"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est par hasard, à la faveur d'un documentaire, que Jeanne découvre Jack Preger : un homme hors du commun, fermier au pays de Galles devenu médecin sur le tard. Il arpente les bidonvilles de Calcutta et soigne sans relâche les plus démunis.La jeune femme part alors en Inde, décidée à écrire un livre avec lui. Mais le vieil homme n'a aucune envie de se confier.Pendant ce temps, en France, sa mère se bat de toutes ses forces contre la maladie. Pourquoi Jeanne éprouve-t-elle le besoin de partir si loin précisément à ce moment-là ? Que cherche-t-elle à travers Jack ?Au fil du voyage, des liens invisibles se tissent peu à peu entre les trois personnages, chacun réparant quelque chose chez l'autre, avec ses manques, ses blessures et sa part de lumière.
Jeanne découvre l’histoire du « docteur Jack » à la faveur d’un documentaire au cinéma. Cet ancien fermier du Pays de Galles est devenu médecin humanitaire en Inde. Dés lors elle n’a plus qu’une idée en tête : rencontrer le vieil homme irascible afin d’écrire sur lui, fuyant ainsi son quotidien auprès de sa mère malade. On peut se demander dès lors ce qu’elle cherche en partant ainsi pour l’Inde, Jack Preger et son travail en tant qu’humanitaire ont déjà été mis en lumière grâce au documentaire n’est-il donc qu’un pis-aller destiné à remplacer un père, une excuse pour ne plus voir sa mère souffrir ? Un livre heureusement fort bien écrit mais plus une sorte de thérapie pour l’autrice qu’un roman que je recommanderai. Reste néanmoins la découverte du docteur Jack pour celles et ceux qui comme moi, ne connaissait pas le documentaire.
endant que ses 2 soeurs sont à l'étranger pour travailler dans l'humanitaire, Jeanne accompagne sa mère, atteinte d'un cancer.
Un après-midi, elle entre au hasard dans une salle de cinéma et tombe sur un documentaire concernant un médecin arpentant les bidonvilles de Calcutta. Déclic. Jeanne n'a plus qu'un objectif, rencontrer cet homme et écrire un livre sur sa vie.
Ses soeurs prennent le relais auprès de leur mère et Jeanne s'envole pour la mégalopole de Calcutta.
Si le médecin se montre bourru et réfractaire au premier abord, Jeanne finit par réussir à tisser un lien avec cet homme hors-du-commun.
Ce premier roman est une merveille d'écriture. Avec courage et détermination, elle va au bout de l'écrit comme au bout de sa quête. Tour-à-tour poétique, philosophique mais jamais lourd, le texte de l'autrice se dépose sur la page par petites touches, comme un peintre crée son oeuvre picturale.
Roman ou autofiction? Qu'importe! Seule l'autrice connait la limite floue entre les faits et le récit qu'elle en ressort. Aventurière des temps modernes, elle nous embarque dans l'avion à ses côtés pour partir au bout du monde à la rencontre d'un homme qu'elle ne connaît pas et qui ne souhaite pas être connu. Il l'a prévenue: il ne veut rien à son effigie ou à son honneur. Encore moins avoir quelqu'un à sa suite quand il déambule dans les venelles de Calcutta.
Jeanne ne sait pas vraiment ce qu'elle va y chercher mais elle nous donne des indices sur ce qu'elle a besoin de fuir: sa mère mourante. Non pas sa mère en tant que personne mais le fait qu'elle soit en train de mourir. Le voyage va lui offir un espace salutaire lui permettant le recul et l'acceptation.
Et comme une rencontre est à double sens, les deux protagonistes vont ressortir grandis. Ce livre interroge nos rapports aux autres, au monde, à la maladie, au deuil.
On dit souvent qu'il faut partir loin pour aller à sa propre rencontre. L'autrice a eu le courage de le faire. Et de l'écrire. Serais-je capable du même élan? J'aimerais le croire!
Un livre qui tombe pour moi à point nommé, et qui m'a fait un bien fou. Il est lumineux.
Jeanne nous raconte ici la tempête ayant succédé à l'annonce de la grave maladie de sa mère.
Voulant échapper à la souffrance de cette dernière, car il est insupportable de voir ceux qu'on aime souffrir, elle profite de son ébahissement envers Jack, un être incomparable, à la fois plein d'humanité et détestable, dont elle a fait la connaissance au cinéma, pour fuir en Inde où il pratique encore à 87 ans la médecine de rue. Un roman dont les deux histoires se croisent et se recoupent. La maladie, les chimiothérapies, les sœurs qui soutiennent et remplacent auprès d'une maman d'un côté et, de l'autre l'aide humanitaire, un homme difficilement atteignable se livrant par à coups, qui permet à la narratrice de prendre du recul face aux difficultés que vit sa famille. Un roman plutôt agréable à lire même si j'ai parfois eu du mal à comprendre les motivations de l'autrice de partir si loin lors des derniers instants de sa mère. Mais peut-être en avait-elle besoin pour survivre elle-même. De belles envolées poétiques et des héros humains et attachants.
De l’institut Gustave Roussy, où sa mère vit ses derniers mois, à Calcutta où elle suit à la trace un médecin qui tente de venir en aide aux plus démunis, Jeanne Pham Tran retrace cet épisode de sa vie, où les émotions et les sentiments abondent.
Tout ce qui concerne l’histoire de la maladie de sa mère incite à l’empathie, et l’on ne peut qu’apprécier le courage de cette femme au parcours digne de louanges. Cependant c’est le parcours de toute personne atteinte de ce type de pathologie et la dignité en plus ou en moins n’y change pas grand chose.
C’est certainement la partie consacrée à la reconstitution du parcours du médecin gallois qui est la plus étonnante. Personnalité hors du commun, cet homme qui a commencé par végéter au fin fond du pays de Galles dans une ferme isolée et improductive, a su réinventer sa vie et reprendre des études pour accomplir son destin. Le personnage est sympathique C’est son travail de journaliste qui l’a amenée à s’intéresser à cet être bougon, qui a vécu mille vies, et qui finit par céder au quasi harcèlement de la jeune femme.
Avis en demi-teinte donc pour ce récit certes romanesque, mais surtout autobiographique.
On peut reconnaitre des qualités à l’écriture, on passe sur les quelques erreurs sur l’interprétation de certaines scènes à l’hôpital, l’importance est sans doute le ressenti plus que l’exactitude.
Au total une lecture qui laissera sans doute peu de traces dans ma mémoire.
216 pages Mercure de France 5 janvier 2023
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