"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le grand retour de Benedict Wells Missouri, 1985 : Pour échapper aux problèmes à la maison, Sam, 15 ans, accepte un job de vacances dans un vieux cinéma. Et le temps d'un été magique, tout est chamboulé. Il se fait des amis, tombe amoureux et découvre les secrets de sa ville natale. Pour la première fois, il n'est plus un loser.
Jusqu'à ce qu'un événement se produise et l'oblige à grandir plus vite que prévu.
Pour Samuel (Sam) Turner, le jeune narrateur, bien des choses vont bouleverser sa vie, en ce mois de juin 1985, début de l’été de ses (presque) seize ans, qu’il fêtera dans quelques semaines.
Son père a perdu son boulot lors de la fermeture de son usine. Sa mère (libraire) – quant à elle – lutte, depuis quatre ans, contre une très grave maladie (une méchante tumeur au cerveau …) Sa grande soeur Jean (de huit ans son ainée) est partie s’installer à Los Angeles des années auparavant (elle est auteur de séries télévisées …) Et son meilleur ami Stevie a déménagé à Toronto, le laissant dans une désespérante solitude … Afin d’échapper à un long séjour « forcé » chez ses cousins (Jimmy et Doug) dans le Kansas, il va accepter un poste intérimaire au Metropolis, le cinéma de la ville (Grady, Missouri) qui malheureusement va devoir fermer ses portes en fin d’année …
Ses trois collègues (des adolescents un peu plus âgés que lui) seront : Brandon Jameson « Hightower » (géant noir), Cameron Leithauser (homosexuel discret) et Kirstie Andretti (la fille un peu « paumée » du propriétaire) qui vont devenir ses uniques compagnons, tout le long de ce chaud et dramatique été …
Benedict Wells – surdoué de la littérature allemande – sait d’instinct trouver les mots justes pour exprimer la souffrance, les espoirs et les angoisses de son jeune héros (encore à mi-chemin entre l’enfant et le jeune adulte) et dont la détresse on ne peut plus criante, saisit le lecteur à la gorge. Sa description de la colère de Sam (provoquée par un profond chagrin et la peur sourde de perdre celle qui l’a mis au monde) est authentique et pertinente. C’est empathique, poignant et terriblement beau !
Cinquième roman de l’auteur qui – une fois de plus – m’apparait comme une grosse pépite ! Une écriture qui me touche indéniablement. Aucune déception jusqu’à présent, une belle performance. Toujours pas d’essoufflement dans la qualité littéraire ou dans l’intérêt du propos. Comme d’habitude, je termine ma lecture en me disant que : « celui-ci est vraiment son meilleur » !
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