Aucun résumé n'est disponible pour cet ouvrage actuellement...
En voilà une lecture singulière, qui sort des sentiers battus ! Pas vraiment pour l’histoire qu’elle raconte – quoique – mais pour l’écriture qui est à ne pas piquer des hannetons. Pourquoi ? Parce qu’elle est truffée d’expressions en québécois !
S’il m’a fallu les premières pages pour me familiariser avec tous ces mots dont je ne connaissais pas l’existence, je me suis rapidement imprégnée de l’ambiance décapante. Le langage est familier, drôle, sensible, tout à la fois. L’autrice n’y va pas par quatre chemins et alterne entre nostalgie, déprime, vengeance et espoir. Ce qu’il se passe dans ce truck stop, et ce qu’il s’y est passé, est infâme. Les violences faites aux femmes en sont le sujet principal mais bien heureusement, l’entraide n’est pas en reste.
Nous découvrons ainsi ces personnages abîmés, Clara et Richard, clients du relais routier Le Thank God qui ne se connaissaient pas avant d’atterrir dans ce boui-boui au nom presque provocateur étant donné la situation, mais également la jeune Symone, enceinte et battue par un Bob dégueulasse. Ces derniers sont les propriétaires de l’établissement, enfin, Symone est la waitress, la serveuse, et Bob le chef en service pilier de comptoir qui ne supporte rien de rien, pas même les biches. Un vrai bonheur cet homme-là. Mais le vent va tourner, la vengeance va se porter en étendard, parce qu’on ne peut pas rester les bras ballants face à l’horreur.
« Bref, malgré son nom, le Thank God était tout sauf un refuge pour enfants de chœur en odeur de sainteté. »
De découvertes en découvertes plus détestables les unes que les autres, nos héros aux cœurs dissolus mais tendres vont régler leur compte à ceux qui se pensent au-dessus de tout et qui ne portent en eux qu’un amas ce cellules crasses. Dominique Bertrand prévient, en avant-propos de son récit, que « le sort qui est réservé aux salauds de cette histoire, la loi ne le permet pas. En revanche, rien n’interdit à l’imagination d’une auteure de se payer la traite royalement et d’en jubiler à fond ». Vous êtes prévenus.
« Ne dit-on pas que l’on doit combattre le feu par le feu ? N’est-il pas écrit dans le livre de l’Exode : « Tu paieras vie pour vie, dent pour dent, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure » ? Autant l’avouer, présenter la joue gauche, très peu pour moi. Encore une idée maso de ce pauvre Jésus, qui a dû s’emmêler les pinceaux plus d’une fois après avoir levé le coude gratis aux noces de Cana, par exemple. Ou après avoir chopé une insolation en marchant sur les eaux en plein midi devant une foule épatée. Il faut dire que porter le salut du monde sur ses épaules n’a pas dû être de tout repos pour lui. Franchement, j’en connais un qui, au bout du compte, n’était probablement pas fâché que ça finisse. »
Un roman singulier donc, qui nous fait le plaisir de nous embarquer dans un univers noir d’encre zébré de rais de lumière dont le rythme effréné fait défiler les pages et les chapitres comme un éclair. J’ai vraiment aimé cette lecture qui aborde des thèmes forts et sombres mais qui s’attarde surtout sur l’humanité qui émane de tout ce merdier. Un livre à découvrir absolument, sans pincettes !
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2025/01/30/lecture-des-jardins-secrets-remplis-dorties-de-dominique-bertrand/
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
A gagner : la BD jeunesse adaptée du classique de Mary Shelley !
Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Un véritable puzzle et un incroyable tour de force !
