupart du temps sanglant, tranchant, désespéré. Le récit éclaire sur le quotidien des soldats, pour la plupart condamnés à la mort ainsi que sur celui des équipes en charge de soigner ceux qui retournent à l’arrière blessés aussi bien physiquement que moralement.
En choisissant de faire porter son roman par une femme, Philippe Hayat donne un autre angle à la thématique de la guerre. Celui d’une femme engagée aux côtés des soldats, dans les tranchées, le courage chevillé au corps malgré les moments terribles de solitude, de doute, de terreur. Cela replace aussi très justement le rôle des femmes dans une page d’histoire qui est très souvent décrite d'un point de vue masculin et rend un bel hommage à ses “anges blancs” venus porter secours et réconfort aux blessés.
Encore une fois, après le très beau Où bat le cœur du monde, Philippe Hayat sait amener son lecteur en totale immersion dans un récit profond, réaliste, très bien construit et très prenant. Une réussite.
Ce roman est pacifiste, réaliste et bouleversant. Il m'a fait penser au mythique roman d'Erich Maria Remarque "A l'ouest rien de nouveau ". Tout comme lui, c'est un livre sur une génération de jeunes qui découvre la vie avec la guerre.
Pour mieux dénoncer toutes les horreurs de la guerre et son absurdité, @philippe_hayat nous immerge dans la vie d'une jeune femme engagée qui, pour sauver son frère, va soigner au front de jeunes soldats brisés dans l'enfer des combats
Résumé
Les massifs explosaient de couleurs et les fleurs finissaient au col des vestons. Les gens buvaient, riaient, l’air doux des beaux jours les enivrait. Ils gonflaient le torse. La guerre n’aurait pas lieu."
Juillet 1914, Paris célèbre la vie sous les pinceaux de Montparnasse. Étudiante brillante et militante socialiste, Jeanne embrasse le nouveau siècle et sa modernité.
Depuis l’attentat de Sarajevo, le conflit menace mais elle refuse d’y croire. Comment l’homme épris d’art et de sciences, plus progressiste que jamais, pourrait-il causer sa perte ?
En quelques jours, l’Histoire bascule. Tiraillée entre affections et convictions, Jeanne doit faire des choix.
Le texte est fort et brut. Les images sont dantesques et douloureuses. Les destins de toute une génération sont suspendus dans l'attente d'une fin des combats qu'une poignée de dirigeants n'envisage pas de négocier. La voix vibrante de Jeanne me fait définitivement militante pour le seul objectif humainement louable : la paix
Ce roman sensationnel nous interpelle car il est aussi terriblement contemporain. Aujourd'hui encore des jeunes qui viennent à peine de passer le bac sont enrôlés pour combattre. La guerre est une abomination que nous regardons quotidiennement sur nos écrans. Philippe Hayat rompt ici le silence en nous plongeant dans une expérience effroyable : vivre, le temps d'un roman, au sein d'une jeunesse sacrifiée. Quelle expérience ! quelle prouesse ! Quel choc émotionnel ! Quel traumatisme !
Des heures glorieuses du Quartier Latin avec ses bars animés par les militants socialistes et les artistes, au tragique théâtre de la Bataille de la Marne où périrent plus de 300.000 conscrits, l’année 1914 fut à elle seule un séisme dans la vie de la jeunesse française.
Alors que son frère Charles s’apprête à reprendre l’entreprise familiale, Jeanne Rougier, refusant la destinée que lui impose son père, quitte sa ville natale de Senonches pour venir faire des études de lettres à Paris.
Ce roman d’une incroyable densité nous parle de cette époque enflammée qui précéda la Première Guerre mondiale, avec le militantisme de l’Internationale socialiste, les premières manifestations de femmes pour leur droits civiques jusqu’à l’assassinat de Jean Jaurès, socialiste convaincu et fervent défenseur de la paix. Puis viennent, dès le lendemain de l’enterrement du grand homme, la première mobilisation, la déclaration de guerre et l’engrenage d’un conflit que la jeunesse avait rejoint avec entrain et confiance.
Jeanne d’abord étudiante à Normale Sup puis journaliste à L’humanité devient finalement infirmière de guerre, sur les traces de son frère Charles envoyé sur le front, mue par une volonté hors du commun.
Ce roman est à la fois un témoignage passionnant de ce qu’était la France à la veille de la Grande Guerre et une terrible plongée dans l’horreur des champs de bataille.
Tout y est décrit avec une justesse et un réalisme terrifiant, la ferveur du militantisme, la détresse des ouvriers orphelins de leur leader, la ferveur de la conscription, l’armement militaire, la vie au quotidien des soldats, les combats meurtriers. Philippe Hayat ne nous laisse pas une minute de répit avec ce récit poignant et puissant.
Très engagé, ce roman est un véritable plaidoyer contre la guerre et j’y ai retrouvé avec un immense plaisir, le regard profondément humain de l’auteur du très beau Où bat le cœur du monde.
Le son du canon et les cris des blessés, l’odeur du sang et de la poudre, les paysages dévastés et jonchés de morts, résonneront longtemps en moi et je ne suis pas prête d’oublier cette histoire qui témoigne d’un des conflits les plus meurtriers de notre Histoire.
Merci à Cultura et aux éditions Calmann Levy pour ce roman de la rentrée littéraire 2022.
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