"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quatre pays. Quatre époques. Quatre femmes.
Héloïse, splendide courtisane, voit son existence bouleversée par sa participation à la Commune de Paris en 1871 ; Sofia, elle, rêve de devenir actrice mais ses aspirations sont brisées par la révolution d'Octobre ; Elda, ouvrière frioulane, est entraînée dans la résistance italienne au coeur de l'hiver impitoyable 1944-1945, et Sheila découvre la liberté et ses pièges dans le Swinging London des années 1960. Chacune de ces femmes incarne à sa façon un pan de l'Histoire trop longtemps resté hors-champ.
En écho à ces destins éminemment romanesques, Cristina Comencini se livre sur son propre parcours en tant que fille, soeur, femme et mère, brouillant la frontière entre fiction et réalité, et signe son roman le plus intime mais aussi le plus universel.
Traduit de l'italien par Béatrice Robert-Boissier
Quatre destins, celles de quatre femmes, un livre passionnant et original de Cristina Comencini qui y apporte une réflexion personnelle et intime sur sa vie et sur l’écriture. Introspection, évocation des mots, métaphore, avec ses destins romanesques l'autrice nous embarque dans le temps et l'espace dans un récit entre femme. Récit féministe, plusieurs époques, des références culturels, une lecture captivante.
Lu dans le cadre du Prix du Roman Fnac 2024, après avoir tourné la dernière page du roman "Hors-champ" de Cristina Comeccini voici le mot qui me vient à l'esprit : confusion... J'ai dû passer à côté de ce roman, car les autres critiques que j'ai lu sont bonnes.
Ce livre contenait pourtant tous les ingrédients pour me séduire : 4 histoires de femmes à travers différentes époques, toujours sous la domination masculine. Cependant, le parti pris de l'autrice de se placer dans l'intrigue m'a dérangé. L'autrice incarne son propre rôle, une écrivaine. Elle a des pertes de mémoire durant lesquelles elle se retrouve plongée dans l'univers de ses personnages. Elle va jusqu'à échanger avec ses personnages. Ces sortes de "flashs" ont fini par me perdre. Je ne savais plus qui parlait, à quelle époque on se situait. De plus, je n'aime pas particulièrement les nouvelles, et ce roman est composé de 4 courtes histoires. J'aurais préféré qu'une seule histoire soit choisie et approfondie. La construction de cet ouvrage m'a paru étrange. Je n'ai pas adhéré. Le roman est morcelé et j'avais du mal à voir le lien entre tous ces éléments. Une lecture un peu pénible pour ma part...
Eh oui, on peut encore raconter des destins, des histoires même quand on a beaucoup lu, écouté, filmé, regardé.
Cristina Comencini a toujours vécu avec la culture, celle de son père, celle de sa mère, la sienne, celle de ses maris...
Ce texte est jalonné de références littéraires (et très envie de (re)lire les ouvrages cités, que ce soit de la littérature italienne, russe..), cinématographiques (des souvenirs de l'auteure de visionnage de film mais aussi d'avoir été présente lors de tournages de son père).
L'auteure va mixer un peu de tout cela, ses références, ses ressentis et nous allons avoir quatre histoires dans quatre pays, quatre époques et le portrait très touchant de quatre femmes.
Il y a Héloïse, splendide courtisane parisienne, qui voit son existence bouleversée par sa participation à la Commune de Paris en 1871 ; Sofia, russe, qui rêve de devenir actrice mais ses aspirations sont brisées par la révolution d’Octobre, Elda, ouvrière frioulane, qui est entraînée dans la résistance italienne au cœur de l’hiver impitoyable 1944-1945, et Sheila, qui découvre la liberté et ses pièges dans le Swinging London des années 1960.
Un texte foisonnant mais j'ai aimé ces portraits de femmes, de filles, de mère et aussi les interpellations de Cristina Comencini, qui nous parle de son travail de création. Nous ne sommes jamais hors champs dans ses portraits de femmes valeureuses, courageuses.
"Elles ne sont pas à mes yeux des victimes mais des héroïnes, la cocotte française, la photographe vierge, la mère russe, l’étoile des neiges et, maintenant Sheila. (.../...) Je suis elles, non au sens où le disait Flaubert de Madame Bovary, elles sont, à proprement parler, ma généalogie, mon Histoire avec une majuscule. "
Un texte qui donne envie de continuer à se battre comme femme, qui donne envie de lire, d'aller au cinéma et pourquoi pas d'écrire, de créer, car malgré toutes les références "emmagasinées, digérées" d'autres œuvres peuvent être créées. Un texte qui m'incite aussi à découvrir les autres textes de cette auteure.
Traduit de l’italien par Béatrice Robert-Boissier
#Horschamp #NetGalleyFrance
Ouvrage qui se lit bien, je ne peux pas dire le contraire.
Mon souci est que ce livre est composée de quatre histoires distinctes (sans unité de temps et de lieux), qui se lisent en suivant, et dans lesquelles l’autrice fait, de temps en temps, un parallèle avec sa propre histoire et celle de sa famille.
Sincèrement, ces quatre « nouvelles » portant sur ces femmes fortes me laissent assez froide.
De 1871 à 1960, nous suivons quatre femmes qui nous racontent leurs destins romanesques dans une Histoire qui les a ignorées, mais pour laquelle, fille, soeur, femme et mère, nos héroïnes ont joué un rôle admirable et méritaient bien ce beau roman.
Peut-être chacune d'entre elles aurait cependant pu incarner un roman à elle seule ?
Cristina Comencini est la digne fille de son père, le metteur en scène et cinéaste Luigi Comencini. Elle-même réalisatrice et écrivaine, en cette rentrée littéraire elle nous propose « Hors-champ », un très beau roman, au scenario habile.
Cristina souffre d’amnésie globale transitoire, sans dommage pour la santé et de cause inconnue. « Pendant quelques minutes on ne sait plus qui l’on n’est ni ce que l’on fait en ce monde, on ne sait même pas ce qu’est le monde ». A quatre reprises, elle s’est absentée de ce monde pour en créer un fictif, à chaque fois elle a rencontré une jeune femme, ou bien peut-être elle-même, car elles lui ressemblent par diverses facettes, en des époques et des pays différents lors d’évènements clés de leur histoire. Elle tire profit de ce curieux phénomène, pour nous narrer le destin de ces quatre jeunes femmes à partir de bribes de souvenirs, complétées par son imagination et dresse quatre jolis tableaux, tristes mais éminemment romanesques.
Héloïse vit de sa beauté, courtisane ou « cocotte » selon le terme de l’époque, elle mène une vie mondaine. Toutefois elle aime se réfugier dans son appartement où elle retrouve une amie photographe, Julie qui cohabite avec elle. Cette dernière, plus posée, a une conscience beaucoup plus développée des problèmes de l’époque. Nous sommes en 1871, et elles vont se trouver prises dans la bourrasque de la Commune.
Sofia, elle, vit en Russie, elle veut devenir actrice. Elle croit en son rêve, quand elle rencontre Grigori et Sergueï, passionnés de théâtre qui travaillent pour le directeur du Marinsky. Mais ses plans sont déjoués par la maternité précoce et la Révolution d’Octobre qui pointe.
Elda, jeune ouvrière frioulane du nord de l’Italie, en quête de petits boulots pour aider sa mère et son jeune frère. Une situation cauchemardesque en cet hiver 1944-1945, qui évolue au gré des alliances ou désunions avec l’Allemagne nazie, les fascistes, les maquisards foulards rouges ou verts, communistes ou non, et complexifiée par la proximité avec la Slovénie. Dans cette atmosphère de délation, elle cherche l’amour, mais se trouvera finalement, et par la force des choses, embrigadée dans la résistance.
Sheila veut couper avec ses parents à l’existence trop austère. Se sortir de l’après-guerre rigoriste de leur existence, en un mot elle rêve de liberté. Dans ce Londres des années 1960, elle va surfer sur la vague du « Swinging London », mais aussi se heurter à ses pièges. Elle va tomber amoureuse de John, le meneur d’un groupe de rock qui va devenir célèbre. Elle entame une vie de l’extrême, où toutes les audaces sont permises, favorisées par la prise de substances hallucinogènes.
Laissons Cristina résumer cette expérience : « Je me sens comme elles ; bien que je cherche à écrire à leur sujet, je suis ici et là-bas à la fois, je ne me place pas sur une marche plus élevée. Mon regard se pose sur leurs vies, mais je ne peux les raconter que si je me reconnais en elles, si je reconnais mon histoire à travers les leurs. Elles ne sont pas à mes yeux des victimes mais des héroïnes, la cocotte française, la photographe vierge, la mère russe, l’étoile des neiges et, maintenant Sheila. Leurs contradictions, leur corps, leurs pensées me sont intimes et familiers. Je suis elles, non au sens où le disait Flaubert de Madame Bovary, elles sont, à proprement parler, ma généalogie, mon Histoire avec une majuscule. »
De ce fait, au récit des histoires de ces quatre jeunes femmes se superposent des parallèles autobiographiques, ou cinématographiques tirés de la filmographie de son père ou de la sienne personnelle. Mais ces intermèdes sont toujours à bon escient et s’intercalent avec souplesse dans la narration. « Hors-champ » est un roman résolument féministe, d’héroïnes courageuses qui ont un idéal, cherchent leur place dans la société et veulent être actrices de leurs vies malgré les contraintes de leurs environnements respectifs.
Une belle découverte qui sort chez vos libraires ce 21 août.
Sincères remerciements aux Editions Stock.
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