Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !
« 19 femmes est le fruit d'une série d'entretiens que j'ai menés avec des Syriennes dans leurs pays d'asile, ainsi qu'à l'intérieur du territoire syrien. À chacune j'ai demandé de me raconter "leur" révolution et "leur" guerre. Toutes m'ont décrit le terrible calvaire qu'elles ont vécu.
Je suis hantée par le devoir de constituer une mémoire des événements qui contrerait le récit qui s'emploie à justifier les crimes commis, une mémoire qui, s'appuyant sur des faits incontestables, apporterait la preuve de la justesse de notre cause. Ce livre est ma façon de résister. » SAMAR YAZBEK.
Avec ce document unique, capital, sur le rôle des femmes dans la révolution, Samar Yazbek rend leur voix aux Syriennes, la voix de la résistance, la voix de l'espoir.
Cette lecture est assez compliquée à chroniquer pour moi. En effet, ce que je recherche habituellement dans la lecture, c'est plutôt à m'évader, à rêver. Je ne dis pas que ce n'est pas le rôle de la littérature de nous ouvrir les yeux sur des situations existantes, loin de là ; je dis seulement que ce n'est pas dans cette optique que je lis un livre.
Mais si j'ai choisi de postuler pour le grand prix des lectrices Elle, c'était aussi pour sortir de ma zone de confort et faire des découvertes. Cet ouvrage fait clairement partie des titres vers lesquels je ne me serais pas dirigée mais je ne regrette pas de l'avoir lu.
Ce fut bien entendu une lecture éprouvante, lire ces témoignages les uns après les autres : violences, humiliations, arrestations abusives, viols, contraintes, tentatives de fuite, fuites, massacres...
Ces récits se cumulent et finissent par se confondre en une seule voix, celle d'une femme oppressée mais qui résiste.
La valeur historique de ce recueil de témoignages est non négligeable et la postface de Catherine Coquio clôture parfaitement l'ouvrage.
La voix des femmes syriennes.
En fil rouge, la révolution syrienne de 2011.
Ce livre est constitué comme un véritable recueil de témoignages de 19 femmes qui habitaient dans différentes villes syriennes et ont vécu au quotidien la révolution, au plus profond de leur chair. Elles nous racontent l’enfer de cette guerre, le pourquoi de leur engagement contre le régime de Bachar Al Assad, leur exil sécuritaire pour la grande majorité, et l’après, le présent et leur point de vue sur tout ça. Ce sont les récits de « leur révolution », « leur guerre ».
19 portraits de femmes d’une grande force, combattantes et battantes, qui ont vaincu leur peur première pour s’engager dans une lutte infernale contre le régime en place.
Elles ont été menacées, arrêtées, emprisonnées, interrogées, violentées, humiliées, parfois torturées et violées, elles ont subi des sévices corporels et intellectuels, ont connu les bombardements, les attaques chimiques, les massacres, les exécutions sommaires, ont été témoins de barbarie, viols, décapitation, amputations, tueries sauvages, barrages terrifiants, vérification d’identité, les dénonciations, la corruption. Elles sont prises en otages afin de dénoncer leur collègue, père ou frère.
Cela les a rendu courageuses, endurcies, engagées, indépendantes, libres, militantes et résistantes.
La plupart n’avait aucun engagement politique avant. Elles poursuivaient leurs études, avaient un travail, étaient mères de famille, et sont issues de la classe moyenne ou élevée.
Elles ont toutes joué un rôle dans cette révolution. Elles se sont muées en infirmières, médecins, assistantes sociales, institutrices, professeures d’économie ou de politique, écrivaines, journalistes, photographes, correspondantes avec les autres pays, tout cela dans une grande clandestinité. Elles ont créé des centres pour venir en aide aux femmes déplacées, des écoles pour instruire les enfants, des bibliothèques pour faire perdurer la culture. Elles ont travaillé dans le secours humanitaire, ont distribué des vêtements et de la nourriture dans la plus grande clandestinité.
Elles racontent les habits qu’on leur force à porter pour se couvrir entièrement, le voile, le niqad, l’abaya, les gants, mais aussi les armes qu’elles portent pour se défendre, pas pour tuer, l’humiliation des hommes en général, des militaires pro-régime ou des combattants de l’Armée Libre. Elles décrivent la ville ensanglantée, les rues parsemées de cadavres entiers ou mutilés, les maisons détruites, les hôpitaux en ruine, l’absence de chauffage, d’électricité, de nourriture, d’eau. Elles parlent en détail de ce qui se passe dans les prisons, de la torture qui leur fait avouer n’importe quoi et dénoncer leurs proches, des conditions lamentables, inhumaines dans lesquelles elles ont obligées de vivre à plusieurs dans un espace restreint. Elles brossent le portrait de leurs tortionnaires, de leurs bourreaux, elles nous livrent leurs paroles qui poignardent comme des couteaux. Elles exposent la dictature du pouvoir en place.
On entend, les cris, la souffrance, la douleur, la pression, la répression, les brûlures, le calvaire, les chagrins, la violence.
Ce recueil est évidemment important pour ces témoignages féminins, c’est le premier du genre à nous faire entendre la voix des femmes, leur implication dans la révolution, leur ressenti. Elles font tout pour sauvegarder la vie et manifestent pacifiquement la plupart du temps. Cela nous donne une vision différente de ce que l’on connait via les témoignages des hommes syriens qui vivent cette guerre de façon différente en prenant les armes.
On entrevoit qu’avant la révolution, les femmes étaient finalement plus libres même d’un point de vue vestimentaire. Depuis, bien qu’elles se soient battues pour obtenir plus de droits et de liberté, on a l’impression d’une forte régression. Elles ne peuvent plus exercer leur métier, sont obligées de s’habiller entièrement le corps, sont soumises à un pouvoir masculin (mari, frère, père, oncle, cousin, ami…). Le pouvoir en place, régime de Bachar Al Assad, instrumentalise la religion qui reprend le dessus de façon négative. Seul l’exil a pu les sauver. Dans la plupart des cas, ce ne fut pas facile de partir de Syrie, mais elles ont trouvé le salut en Europe, (France, Allemagne, Angleterre…) en Turquie, au Liban et même au Canada. C’est de leur nouveau lieu d’habitation qu’elles prennent la parole.
Quant-au regard que porte le reste du monde sur ce massacre…cela laisse rêveur. Malgré une actualité débordante sur la Syrie, aucune mesure internationale n’est prise. C’est pour cela, pour continuer à faire bouger les choses, même de loin, que les femmes syriennes continuent de se mobiliser en prenant la parole, en inondant les médias, en écrivant des livres.
Bien sûr, j’ai trouvé ce recueil de témoignages très émouvant, voire nécessaire. Mais tout de même un peu répétitif, même si tous les récits qui s’y trouvent sont un peu différents les uns des autres. On en garde une vision d’ensemble qui fait frémir.
Impossible de dire que j’ai aimé ce livre, comment peut-on aimer un récit qui raconte autant de souffrance, autant d’atrocité, autant d’injustice.
Impossible de dire que j’ai aimé ce livre, comment peut-on aimer un recueil de témoignages de femmes battues, torturées, bafouées, prisonnières, pour qui la liberté n’existe pas.
Impossible de dire que j’ai aimé ce livre, comment peut-on aimer alors que chaque ligne de ce qui est écrit me révolte, me choque, m’attriste face au destin qui est réservé à ses femmes battantes et courageuses.
Et pourtant, ce livre, il faut le lire. Le lire pour comprendre, le lire pour rendre hommage à toutes ses femmes qui demandent à vivre dans leur pays librement, le lire pour ne pas oublier. Ce document est précieux, il est un devoir de mémoire. Après ça, on ne peut plus dire que l’on ne savait pas.
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Éditions Stock
Partition le 11/09/2019
Rentrée littéraire 2019
Sélection Prix des Lectrices Elle 2020
« Tout ce sang répondu et ces morts accumulées en valaient-ils la peine, était-ce le prix à payer pour la liberté et la dignité que nous réclamions ? Et que sont cette « dignité » et cette « liberté » devant cette violence déchaînée ? »
Une bien dure lecture. 19 femmes syriennes témoignent de l’horreur de leurs quotidiens. Lorsqu’elles nous racontent ce qu’elles voient, ce qu’elles vivent, ce qu’elles subissent, en tant que lectrice, je suis passée par tous les stades de l’émotion. La peur. L’angoisse. L’incompréhension. La tristesse. L’impuissance la plus totale face à leurs situations.
REPORT THIS AD
Mais ces femmes ne sont pas seulement dans une position de victimes. Elles sont fortes, elles sont rebelles, des battantes, des guerrières à leurs manières.
J’ai eu l’impression de visionner un véritable reportage, j’ai vu, devant mes yeux, ce que Samar Yazbek a fidèlement écrit, dans le respect des « maux » de chacune d’elles.
J’ai aussi trouvé l’introduction d’un très grand intérêt. Elle nous permet de bien poser « Le décor » du livre, de comprendre la démarche de l’auteure et le sens à lui donner.
En prêtant sa plume à ses femmes, Samar Yazbek leur a donner le pouvoir de s’exprimer.
J’avoue que cette lecture a été difficile, poser des images sur les atrocités ici racontées, mais c’est là que Samar Yazbek a parfaitement mené son projet de retranscription et surtout de mémoire.
https://littelecture.wordpress.com/2019/10/18/19-femmes-les-syriennes-racontent-de-samar-yazbek/
Massacres, tortures, bombardements chimiques, revanche des médiocres investis d’un pouvoir sans limites : la guerre garde le même visage atroce au fil du temps, scénario cruel, absurde, qu’on voudrait voir enfoui à jamais.
Le témoignage de ces femmes exilées confirme ce que la presse nous rapportait alors, à nous Occidentaux, pour qui ces événements paraissent si lointains, si difficile à démêler.
Comment comprendre en effet aux premiers jours de la révolte la méfiance des insurgés envers les alaouites, si l’on ignore que Bachar et son père sont eux-mêmes issus de cette communauté qui prêche une voie de l’islam différente de celle des sunnites et des chiites ? Et il y a aussi les Kurdes et le PKK. Un véritable imbroglio.
Dix-neuf femmes, toutes issues de la classe moyenne, racontent ce qu’elles ont vécu au quotidien, dans leurs quartiers, dans leurs villes, l’espoir des commencements, complètement fou, mais sincère : chasser le despote, Bachar. Et puis, bien plus tôt encore qu’on ne l’avait compris à ce moment-là, les islamistes, financés par le Qatar et l’Arabie Saoudite, principalement la faction Jabhat al nusra, ont noyauté le mouvement. Sara rapporte : « Tous les membres du Conseil étaient des hommes… Ils se moquaient de nous : rentre chez toi, ce n’est pas un endroit pour une femme ! ». Finalement, le conflit, qui a fait 500.000 morts, s’est transformé en une lutte sanglante entre Bachar et Al Quaïda.
Bachar. Comment un homme peut-il se résoudre à exterminer son peuple, et de la manière la plus horrible, avec des bombes chimiques, du gaz sarin, pour se maintenir au pouvoir ? Incompréhension, encore.
Toutes ces femmes, dont on se demande pour certaines comment elles ont pu survivre aux tortures qu’elles ont subies dans les prisons du tyran, sont aujourd’hui réfugiées en France, aux Pays-Bas, en Angleterre, en Turquie. Leurs familles sont décimées. Retourner en Syrie est exclu. Pourtant elles continuent la lutte. Ce qu’elles ont connu, et qui est, dans ce livre, crûment raconté, a renforcé encore leurs convictions, leur passion pour la démocratie et la liberté. L’espoir demeure. Elles doivent y croire, en dépit de tout. Pour leurs enfants, pour leurs parents, morts ou disparus.
À lire, absolument !
Dix-neuf femmes, dix-neuf récits et en commun, une guerre, un combat pour leurs libertés mais très souvent aussi, des blessures qui ne pourront jamais cicatriser. Les maltraitances, les emprisonnements illégitimes, les viols, rien n’est épargné aux lecteurs mais nécessaire selon moi. Au fil des pages, les circonspections et pudeurs se lèvent peu à peu.
Les rencontres sont intéressantes et diverses puisqu’on y côtoie des opposantes politiques, des journalistes, des volontaires dans l’humanitaire, des militantes pour les droits de l’Homme, des femmes ayant eu le courage de fuir vers l’Europe et de laisser tout leur passé derrière elles et le problème des passeurs. Certaines étaient alors aux études et ont dû se « recycler » dans leurs activités, notamment pour pouvoir survivre mais surtout par leur volonté et leur désir d’aider leurs prochains, sans distinction.
Même si le panorama géographique de la Syrie est assez bien « respecté » par la diversité des lieux d’origine de ces femmes au regard de la carte disponible dans les premières pages, on ne peut que constater que chacune est dotée d’un certain niveau d’études et vient de la classe moyenne, comme souligné par Samar Yazbek dans l’introduction. Pourtant, cela aurait été aussi intéressant d’avoir l’un ou l’autre témoignage de femmes, moins cultivées. La difficulté de les mettre par écrit explique peut-être cette absence. Même si l’auteure espère pouvoir un jour en faire un livre à part entière, sur ces femmes démunies, bloquées dans des camps et incapables de nourrir leurs enfants…
Alors qu’une frange raciste et négationniste refuse l’arrivée de ces réfugiés syriens, par la lecture de ce livre, ils pourraient se rendre compte qu’il ne s’agit pas d’un peuple d’illettrés et de brigands voulant mettre le désordre dans notre société européenne, comme certains aiment le penser et le faire croire.
De plus, comme autre point commun fort entre ces témoignages c’est la façon dont ce peuple syrien vivait en harmonie malgré les différences de confessions religieuses (sunnite, chiite, alaouite et chrétien) jusqu’aux débordements de 2011. Ensemble, lors des manifestions, ce peuple ne faisait plus qu’un (nous aurions beaucoup à y apprendre là-dessus) et il est hallucinant de découvrir cette instrumentalisation par les autorités politiques, par les extrémistes afin de semer le chaos entre eux.
On en apprend beaucoup sur de nombreux massacres, totalement éclipsés par les médias occidentaux. Par cela, j’ai pu me rendre que même si les images arrivaient aux journaux parlés au compte-gouttes relatant ce qui se passait en Syrie, on était en vérité très loin du compte des horreurs et exactions qui y sont commises !
Certains pourront trouver la lecture de ce livre, difficile et peut-être gênante mais la guerre n’est jamais rose. Je l’ai trouvé bouleversant et il m’a appris beaucoup de choses. On ne peut être que touchée par le courage de ces femmes, même si je trouve que le mot « courage » n’est même pas assez fort pour exprimer leur combat. Ce livre devrait être mis dans les mains de très nombreuses personnes.
Je concluerai cette chronique par une phrase de l’auteure qui m’a particulièrement touchée : « (…) Pour l’heure, je souhaite avant tout redonner leur voix aux Syriennes, la voix de la résistance, la voix de l’espoir. »
J’ai lu cet essai/document dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2020 - sélection Essai/Document.
19 femmes, de Sara à Zaina, de 20 à 77 ans, de Homs à Raqqa.
19 femmes sans formation politique qui se sont engagées dans la révolution syrienne née en 2011 dans le contexte du printemps arabe ; qui se sont soulevées pour réclamer des droits, la démocratie, la justice.
19 femmes qui se sont retrouvées piégées entre la dictature de Bachar al-Assad, sa répression et ses geôles, et Daech qui confisque la révolution en lui donnant une tournure confessionnelle qu'elle n'avait pas initialement.
19 femmes issues de la classe moyenne, suffisamment éduquées pour mettre des mots sur leur vécu.
Et ce vécu, il est absolument terrible. Si on suit l'actualité, on ne sera malheureusement pas surpris du contenu de ces témoignages qui racontent en mode kaléidoscopique les massacres, les bombardements, les viols, les tortures, la douleur de l'exil comme la terreur face à l'omniprésence de la mort.
Tout est connu. L'objectif que poursuit la journaliste Samar Yazbek ( Syrienne qui a elle-même fui son pays en 2012 ) n'est pas de dévoiler des « scoops » mais de donner de la chair à ses invisibles prises dans l'anonymat des masses migrantes. Elle a donc fait le choix de livrer aux lecteurs les 19 récits consécutifs, fidèles au style et au langage particulier de chacune. Cela apporte beaucoup d'authenticité, forcément, mais cette accumulation a un côté répétitif qui en éteint du coup un peu la force. Il me semble que l'intensité aurait pu être décuplée par une réécriture chef d'orchestre, qui apporterait de la profondeur et du mouvement. J'aurais également aimé plus de profondeur contextuelle.
Reste la force de ces voix qui convergent pour n'en plus former qu'une qui crie la volonté d'être libre : ces femmes se sont dressées au péril de leur vie pour refuser d'être confinées au domestique, pour prendre en main le destin de leur pays, pour s'affranchir de toute domination, qu'elle soit politique ou religieuse.
Des femmes libres et des femmes dignes. Malgré l'horreur qu'elles ont vécu, jamais elles ne s'érigent en victimes : elles se présentent poing levé comme des résistantes, refusant héroïsation comme victimisation, dans leur combat pour casser les carcans dans un pays dirigé par un dictateur et dominé par le patriarcat. Ce recueil de récits met en avant le rôle des Syriennes dans la révolution de 2011 : elles ont organisé des manifestations ; elles ont pris des photographies, filmé pour rendre compte dans la presse internationale de la réalité de la répression ; elles ont travaillé dans des hôpitaux de fortune ; elles ont crée des écoles et donné des cours pour les enfants des populations bombardées.
Je retiens tout particulièrement le récit de Souad, étudiante en psychologie dans une université se trouvant dans une zone sous contrôle du régime alors que son village est dominé par Daech. Il lui faut donc jongler entre niqab et pas de niqab.
« Lorsque nous avons atteint l'autre rive, nous nous sommes retrouvés face à un barrage du régime. Je n'avais pas fait attention aux habits que je portais pour pouvoir passer les barrages de Daech. J'avais oublié d'enlever le niqab. J'ai été arrêtée. Ils ont fait une enquête sur moi parce que je portais le voile intégral, qui est interdit par le régime. (…) J'ai expliqué aux hommes du barrage que j'étais obligée de revêtir le niqab pour franchir les barrages de Daech et que je voulais seulement aller à l'université avec mon frère et qu'ensuite nous reviendrions. J'étais choquée et abattue : j'avais réussi à échapper à Daech, j'avais mis ma vie en danger et maintenant ils voulaient me renvoyer d‘où je venais. Je me suis mise à pleurer. »
19 femmes qui ont perdu leur pays mais pas leur voix.
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