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Le texte "De natura florum" est structuré comme un herbier en prose, personnel et poétique. À partir de vingt-cinq entrées, partant du plus général vers le plus singulier, l'autrice évoque d'abord des définitions botaniques puis décrit vingt fleurs, rose, violette, tournesol... qu'elle admire avec une grande sensibilité. Initialement publié le 3 avril 1971 dans le "Jornal do Brasil" de Rio de Janeiro puis inclus dans le volume "A Descoberta do Mundo" en 1984, et retravaillé pour "Agua Viva" (1973), "De natura florum" trouve dans cette édition une nouvelle vie. L'herbier de Clarice Lispector est à l'image de son autrice : fin et audacieux. Les illustrations d'Elena Odriozola Belastegui apportent au texte une douceur juvénile. L'ouvrage unique, original et singulier que constitue "De natura Florum" vient enrichir le cycle de publication de l'oeuvre de Clarice Lispector au sein des éditions des femmes-Antoinette Fouque. La rose est la fleur féminine qui se donne toute et tant qu'il ne lui reste que la joie de s'être donnée. Son parfum est un mystère fou. Quand elle est profondément aspirée elle touche le fond intime du coeur et laisse l'intérieur du corps tout entier parfumé. Sa manière de s'ouvrir en femme est très belle. Les pétales ont bon goût dans la bouche - il suffit d'essayer. Mais la rose n'est pas "it". C'est elle. Les incarnates sont d'une grande sensualité. Les blanches sont la paix du Dieu. C'est très rare de trouver chez le fleuriste des roses blanches. Les jaunes sont d'une joyeuse alarme. Celles de couleur rose sont en général plus charnues et ont la couleur par excellence. Les orangées sont issues de greffe et sont sexuellement attirantes. C.L.
Malgré un titre qui sonne un peu scientifique, il n’est guère question de botanique dans ce petit herbier poétique composé par Clarice Lispector.
L’auteure brésilienne a établi la liste de ses vingt fleurs préférées et, en quelques lignes, brosse le portrait de chacune en lui attribuant un caractère humain, qu’il soit fait de gaieté (la marguerite), de féminité (la rose), d’introspection (la violette), d’inaccessibilité (l’edelweiss) ou de mysticisme (l’angélique). Tout cela est évidemment éminemment subjectif : sans doute Clarice Lispector projette-t-elle sur chaque fleur ce qu’elle-même ressent à son contact, par la vue, l’odorat, le toucher et même le goût, et qu’elle associe ensuite à différents types de personnalités.
« De natura florum » en dit probablement tout autant sur la nature des fleurs vue par Lispector, que sur Lispector elle-même.
Les illustrations de Elena Odriozola Belastegui, naïves, presque enfantines, ne sont pas de « bêtes » reproductions des fleurs citées. Les dessins répondent aux textes de manière plus ou moins directe ; ils en sont comme le reflet inversé, comme si les personnages dessinés personnifiaient les fleurs, affublés des mêmes traits de caractère.
Un très joli livre-objet tout en délicatesse et sensibilité, dommage qu’il soit si court.
« Rose: c’est la fleur féminine, elle se donne toute et tant qu’il ne lui reste que la joie de s’être donnée […] »
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