"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorsque la narratrice apprend que sa mère est malade, c'est avec évidence qu'elle l'accueille chez elle. Ce temps d'intimité est aussi celui d'une révélation, un secret de famille est exhumé. Stupéfaite, la narratrice se met à enquêter sur les abus dont les femmes de sa famille - dont elle - ont été victimes : leurs ramifications souterraines, leurs résonnances dans le monde qui l'entoure. Farell, son espiègle amoureux canadien, et Selma, une femme engagée pour laquelle elle éprouve une fascination puissante, l'accompagnent et la soutiennent. Un récit d'amour filial simple et pudique, raconté dans un quotidien qui, tout bouleversé qu'il soit, demeure ordinaire. La vie s'accorde finalement, au chant des sirènes.
Un livre tout en douceur pour évoquer une séquence de vie très particulière.La narratrice ,documentariste ,revient sur l'île bretonne où vit sa mère atteinte du cancer.Toutes deux partent habiter en ville dans l'appartement de la narratrice pour les soins.Le récit intimiste déroule de façon pudique la relation chaleureuse mère -fille, affrontant les traitements et la fin de vie.Et c'est toute une toile réconfortante et énigmatique à la fois qui se tisse autour de la narratrice: il y a ses amitiés féminines,il y a son amoureux Farel,il y a la lignée des femmes de sa famille.Dans une écriture très visuelle, la narratrice se demande si les violences qu'elle a subies trouvent leur place dans le triste enchaînement des abus sexuels dont ont été victimes les femmes de sa famille.Et contrairement à ce que l'Odyssée raconte,dans cette histoire, ce sont les sirènes qui doivent se méfier des hommes, de leur famille de surcroît.
Un livre touchant qui évoque à la fois le rôle des aidants, ici, de la narratrice qui s'occupe de sa mère malade. Elle est reporter, elle a une vie à 100 à l'heure qu'elle va mettre en pause pour accompagner sa mère pendant son traitement à Paris.
Elle évoque ses souvenirs d'enfance, ses fêlures, ses projets. On voit comment sa vie est impactée par la maladie de sa mère et l'amour profond qui lie la mère et la fille. Au-delà de l'histoire personnelle, la réflexion sur le corps, l'impact de la maladie, le non-dit, les traumatismes suite à une agression sont aussi au cœur des pages.
Avec une écriture très photographique, l'auteur nous plonge dans son crâne, dans son histoire, son quotidien. Elle se livre sans fard, avec ses peurs, ses doutes, son travail lors des ateliers d'écriture. Ses paradoxes et sa découverte peu à peu d'un secret qui lie les femmes de sa famille.
Ce récit à la fois mélancolique et intime est touchant car il fait écho à ce qui fait la complexité d'un être humain: ses douleurs intimes qui constituent son identité. Sans être voyeuriste, elle tisse ce bel hommage fictionné à sa mère et plus généralement au fait d'être une femme aujourd'hui.
Des sirènes de Colombe Boncenne
Colombe Boncenne décline la métaphore de la femme sirène avec justesse pour affronter sans pathos deux maladies enfouies dans sa tête avec le cancer de sa mère et niché dans son corps suite à un inceste.
A l'image de la sirène, l'auteure séduit par son ton à la fois grave et léger sans tomber dans le militantisme mais avec beaucoup d'émotions
Un texte bouleversant sur des souvenirs précieux qui aident à réparer. Il y a du Maylis de Kérengal avec « Réparer les vivants » dans cet ouvrage. Un livre tout en délicatesse.
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