"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le premier appel est de son père. Inquiétant. Sa mère va mal. Elle porte des accusations délirantes. Il a dû la faire interner. Et Daniel, qui imaginait ses parents profiter de leur retraite dans une charmante ferme suédoise, voit son monde basculer.
Puis un appel de sa mère. Non, elle n'est pas folle. Son père lui ment. Il a voulu la faire enfermer, mais les médecins l'ont laissée sortir. Elle a les preuves de ce qu'elle avance.
Deux histoires. Deux vérités. Qui croire ? Jusqu'où Daniel sera-t-il prêt à aller pour lever le voile ? Au risque de découvrir des secrets plus terribles encore...
Le dernier roman en date de Tom Rob Smith n'a vraiment rien à voir avec ses trois précédents, il est énormément plus intimiste et dans un genre totalement différent.
La ferme aborde un sujet qui est très personnel à l'auteur: l'internement de sa maman à cause d'un état psychotique violent.
Près de 300 pages de doutes, de paranoïa, de brouillard.
De l'angoisse du début jusqu'à la fin. Un thriller psychologique pesant et noir.
Parce que si l'histoire racontée par la maman de Daniel semble cohérente, argumentée et plausible, il en existe une autre tout aussi recevable, celle de son père.
Et Daniel est un peu perdu entre les deux. Sa maman a changé, certes, mais il culpabilise de n'avoir rien vu venir, la conspiration dont elle semble victime ou la perturbation de son état mental.
C'est que Daniel avait accueilli le retour de sa mère sur sa terre natale avec une certaine joie et délivrance: à cause de son éloignement géographique, Daniel ne se sentait plus obligé de révéler son homosexualité. Les liens familiaux pourtant étroits se sont distendus mais maintenant, il doit démêler le vrai du faux d'une manière pragmatique, en prenant de la distance avec ses sentiments.
C'est un récit noir, tout en délicatesse et pudeur qui met en exergue toute la difficulté pour un enfant de devoir prendre en charge un de ses parents, de voir en lui un individu à part entière et plus seulement sa qualité de mère ou de père.
C'est une histoire profondément humaine et douloureuse sur l'éloignement, la solitude, les secrets de famille... sur l'amour également, un moteur de vie, de courage ou de folie...
Car ce roman flirte avec la folie insidieuse, les désordres mentaux, les mécanismes psychologiques de défense, les éléments déclencheurs de psychose. Mais nous ne sommes pourtant pas dans l'analyse psychiatrique, nous sommes dans la famille avec un de ses piliers qui perd pied.
Si le drame humain que vit cette famille m'a captivé du début à la fin, il a été amplifié par une magnifique description d'un petit coin de Suède, un peu sauvage et dur, qui se prête remarquablement à la paranoïa d'ambiance.
Ce roman m'a beaucoup émue, tant pour le face à face mère-fils, l'impuissance du père à aider son épouse, que pour la détresse de la maman qui se sent isolée, seule contre tous.
Je suis maintenant curieuse de lire le prochain roman de Tom Rob Smith parce qu'avec quatre bouquins, c'est carton plein!
Tom Rob Smith s’est servi d’un épisode douloureux de son histoire familiale pour écrire « La Ferme », un roman très différent de sa trilogie « soviétique », beaucoup plus psychologique (pour ne pas dire psychiatrique) et bien plus dérangeante encore que les aventures de l’ex de KGB Léo Demidov. Mark reçoit un jour un coup de téléphone affolé de son père lui apprenant que sa mère est devenue psychotique et paranoïaque et qu’il a du la faire interner. Lui qui pensait que ses parents avaient pris une retraite paisible dans la campagne suédoise ne comprends pas ce qui a bien pu arriver à cette mère aimante et équilibrée qu’il a toujours connu. A peine cette nouvelle digérée, sa mère l’appelle pour lui dire qu’on l’a laissé sortir, qu’elle arrive à Londres par le premier avion et qu’elle des preuves que son père l’a fait interner car elle a découvert des horreurs le concernant. Elle dit qu’elle a des preuves matérielles, et que son père est un menteur et un manipulateur. Voilà Mark coincé entre deux versions inconciliables, et l’amour qu’il porte à l’un et à l’autre va forcément le déchirer, quelle que soit la vérité. Le roman est en deux parties, les deux premiers tiers étant le long et détaillé récit de la mère de Mark, les preuves qu’elles lui exposent et la paranoïa qui transpire de chaque mot de son récit. Ce récit, justement, il est cohérent, il est construit, il relate des faits à la fois incroyables mais crédibles. Le dernier tiers consiste en la propre enquête de Mark en Suède, essayant de démêler le vrai du faux et découvrant une vérité indicible, et pourtant tellement et cruellement banale. Je me suis laissé surprendre par le dénouement, comme prévu je me suis laissé embarquer par le récit de la mère, et je me suis laissé embarquée par les derniers chapitres, qui assemblent comme un puzzle les pièces de l’intrigue. C’est très bien écrit, l’intérêt ne faiblit pas, les chapitres sont soit courts, soit très courts, soit assez longs, c’est un peu étrange comme construction mais ça se défend : les chapitres courts sont présent au début, lorsque la mère expose les faits avec une certaine fébrilité, c’est cohérent comme construction. Il y a beaucoup d’aspects intéressants dans « La Ferme », surtout d’un point de vue psychologique et même psychiatrique : la schizophrénie, la paranoïa, mais aussi le déni, on explore tour à tour tous les aspects d’une psyché (peut-être !) défaillante, c’est assez angoissant même… Bref, « La Ferme » est un thriller très cérébral, sans suspens autre que le suspens psychologique, sans glauque, sans politique, sans criminel torturé et sanguinaire, mais il est très efficace car bien plus crédible.
Je ne connaissais pas cet auteur britannique, vivant à Londres et ayant écrit une trilogie auparavant.
Dans ce livre il s'attaque à un épisode de sa vie sous forme de thriller.
En effet un jour il reçoit un coup de fil de son père qui lui dit qu'il a fait interner sa femme.
Le fils, Daniel, qui s'est éloigné de ses parents, car il leur cache son homosexualité, les croyaient heureux en Suède, pays de sa mère, où ils devaient couler une retraite paisible et heureuse.
Mais le ciel lui tombe sur la tête lorsque sa mère débarque à Londres avec une histoire pour le moins surprenante et inquiétante.
Paranoïa ou autre chose? Comment savoir, le fils est-il prêt à en savoir plus sur ses parents ?
Comme nous tous, à l'âge adulte, la vie nous éloigne de ceux qui nous ont élevé et lorsque nous partagions leur toit, c'étaient nos parents et non un homme et une femme...
Le style est efficace, la tension monte, le texte est compulsif et angoissant à souhait.
L'auteur réussit son pari de transposer un épisode douloureux de sa vie .
Il investigue pour découvrir la vérité, il nous montre un paysage suédois noir et froid, un personnage lui aussi.
Peu à peu, nous retrouvons un fils qui veut sauver sa mère, et l'adulte redevient l'enfant de ses parents,les vrais un homme, une femme.
J'ai beaucoup aimé cette histoire, et j'ai envie de lire la trilogie qu'il a écrite auparavant.
Quand ses parents, Chris et Tilde, décident de vendre leur pépinière pour s'installer en Suède dans une vieille ferme à retaper, Daniel n'a aucun doute sur le succès de leur entreprise. Ses parents forment un couple soudé, ils connaissent la nature, sauront subvenir à leurs besoins grâce à leurs propres cultures et puis Tilde parle parfaitement le suédois puisqu'elle a grandi dans ce pays, même si elle l'a quitté à 16 ans à peine, sans plus jamais revoir sa famille. Fort de la certitude que ses parents vivaient une retraite paisible et heureuse, Daniel a sans cesse reporté sa visite chez eux, se trouvant des excuses pour éviter de leur présenter Mark, l'homme qui partage sa vie et dont ils ignorent l'existence. Sa surprise est donc totale quand, quelques mois après leur départ, son père l'appelle pour lui annoncer que sa mère, victime d'une crise psychotique, vient d'être internée en hôpital psychiatrique. Peu de temps après, c'est Tilde qui l'appelle : Chris a menti, il complote contre elle, elle n'est pas folle, elle sait des choses, il veut la faire taire, elle s'envole pour Londres afin de tout lui raconter.
''Tu préfères ta maman ou ton papa ?'', voilà une question stupide que l'on pose parfois aux enfants et à laquelle ils ont le plus grand mal à répondre...Et d'ailleurs c'est aussi vrai à l'âge adulte. Daniel aime ses parents, les deux, même s'il s'est toujours senti plus proche de sa mère. C'est elle qui s'est occupée de son éducation, c'est elle qui lui lisait les légendes suédoises, le soir dans son lit. Et sa mère n'a jamais été folle ! Alors doit-il la croire quand elle accuse son père des pires vices, quand elle se dit au cœur d'une terrible machination ? Le voilà obligé de faire un choix déchirant. Au fil des révélations de sa mère, des vérités se font jour et il se rend compte, qu'au fond, il connaît bien peu ses parents qui ont toujours tenté de le préserver.
Au rythme d'un suspens qui monte crescendo, on s'interroge sur la nature du crime commis par le père et ses amis suédois, sur la santé mentale de la mère, la frontière étant si mince entre raison et déraison. Complot véritable ou crise de paranoïa ? Il faudra lire jusqu'au bout cette histoire d'autant plus terrible que Tom ROB SMITH, pour l'écrire, s'est inspirée de sa propre mère.
Entre traditions nordiques, relations familiales et folie humaine, un bon thriller psychologique qui sait tenir en haleine et pose la question de la fragilité du psychisme humain.
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