Une écriture poétique et élégante pour ce récit mêlant actualité et anticipation
La Belle est la Bête est le récit d'une quête et l'histoire d'une femme. Un jour de grand soleil, la princesse Leïla est défigurée à l'acide par un inconnu, un jeune homme ayant fréquenté les factions extrémistes aux confins des terres gardées par le sultan. Ce dernier met tout en oeuvre pour sauver sa jeune fille et rassurer son peuple, qui se lance tout entier à la recherche de celui qui est rapidement qualifié de terroriste. Le royaume entier tremble devant la violence de cette attaque. Pourtant, la princesse Leïla se relève. Dès lors, elle décide de continuer à honorer les nombreux bals du royaume de sa présence. Chaque danse est l'occasion de faire fleurir sur ce visage encore non apprivoisé des masques toujours plus somptueux, chaque fois plus grandioses. Autant de couleurs pour se composer une nouvelle identité... De palais en déserts, ce conte pour adultes mêle la politique à l'amour. Le terrorisme s'insinue dans un univers chatoyant, la réalité la plus cruelle côtoie un réalisme magique. Un conte moderne aux accents orientaux, où les femmes sont fortes et les royaumes imparfaits, où les monstres sont humains et où les hommes vont de valse en déchirure, dans une quête éperdue de beauté, de libertés et de sens.
Une écriture poétique et élégante pour ce récit mêlant actualité et anticipation
J'ai lu ce livre il y a déjà quelques mois et je m’aperçois que je n'ai pas toujours pas rédigé mon avis. Pourquoi ? Mystère ! Et surtout dommage ! Parce que ce roman je l'ai apprécié, je l'ai même adoré dans sa première moitié. J'ai trouvé qu'il y avait un petit coup de mou vers le milieu mais il regorge de qualités par ailleurs.
C'est un conte résolument féministe qui nous embarque dans un royaume imaginaire, à une époque indéterminée. On pourrait se croire dans les Milles et Une Nuits sauf qu'une princesse - personnage principal du roman - vient d'être défigurée à l’acide dans la rue par un homme. On se dit alors que l'intrigue est bien ancrée dans notre contemporanéité. Au final peu importe la géographie et le siècle, "La Belle est la Bête" est une histoire de femmes.
L'autrice aborde de façon très originale les violences faites aux femmes et nous embarque dans le parcours de résilience de la princesse agressée. Un long cheminement qui se fond dans la poésie et la grâce de l'écriture.
Leila, princesse d’un royaume imaginaire, vient d’être défigurée à l’acide par un jeune homme partisan de factions extrémistes.
Alors que sa famille veille la jeune femme plongée dans un coma artificiel à l’hôpital, tout est immédiatement mis en œuvre pour trouver le coupable et le punir.
Leila va peu à peu se remettre de cet acte terrible qui la transforme à jamais. La belle princesse doit trouver une autre façon d’exister. Mais qui oserait aimer une femme comme elle. Qui désormais saura lui parler, l’apprécier pour ce qu’elle est sans se laisser parasiter par ce nouveau visage qui la transforme aussi cruellement.
Leïla va de reconstruire en adoptant et en créant les masques derrière lesquels elle pourra à nouveau appréhender cette vie qu’elle ne s’autorise pas encore.
Dans ce tranquille royaume où le sultan a toujours prôné la sérénité et la confiance, le terrorisme vient d’entrer en jeu, au plus grand désarroi des gouvernants et du peuple.
lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/08/31/la-belle-est-la-bete-floriane-joseph/
Vous aimez les êtres solaires ? Alors vous allez adorer ce conte autour d’un personnage haut en couleurs : Leïla.
Il était une fois (expression classique mais qui fait toujours son effet) un royaume au parfum d’Orient entouré de montagnes et où brûlait un sable chaud dans un désert d’immensité. Un sultan dirigeait le pays avec l’aide de son fidèle vizir, Wizram, un cavalier d’or autrefois cavalier noir dans toute la haute noblesse de la fonction. Le sultan avait eu le chagrin de perdre son épouse et en chérissait encore plus ses cinq filles, dont Leïla. Toutes belles, Leïla impressionnait par sa chevelure noire, son regard adamantin et son visage de camé aux traits parfaits. Un jour, malgré toute l’attention que lui portaient les cavaliers d’or, elle fut attaquée par un fanatique, la défigurant à l’acide. Souffrant le martyre, elle resta hospitalisée loin de tout regard hormis sa proche famille. Quand elle fut revenue dans le monde des vivants, le plus dur restait à faire : se regarder dans une glace.
Après le choc, le désespoir, la tentation du suicide, Leïla relève la tête et décide de mener un combat contre la bête qu’elle est devenue. Pour ensuite, l’adopter après un long chemin de détermination, de résilience où un jaillissement de trésors ingénieux va l’aider à franchir un cap qui paraissait chimérique.
Quel regard réaliste porte la très jeune autrice Floriane Joseph sur ce monde de violence, d’intolérance et où l’apparence physique est un passeport de réussite pour les femmes ! Mais grâce à sa fluorescence verbale, elle sabre tout avec une plume qui éparpille les convenances et qui se met presque à genoux pour implorer plus de clémence envers les faibles, plus de fraternité envers les peuples, plus de spiritualité envers les êtres tout les hissant au-delà des religions. Le fanatisme est une barbarie, la bienveillance un sauf-conduit. Sans être une copie de François de Callières, le sultan est néanmoins un fin diplomate et nul doute que si l’histoire continuait il aurait peut-être une recette pour enfin négocier avec art avec les barbares, écoutant avec sagesse mais se refusant à se soumettre à l’impossible.
Par des arabesques de métaphores, l’autrice explore tous les méfaits du monde pour les porter vers une autre dimension plus lumineuse, comme si les ombres parcourant les ténèbres des âmes étaient une motivation pour faire scintiller encore davantage l'autre bon reflet qui relèvent leur force. Que de vaillance et de sensualité dans ce personnage de Leïla : meurtrie, humiliée, martyrisée, brisée mais libérée progressivement de tout par sa ténacité à aller au-delà des sempiternelles conventions et des menaces. Oui, elle continuera à danser, oui elle portera momentanément un masque pour augmenter le mystère qui l’entoure, oui elle va continuer à faire vivre son corps ; malgré son visage brisé, son corps de femme est intacte et le besoin de vibrer sous les caresses des hommes sera l’une de ses motivations pour un jour redevenir telle qu’elle était et même en mieux : un visage hachuré mais où jaillira un esprit renforcé et solidaire. Solidarité envers toutes ces femmes blessées, chassées, torturées ou tout simplement nées avec un physique disgracieux mais qui ont toute la grâce pour aimer et construire un destin. L’exil forcé de son esthétique va la porter vers les autres exilés de la terre, notamment avec la rencontre d’une autre princesse à la beau d’ébène, Nakia. Une amitié se forme pour mieux affronter l’intransigeance inhumaine qui coule dans les veines de ceux qui ne savant pas aimer.
Et puis, il y a Asmar, étudiant dans les arts plastiques, aussi énigmatique qu’empathique. Il est le portrait du prince charmant en version moderne, en gardant le mieux des contes d’antan une fois déshabillé des carcans trop chargés de naphtaline. Prévenant, patient mais sans cette masculinité exacerbée, il est le double de Leïla, pour le meilleur et pour l’amour. Des nombreux amants passés, il n’en restera qu’un pour qu’un visage retrouve le sourire sous les cieux des plus ardentes fièvres qui font briller les étoiles.
Blog Le domaine de Squirelito => https://squirelito.blogspot.com/2021/06/une-noisette-un-livre-la-belle-est-la.html
La peau dorée, les cheveux noirs de jais et un masque étincelant pour camoufler ce qu’il a fait. Sous cet artifice fabriqué à la main, les tissus se perdent en racines minuscules, cendres de l’attaque à l’acide qu’a subi Leïla, princesse d’un royaume où les fruits se sucrent au soleil. Dans le palais, elle est entourée de ses sœurs et de sa nourrice, une armée qui la voit mais ne la dévisage pas. En dehors de cette enceinte bienveillante, elle camoufle son nouveau visage, sous des masques extravagants. Dans les bals, où elle les exhibe, elle avance tête haute, devant une foule endimanchée qui espère se pâmer d’effroi à la vue de cette peau abîmée. Un jeu, qui la fait sourire jusqu’aux oreilles, façon Gwynplaine. Un temps de répit, avant que la partie s’arrête.
J’ai adoré l’univers luxuriant, le personnage de Leïla, auquel on s’attache, malgré la distance qu’impose la princesse. J’aurais aimé la voir s’émanciper encore plus des hommes qui l’entourent. L’idée de conte pour adultes m’a plu aussi, c’est assez peu vu. Petit bémol au niveau du rythme, sur certains passages j’aurais aimé que ça aille plus vite, sur d’autres plus lentement. Bravo à @florianejoseph pour ce premier roman original !
La Belle est la Bête est une superbe surprise, reçue dans le cadre du cercle livresque. Dans ce roman, Leïla, la très belle fille du sultan, subie l’attaque d’un terroriste qui lui jette de l’acide au visage, la défigurant, au propre comme au figuré. Devant cette violence, le royaume tremble, tandis que le monde de la princesse s’écroule, et que le sultan tente, par tous les moyens, de sauver sa fille et son royaume.
Ce conte moderne, porté par une écriture très poétique, raconte la quête de la véritable beauté. J’ai apprécié de suivre les errances de la princesse Leïla, dans sa quête pour se reconstruire, réapprendre à vivre avec son nouveau visage… mais, surtout apprendre à s’aimer de nouveau. Qu’est-ce que la beauté au fond ? Des traits réguliers, un mystère, l’âme ? Ou est-ce une vision de soi-même que l’on projette dans le regard des autres ? De même, qu’est-ce qu’un monstre ?
Au travers de la reconstruction de la princesse, c’est finalement tout un royaume qui doit apprendre à cicatriser après avoir été confronté à la violence gratuite d’un terroriste. Les personnages secondaires ont tous leur personnalité propre et, comme Leïla, se cherchent, explorant leur complexité et leurs désirs, et essayant de trouver la liberté.
L’ambiance orientale, les paysages chatoyants de couleurs et de magie, rappellent les contes des Mille et une nuits, tout en étant résolument moderne et ancrés dans la violence de notre monde actuel.
Belle idée que de revisiter un conte à la lumière du présent, de l’actualité, un récit qui s’inscrit singulièrement dans la multitude de titres qui voient le jour à chaque rentrée littéraire.
D’emblée je me replonge dans les contes des mille et une nuits. Pas de mauvais génie, d’ogre ou de méchant loup mais un jeune homme venu d’une autre contrée qui défigure un jour la princesse Leila.
Leila vit avec ses sœurs et son père dans un merveilleux palais, baigné par la sérénité. Le sultan est monarque éclairé, il règle sur son royaume avec vigilance et bienveillance.
La vie de Leila bascule le jour où ce jeune homme inconnu gagné par des idées extrémistes, venant d’une contrée lointaine, commet l’irréparable.
Leila survit, entourée des siens, à jamais défigurée, bouleversée. Elle doit faire face à la bête qu’elle est devenue en découvrant son nouveau visage effrayant. Elle se cloitre dans les appartements des princesses, songe même à quitter ce monde.
Et pourtant, envers et contre tout, un beau jour elle décide de confectionner des masques et de ravissantes robes et se rend, le soir venu, dans les bals donnés ici et là au sein du royaume. Auréolée de mystère, courtisée, aimant le soir venu dans la pénombre de jeunes amants sans que jamais elle ne dévoile son visage la vie de Leila semble pourtant, une nuit, prendre un autre tournant au détour du musée du Palais et d’une rencontre inattendue.
Leila trouvera-t-elle la paix ? Parviendra-t-elle à accepter et à se réapproprier son visage pour enfin vivre au grand jour ?
Dans un monde d’illusions où la beauté et l’apparence sont reines comment s’assumer et se faire accepter avec ses différences, voire un visage effrayant ?
J’ai beaucoup aimé cette lecture étrange et contemporaine, à l’écriture fluide, très poétique, qui aborde tellement de sujets, la politique, le rôle de la presse, la résilience, l’art.
Une mention particulière à Iago, le fou du roi, philosophe à ses heures, observateur lucide et avisé de ses semblables.
Et surtout chapeau à Floriane Joseph qui, à vingt-quatre ans, signe un premier roman envoûtant, fantastique et contemporain, aux confins du réel et du conte.
La Princesse Leïla a été défigurée à l’acide par un inconnu. Âgée de vingt ans, elle est la troisième fille du Sultan de Galahazul. L’Émir demande à Wizram, son Grand Vizir, de partir à la poursuite du coupable, épaulé par ses cavaliers noirs. Afin que celui-ci soit puni comme il le mérite ! Tout le peuple du royaume est sous le choc d’un acte aussi barbare …
Naya, la plus jeune fille du Sultan (qui en a cinq) est terriblement effrayée. « La boule dans sa gorge faisait à présent la taille de la lune » (c’est joliment dit, non ?…) Kiara est l’ainée des soeurs : elle a vingt-quatre ans. Jasmine, la plus proche d’elle en a vingt-trois. Reshma, âgée de quatorze ans est l’avant-dernière fille du Sultan. Naya enfin, la benjamine, en a douze. Morgane, la nourrice, prend soin de toute la sororité, particulièrement des deux plus jeunes. Un cavalier d’or accompagne les Princesses à chaque sortie hors du Palais … Voilà, le décor est planté !
Le coupable s’appelle Ali. Il a vingt et un ans et a fort probablement fréquenté des extrémistes sur les terres des « royaumes barbares » … Tout d’abord désespérée par son aspect, la Princesse Leïla décide de reprendre sa vie en main. Elle va porter de somptueux masques, pour cacher son infortune, lors des bals … Je n’en dévoilerai pas plus, sous peine de gâter le plaisir indéniable que procure cette divine lecture !
Entre conte de fée oriental et légende des Mille et Une Nuits, ce récit – à la fois très moderne et fantastique – mêlant l’actualité et l’anticipation, est une pure merveille ! Construite en trois tableaux, l’intrigue est autant fabuleuse que brillante. Style affirmé, écriture mature, élégante et poétique : c’est un enchantement. ÉNORME coup de coeur pour ce délicieux roman !
Notez bien ce nom : Floriane Joseph. C’est celui d’une primo-écrivaine âgée de vingt-quatre ans, dont on entendra indubitablement parler dans le monde de la littérature – et ce dans un avenir proche – je vous le prédis !
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