Des conseils de lecture pour faire le plein de découvertes
Je viens de naître. J'ai mille ans.
Amal est née au milieu de nulle part, dans un village d'orpailleurs et de contrebandiers au nord du Soudan, à deux pas de rien, dans la Maison rose, tout à la fois bordel et prison, habitée par des femmes magnifiques. Dont sa mère, splendide candace, majestueuse et protectrice.
L'exil comme seule issue, mère et fille quittent leur village, et se lancent dans un voyage peuplé de rencontres, d'amis, de dangers et de prédateurs. De rires et de pleurs. La Méditerranée puis l'Europe en ligne de mire. Le désert, ses nomades et ses guerriers, en mirage. Et, du haut de ses mille ans, Amal, avec sa naïveté de nouveau-né et sa sagesse de migrante, s'efforce de trouver une morale à l'absurde et au tragique, à chaque soubresaut de sa très jeune vie.
Jean-Marie Quéméner a vécu quatre ans au Soudan où il a rencontré les femmes et les hommes dont il s'est inspiré. Il tresse le portrait d'une errance, et donne un visage aux migrants. Bouleversant d'humanité, J'ai mille ans... retrace leur histoire et fait d'Amal un symbole des reines africaines de légende.
Des conseils de lecture pour faire le plein de découvertes
j’ai été intéressé par Amal et sa mère jusqu’au milieu du roman. Après, j’ai trouvé qu’il patinait de plus en plus, que les personnages étaient moins intéressants.
Je l’ai fini en avance rapide et la fin est un peu rapide, justement.
Le style est particulier, pas déplaisant au début, et puis trop de détails inutiles ont eu raison de ma patience.
J’ai aimé Assim, jeune mécanicien doué, qui accompagne le voyage de la mère et de la fille, les sauvant de situations délicates te leur permettant une place privilégiée dans le camp.
J’ai été étonnée par les amies qui renoncent finalement à l’exil.
Le bébé sur la couverture a un tel regard, mais le roman a fini par me perdre dans les sables du désert soudanais.
https://www.alexmotamots.fr/tombes-des-mains-1/
Puissant ✨
Si petite et pourtant, elle a déjà vécu tant de choses.
Tellement d’événements terribles.
On suit l’histoire à travers ses yeux et son innocence.
Si elle fait preuve d’une certaine innocence,
on sent une grande maturité tout de même.
C’est une histoire qui prend au tripes.
Une mère qui fera tout pour que sa fille ne vive pas ce qu’elle a vécu.
Jusqu’au bout, l’espoir nous tient.
Un livre où règne une grande tension.
J’ai été très touché par la fin.
Un livre à lire !
Il est des livres qui vous retournent le cœur, qui vous font ressentir des centaines d’émotions, qui vous émeuvent, qui vous prennent aux tripes. « J’ai mille ans … » de Jean-Marie Quéméner est de ceux-là pour moi. Il est un des livres que j’ai lus cette année qui m’a le plus marquée et je pourrais même dire de ces dernières années.
Portée par la voix de Amal, née au milieu de nulle part, au fin fond de l’Afrique, au Nord du Soudan, c’est l’histoire de cet enfant et de sa mère, dans un désert de poussières, où le seul espoir est de quitter ce lieu pour tenter sa chance ailleurs. Sa mère, prostituée dans un bordel fréquenté par les locaux et des expatriés, souhaite un avenir meilleur pour sa fille. C’est pour cela qu’elle entreprend le périlleux voyage pour quitter la misère vers l’Europe, via la mer Méditerranée qui a déjà englouti tant de migrants…
Ce magnifique hommage écrit par Jean-Marie Quéméner est rempli de poésie malgré la dureté du propos. Offrant un visage à ces oubliés pour qui l’Europe ressemble à un Eldorado et qui tentent de la rejoindre au péril de leur vie, cette histoire pourrait être celle de milliers d’entre eux.
J’ai trouvé la plume fluide et magnifique. Comment ne pas s’attacher à ce bébé et à cette mère qui souhaitent « seulement » vivre ? La galerie de portraits qui entoure le récit offre un florilège de personnages, pour certains ô combien attachants et captivants tandis que d’autres exécrables et profitant de la misère humaine.
Je n’ai absolument rien à reprocher à ce livre ou à vainement tenter de trouver l’un ou l’autre grief. Sans forcément le vouloir, ce roman mène à la réflexion, à ce qui est vraiment fait contre les dangers de l’eau mais aussi ces passeurs pour qui une vie humaine n’est qu’une somme d’argent.
Même si j’étais déjà bouleversée par les migrants des quatre coins du globe, dorénavant, je ne regarderai plus de la même façon ces mers et océans qui submergent bien des espoirs en quête simplement de liberté.
Merci Jean-Marie Quéméner pour ce livre fabuleux et pour avoir offert votre plume à ces multiples voix oubliées.
C'est Amal qui raconte cette histoire, ce terrible voyage : "Je viens de naître. J'ai mille ans.[...] Je n'ouvre pas encore les yeux, mais je ferme déjà mon cœur. La poudre aurifère cristallise les sentiments. L'âge d'or est de fer et de pierre. Rien de très nouveau, seulement la très ancienne alchimie humaine : une pincée de misère, une pleine poignée d'hommes et le goutte-à-goutte de la solitude transforment les lingots jaunes en plomb et l'homme en animal. Je sais. J'ai mille ans." (p.9/11)
La première chose qui me frappe dans ce roman c'est la langue dont use JM Quéméner : très belle, poétique, descriptive, qui sait s'attarder sur ce qu'il y a de beau dans les paysages, les personnes pour contrebalancer le sordide, l'inhumain, le violent. Certaines phrases résonnent comme des adages, des aphorismes : "J'ai mille ans et j'ai vu des milliers d'amulettes, il y a celles qui vous protègent et celles qui avivent le souvenir. Les deuxièmes sont bien plus efficaces que les premières. Et bien plus dangereuses pour ceux qui s'en servent, puisqu'elles vous font courir à reculons vers le passé." (p.137)
Et dans toute cette beauté, il y a Amal et sa mère et quelques belles rencontres. Amal avec ses mille ans sait les risques et comprend que des hommes et des femmes les prennent, qui aspirent à une vie meilleure, à la liberté, à fuir les violences, la torture, les humiliations, la guerre et qui espèrent beaucoup de l'Europe et qui ne savent pas vraiment que nous ne les accueillerons pas décemment. JM Quéméner décrit le parcours de tous ceux qui quittent leur pays pour continuer à vivre, pour se mettre à l'abri. L'exil est une décision difficile à prendre et personne ne le choisit à la légère.
C'est un roman puissant et fort, qui par tant de beauté et d'humanité fait monter les larmes et la honte d'être dans un pays qui malgré son histoire, ne sait ni ne veut accueillir ceux qui fuient l'horreur. Amal et sa mère sublimées par la superbe écriture de l'auteur, sont tellement belles, fortes et dignes que l'on resterait bien plus longtemps avec elles. J'ai été totalement emporté, subjugué par ce roman, qui tord le cou aux théories fumeuses des imbéciles qui osent prétendre que ceux qui quittent leur pays le font par confort. Nul n'est capable de supporter tout ce que décrit JM Quéméner par envie de confort, c'est déjà insupportable pour la survie. Les réfugiés qui bravent autant de dangers devraient avoir toute notre admiration, notre empathie et notre aide plutôt que le mépris et l'indifférence.
Amal est née dans la Maison rose, un bordel-prison fréquenté par des orpailleurs et des archéologues français, quelque part au Nord du Soudan. Peu de temps après sa naissance, sa mère trouve la force de fuir. le roman raconte leur parcours de migrantes vers la France via la Méditerranée, avec de nombreuses épreuves à surmonter parsemées de nombreuses rencontres, hostiles ou bienveillantes, entre camps de réfugiés, milices et passeurs dans un contexte de guerre civile.
« Je viens de naître.
J'ai mille ans.
L'air étouffe, la moiteur comprime. J'apprends à respirer, bien sûr, à ouvrir et fermer les mains aussi. Je sais que les bébés s'agrippent à n'importe quoi pour tenter de rattraper leur confort amniotique et foetal.
J'ai mille ans et il manque encore.
Je suis née dans une maison entourée de murs aux fleurs naïves sculptées sur une façade pastel, un héritage païen, nubien, au pays arabe des hommes noirs. Quelques briques mal ajustées ont perdu leur enduit et font bayer la maçonnerie aux corneilles.
Beit warde, la « Maison rose », se trouve en bas de la colline. Plus haut, c'est Karkar. Un nom de rocailles pour un rêve déchu. »
Plutôt que d'opter pour un récit classiquement journalistique sur un sujet d'actualité, Jean-Marie Quéméner propose de façon surprenante un récit proche du conte, ce qui n'empêche pas d'accéder à une vérité sur le drame des migrants. C'est le bébé Amal, à peine née, qui est la narratrice, et elle nous annonce qu'elle a mille ans.
Ce procédé peut sembler casse-gueule au possible – j'étais un peu sceptique au départ - mais cela fonctionne complètement car l'auteur trouve le ton juste, Amal s'exprimant avec la légèreté et la naïveté de l'enfance tout en ayant la lucidité et la sagesse du millénaire qu'elle a déjà vécu. La phrase « J'ai mille ans » scande la quinzaine de chapitres aux titres courts épurés ( « Le puits », « Le chameau », « les étoiles » etc ) pour apporter de la profondeur philosophique au drame qui se joue pour ces deux migrantes et leurs compagnons d'infortune.
Oui définitivement, le ton est juste, sobre et poétique. On sent toute la sincérité de l'auteur, ex-correspondant de guerre qui a vécu quatre ans au Soudan, toute sa compassion sans pour autant en faire un livre de détresse au moralisme culpabilisateur qui surferait de façon putassière sur la tragédie des migrants. Les personnages existent par eux-mêmes, principaux comme secondaires ( magnifiques personnages de Soraya la prostituée et d'Arafa la tchadienne ) et ne réduisent pas à leur misère.
Et c'est cette partition jamais surjouée qui fait naitre l'émotion et bouleverse lors de nombreuses scènes, notamment sur les derniers chapitres.
Quittant le récit historique, Jean-Marie Quéméner revient à l'actualité avec ce roman, mi-fable, mi-récit, qui par la voix d'un espoir vieux de mille ans raconte le chemin qu'empruntent ceux dont leur pays d'origine est devenu à fuir.
À l'orée du Soudan et de l'Egypte, près d'un village d'orpailleurs interdits aux femmes, dans une cabane de prostituées, naît une fille qui sera la narratrice de ce récit d'exil. Sa mère choisit de l'appeler Amal qui signifie espoir. Aucun avenir pourtant pour ce bébé et sa mère dans ce lieu où la vie appartient à celui qui les possède.
Cet endroit de nulle part est trop éloigné de l'Europe et pourtant, son mirage attire. Car, ce sera toujours mieux de vivre chichement que de mourir ici. Toujours mieux de ne pas avoir d'avenir plutôt que de mourir là où on vit sans vie !
Tout dans ce bébé conclut à sa filiation avec un français, qui à l'annonce de la nouvelle s'est enfui, plus loin que son ombre ! Alors, l'exil sera leur avenir en compagnie d'Assim, aux doigts d'or, aussi homme des hommes.
C'est ce voyage, depuis mille ans réalisé, que raconte Jean-Marie Quéméner, ancien journaliste reporter, spécialiste de la Syrie. À travers le désert, une oasis, un camp de l'attente, on suit cette mère et son enfant, au coeur de la Libye, au contact du meilleur comme du pire où l'argent achète un espoir de liberté vers l'Europe fantasmée.
Avec ce leitmotiv, “J'ai mille ans”, Jean-Marie Quéméner ne raconte pas uniquement par la voix de l'enfant, l'histoire de cette mère dans le périple de l'exil mais ouvre son récit à l'espérance. À partir du récit des dangers traversés, de la peur omniprésente, de la traversée de la Méditerranée et de la misère poisseuse, ce roman est un hommage aux hommes et aux femmes qu'on tente d'oublier.
Les phrases sont courtes, hachées, sèches de verbes pour mieux exprimer l'urgence de ne pas mourir dans l'instant et l'envie de respirer, encore une minute de plus. Même si suivre ce périple dans son fauteuil semble indécent. Mais la décence depuis longtemps nous a abandonnés !
Les mots, les détails, les situations décrites dans J'ai mille ans... de Jean-Marie Quéméner donnent réalité à l'exil que, comme unique solution, subissent des hommes, des femmes et des enfants qui tentent l'immigration en Europe. C'est beau et tragique à la fois ! Difficile d'oublier ceux qu'on vient de croiser, d'omettre leur courage, leur solidarité et leur humanité. À découvrir assurément !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/08/22/jean-marie-quemener-j-ai-mille-ans/
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